M.I.L.K nous parle de son nouvel album autour d’une discussion chaleureuse
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Auteur·ice : Charline Gillis
24/04/2023

M.I.L.K nous parle de son nouvel album autour d’une discussion chaleureuse

| Photos : Hugo Payen pour La Vague Parallèle

Les après-midis à se prélasser au soleil, la fraicheur d’une soirée estivale ou la nostalgie de l’été : différents moods qui se prêtent parfaitement au nouvel album de M.I.L.K, The french girl effect. Il aborde une histoire d’amour sous toutes ses formes, avec ses hauts et ses bas, le tout dans des sonorités chaudes et solaires. L’album est ainsi né d’une rencontre : celle entre l’amour et le besoin qu’avait M.I.L.K d’extérioriser ses sentiments. 

M.I.L.K est un artiste auteur-compositeur à suivre de près dans la sphère musicale indé. En 2016, il sort son premier single Following the sun qui lui a valu une signature avec Capitol Records. Depuis, il a travaillé avec de nombreu.x.ses artistes. Originaire du Danemark, il vit maintenant à Paris où il puise de multiples inspirations. Il mélange aisément les styles et genres musicaux tout en maniant sa plume de manière harmonieuse. Nous avons pu le rencontrer et lors d’une discussion chaleureuse il nous mettait dans la confidence.

LVP : Tu mélanges beaucoup de styles de musiques différentes, mais comment est-ce que tu qualifierais ta musique ?

M.I.L.K : Quand je fais de la musique, j’aime bien penser à une situation et puis faire la musique qui y correspond. J’essaye de mettre en musique les images qui me viennent en tête concernant cette situation. Je m’inspire aussi de mes références musicales. Mais si je devais mettre un genre sur ma musique je dirais que c’est de l’indie-pop ou bedroom-pop.

 

| Photos : Hugo Payen pour La Vague Parallèle

LVP : Tu es auteur-compositeur, est ce que ça a toujours été le cas ? Est-ce que tu préfères écrire ou composer ?

M.I.L.K : Ca n’a pas toujours été le cas, j’ai commencé la musique assez tard en fait. Je vivais en colocation dans un appartement à Copenhague et tout le monde y faisait de la musique, dans les chambres et dans le salon. J’étais le seul à ne pas en faire. J’étais assez intrigué et petit à petit j’ai commencé à avoir de idées et un jour ils m’ont dit « si tu as tant d’idées, viens faire de la musique avec nous ». Ce jour-là j’ai commencé et je ne me suis jamais arrêté. Tout a été très vite, j’ai quitté mon job peu après et je suis devenu accro à la musique, à la composer, et à l’écrire.

Je n’ai jamais fait de la musique juste pour la jouer. J’ai toujours joué de la musique pour écrire. Je préfère l’écriture à la composition. Je pense que c’est mon point fort. Je trouve les mots et puis je trouve la mélodie pour les accompagner.

LVP : Tu as récemment déménagé à Paris, pour quelles raisons ?

M.I.L.K : Mon album s’appelle « The french girl effect », il parle d’une Française qui vit à Paris. On s’est rencontrés à Copenhague et elle est la raison de mon déménagement à Paris. C’était une bonne opportunité pour moi vu que mon label s’y trouve et je faisais souvent des allers-retours. J’adore Paris, je rencontre pleins de gens et tout est nouveau pour moi. Il se passe beaucoup de choses ici, beaucoup de musicien.ne.s sont de passage. Professionnellement, c’est avantageux. À Copenhague j’avais l’impression d’avoir travaillé avec tout le monde, d’avoir fait le tour, la ville est plus petite.

LVP : Quelles différences ressens-tu entre la France et le Danemark, par rapport à la musique ?

M.I.L.K : La Scandinavie, dont Copenhague fait partie, est douée pour ce qu’elle fait. C’est une société qui fonctionne très bien. Mais ce n’est pas toujours le plus inspirant pour faire de l’art. Les gens ne remettent pas vraiment en question le système, il n y a pas de grands débats. En France, les gens n’ont pas peur du conflit, il y a plus de vie dans les conversations, et c’est quelque chose que j’aime beaucoup. Dans la musique je le ressens aussi, ici des personnes vont me dire qu’ils n’aiment pas et vont me proposer autre chose, d’autres idées. Au Danemark on recherche le compromis, en France dans l’art et la musique ce n’est pas comme ça que ça fonctionne. C’est une grande différence.

LVP : Tu viens de sortir ton 3e album, The french girl effect, un album qui parle essentiellement d’amour, l’amour est un thème qui t’inspire ?

M.I.L.K : Oui. Tout à fait. Surtout sur cet album. Parfois tu peux écrire un morceau sur l’amour sans vraiment être amoureux mais sur l’idée de l’amour, des souvenirs. Mais sur cet album j’étais en train de tomber amoureux au moment où je le créais. C’était en simultané. J’écrivais sur ce qu’il se passait dans ma vie. C’est peut être mes chansons d’amour les plus sincères. C’est facile d’écrire sur l’amour comme sentiment mais quand tu le vis c’est différent.

LVP : Donc la french girl existe vraiment ?

M.I.L.K : Oui, elle existe pour de vrai haha.

 

LVP : C’est plutôt facile pour toi de te livrer dans tes textes ?

M.I.L.K : Je n’ai pas de problème à me livrer et à dire la vérité dans mes textes. C’est quelque chose qui vient naturellement. C’est justement plus difficile pour moi d’écrire sur quelque chose qui n’est pas réel. Je ne suis pas très timide avec ma vie. Évidemment, c’est ma vision des choses mais si mes auditeur.rice.s peuvent se reconnaître dans mes textes alors tant mieux. Je ne pense jamais au fait que ce serait trop honnête ou trop personnel, je l’écris puis je le mets en musique et voilà. Peut-être quand je serai vieux je me dirai « oh je n’aurais pas du écrire ça. »

LVP : Il y’a beaucoup de sonorités chaudes et solaires dans l’album qui nous ramènent à l’été. Est-ce que l’été à une place particulière dans ta vie ?

M.I.L.K : J’ai grandi sur une petite île au Danemark, Bornholm. En été, c’est rempli de gens qui viennent en vacances, beaucoup de Danois.e.s y ont des secondes résidences. Tous les restaurants sont ouverts, il y a beaucoup de vie. Quand j’étais jeune, j’adorais cette période. Pendant l’hiver, il ne se passait rien, j’attendais toujours l’été avec impatience. Peut-être ai-je romantisé l’idée de l’été parce que j’ai grandi dans ce contexte. Donc oui, l’été à une place importante dans ma vie. Pourtant, je suis plus inspiré en hiver, car j’imagine l’été et ça me donne de l’inspiration. En été, j’ai plus envie d’en profiter, sortir et faire la fête.

LVP : Dans l’album, il y a deux featurings avec Benny Sings, comment cette rencontre a-t-elle eu lieu ?

M.I.L.K : J’ai entendu le morceau qu’il a fait en collaboration avec Rex Orange Country, Loving is easy, et j’ai adoré. J’ai découvert que c’était Benny Sings qui l’avait produit. Je lui ai écrit et apparemment il connaissait déjà ma musique. J’ai été le voir à Amsterdam dans son studio et on a fait de la musique pendant des heures. On est devenus amis et on produit régulièrement ensemble. Ça me paraissait évident de collaborer avec lui pour cet album. Pour French girl effect, il a commencé un beat et j’ai écrit dessus, puis je le lui ai renvoyé, etc. On a du faire 5-6 sons en tout mais j’en garde pour la suite aussi.

LVP : Tu aimes travailler avec d’autres artistes ?

M.I.L.K : Oui, si je suis seul en studio je m’ennuie. Je ne pourrais pas faire tout un album tout seul. Je suis plutôt inspiré mais c’est vraiment pour ne pas m’ennuyer. Faire de la musique c’est ma vie, donc c’est aussi une façon de rendre ma vie plus agréable. C’est quelque chose auquel je réfléchis beaucoup ces derniers temps. Le but n’est pas seulement de faire de la musique mais aussi de passer un bon moment en la faisant.

LVP : Est-ce que le côté audio-visuel t’attire également ? Mettre ta musique en image ?

M.I.L.K : Oui bien sûr. J’étais un réalisateur et tv host avant de faire de la musique. J’ai déjà fait des clips pour d’autres groupes. Mais je suis très perfectionniste quand il s’agit de vidéos. Ca me prend beaucoup d’énergie. Je veux faire quelque chose de très bien sinon je ne veux pas le faire. Comme je suis très exigeant avec mon travail je sais que ça m’épuiserait, ce serait très stressant. Donc pour cet album j’ai préféré ne pas faire de clips pour le moment.

LVP : Bientôt une tournée européenne, tu as hâte de te produire sur scène ?

M.I.L.K : Oui ! J’ai déjà fait beaucoup de festivals et de concerts mais ce sera ma première tournée donc oui j’ai hâte.

LVP : Une dernière question, est ce que tu as un conseil à donner à tous les amoureux.se.s ?

M.I.L.K : Haha, je dois dire quelque chose d’intelligent. Hmmmm. Je dirais que les gens, de manière générale, ne devraient pas trop courir après l’amour, le chercher. C’est comme quand tu vas en studio, si tu arrives et que tu te dis aujourd’hui il va se passer des choses magiques, cela ne se passe pas comme tu l’avais imaginé. Je pense que c’est la même chose avec l’amour.


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