M¥SS KETA à Petit Bain, ou l’éclosion d’une icône
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Auteur·ice : Adrien Amiot
02/03/2019

M¥SS KETA à Petit Bain, ou l’éclosion d’une icône

Samedi 16 février était une date qui compte. Pourquoi ? C’était le deuxième passage en France de la diva Italienne M¥SS KETA, assez peu connue dans l’hexagone mais adulée outre-Alpes. Récit d’un concert pas comme les autres, où l’on a assisté à la naissance d’un monstre médiatique capable de terrasser l’intégralité du trap game actuel.

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Cette femme ensorcelle. Les 500 personnes présentes à Petit Bain, une péniche sur trois étages accostée dans le XIIIème arrondissement, s’en souviendront pour un moment. La chanteuse masquée – personne ne connaît son visage, telle une Kalash Criminel transalpine – a fait trembler la cale de la péniche et succomber la foule sous son charme. Le public étant constitué à 90% d’Italiens ou d’étudiants en langues, on s’est sentis un peu perdus : tout le monde connaissait les paroles par cœur et devenait hystérique à chaque punchline. Mais ce n’est pas grave ; même si on n’a rien compris aux vannes envoyées entre les morceaux, on est restés scotchés par l’aura magnétique et terriblement énigmatique de la frontgirl. Simplement accompagnée par deux DJ – pas très expressifs de surcroît -, la diva a réussi la performance de captiver notre attention de la première à la dernière seconde du show par sa simple présence.

Actuellement en tournée pour son album UNA VITA IN CAPSLOCK – beau résumé du phénomène -, c’était donc la seconde fois qu’elle foulait le sol Parisien, après un passage remarqué à La Station il y a quelques mois. Parmi les tubes de ce disque sorti en 2018 et performés sur scène, on se souviendra  de son hymne à Monica Belluci, sobrement intitulé Monica, un hit mi-afrotwerk mi-dancehall à la gloire de l’actrice :

“Unica, iconica, atomica
Santa Monica”

 

Coup de cœur pour ce morceau à l’esthétique léchée, incarné avec un charisme incroyable. Tous les titres de la madone s’inscrivent dans le même registre bling-bling improbable et faussement provocateur. Par exemple, dans Una Donna Che Conta, la diva énumère tranquillement les noms de ses exs et leurs défauts respectifs (big up à Miguel, Fabrizio, Antonio et les autres). Quant à la chanson qui l’a révélée, Milano Sushi & Coca, elle décrit précisément son mode de vie à Milan – ça a le mérite d’être clair, au moins :

 “Milano, sushi & coca 
la noche esta loca
strisce, righe e moda (bandes, rails et mode, ndlr)
vodka, keta e soda” 

Alors que la réputation politique de l’Italie se détériore de semaine en semaine, notre M¥SS internationale redore le blason de son pays et donne un gros coup de pied au cul aux aigris. Elle se construit de mois en mois une fanbase solide et une discographie entre trap et pop complètement rentre-dedans. Un nom à suivre de très près  : son potentiel scénique immense ne tardera pas à exploser aux oreilles du grand public, à l’image de Die Antwoord à leur époque.

Et parce qu’on l’aime vraiment beaucoup, on se mate pour finir l’émission de cuisine la plus awkward du web, starring notre nouvelle chouchou, sobrement intitulé Kooking With Keta. You slay, miss. Stay fierce !

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