Connaissez-vous Lucien & The Kimono Orchestra, ce quatuor voguant entre jazz, funk, pop et exotisme ? Connaissez-vous ensuite Ian Isiah, aussi appelé SHUGGA, back singer de Blood Orange ? Même si vous doutez en connaître ne fut-ce qu’un des deux, il vous faudra connaître Lonely Planet, le featuring mélangeant la magie de l’un et la tessiture de l’autre.
© Photo : Candelaria Nazar
S’il nous offrait à l’aube de l’été 2018 un remix parfait du générique de Sous le soleil, l’orchestre mené par Lucien était aussi le groupe à suivre des Inrocks en 2019. Le quatuor est pourtant resté off the radar depuis ses débuts, seuls les plus fins gourmets ayant profité des premiers EP dont Hayao’s Garden, le dernier en date de l’orchestre au complet, contenant le génial Le Mékong ou Neptune, en collaboration avec Moodoïd.
Lucien & The Kimono Orchestra, c’est l’apesanteur, le voyage – fortement influencé par le Japon – par doses infusées de jazz-funk. Mais, ces derniers temps, c’était surtout Lucien en solo, sur le premier album Piano matinée sorti en 2020. Se libérant un instant de son orchestre, Lucien donnait naissance en ce début 2020 à un album dédié au piano et à son grand-père.
Qu’à cela ne tienne, le leader aux idées bien ficelées reprend aujourd’hui son rôle de chef d’orchestre, retrouve son band et nous délivre Lonely Planet, coup d’envoi d’un nouvel album qui s’annonce ambitieux et – il paraît – sensiblement différent de ce que l’on a pu entendre de l’orchestre jusqu’à maintenant.
L’orchestre réussit son grand retour en convoquant la voix de Ian Isiah qui, dénudée de tout filtre comme à son habitude, enveloppe directement notre cœur pour l’étreindre. Lonely Planet est une alliance parcimonieuse entre la voix de Ian et les arrangements frais, neufs et addictifs de Lucien. Il est nous est difficile de ne pas sourire des oreilles à l’écoute du passage entre la 55ème seconde et la minute 10, tant ce petit tempo nous semble exquis.
Ce nouveau morceau, par le choix de Ian Isiah mais aussi par l’intelligence de la musicalité du groupe, sonne le départ d’un renouveau pour l’orchestre musical et secret bien gardé de Cracki Records. Lucien explique la naissance de ce morceau de manière assez naturelle.
C’est à un concert de Blood Orange à Paris, en juillet 2019, alors que Dev Hynes (Blood Orange, ndlr) passe le micro à son acolyte Ian Isiah, que je suis soufflé par la puissance de cette voix. Je travaillais sur un morceau un peu différent à ce moment-là, et sa voix m’est apparue comme une évidence. Quelques échanges entre New York et Paris plus tard naissait Lonely Planet.
En attendant l’album, on cliquera volontiers sur le bouton replay à n’en plus finir pour abuser de ce nouveau morceau, tout en profitant de l’artwork sombre et mystérieux créé par l’illustrateur Dylan Anderson, aka Splitsaber. Lucien, on attend la suite de la mélodie.
Se nourrit essentiellement de musiques électroniques, de pop et R&B indé et de houmous.