Main Square Festival : nos cinq beaux moments
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Auteur·ice : Charles Gallet
07/07/2017

Main Square Festival : nos cinq beaux moments

Il y a une semaine tout juste, on retrouvait la citadelle d’Arras, sa poussière et ses pavés pour une nouvelle édition du Main Square Festival. On nous annonçait la tempête, la pluie et le froid, il n’en fut-presque rien. On a donc passé 3 jours bercés par un gentil soleil et une chaleur assez présente donc (en plus de celle du public venu en masse). On aurait pu vous faire un article sur les 3 jours assez succincts, mais on a finalement préféré vous parler de nos cinq grands moments de cette édition 2017. On vous spoile un peu le truc : on ne vous parlera pas de notre retour en adolescence offert par les toujours très bons System Of A Down, ni de la petite déception Major Lazer (petite le mot est faible, après on est sans doute trop vieux, ou alors on a juste du mal à supporter un public jeune et parfois irrespectueux). On ne parlera pas non plus de la folie douce de La Femme, ni du turn-up habituel de VALD ou encore de la sautillante Jain. Ceci étant dit, voici donc notre top cinq des concerts du Main Square Festival, cru 2017.

5/ The Lemon Twigs :  On les aime les frères D’Addario. On ne cherche même pas à le cacher. Et si la foule était assez clairsemée en cette fin d’après-midi devant la Green Room, nous on a passé un super moment avec la fratrie, accompagnée sur scène d’une bassiste et d’un claviériste. On avait déjà pris une bonne claque lors de leur passage au Grand Mix, et leur concert de ce dimanche n’a fait que confirmer la chose. Ayant baigné dans les 60’s, coincés entre les Beatles et les Beach Boys, les deux gamins – ils ont à peine 20 ans – occupent la scène avec tellement d’aisance, de charisme et de talent (mention spéciale à l’exceptionnelle These Words) qu’on ne peut qu’être admiratif et jaloux. Une fois le concert terminé, ils nous laissent dans un état de joie assez extatique. Un conseil : ne les manquez pas à Dour.

4/ Savages : Mettre Savages sur la grande scène juste avant Radiohead nous semblait étrange. On est pratiquement certain que 80% du public présent ce soir-là à la citadelle n’avait jamais entendu parler du quatuor londonien. Et pourtant, elles ont frappé fort et sec, à l’image de leur musique. Garante d’un post punk brutal et mélodique, les filles de Savages ont fait la nique aux abrutis qui pensent que le rock est un truc de mecs. En une heure, portées par le charisme et la sauvagerie de leur leadeuse Jehnny Beth, elles ont conquis un public pas forcément acquis au départ et surpris devant tant de brutalité, de puissance et de maitrise. Car au delà de la rage et de violence qu’elles mettent dans leur musique, ces nanas-là sont d’excellentes musiciennes, qui maitrisent leur instruments aussi bien que leurs ambiances, qu’elles distillent avec passion et amour. Car c’est ça qui est au final le plus important, l’amour qui unit les gens.
Et si dieu marche sur l’eau, Jehnny Beth ,elle, marche sur le public, et c’est beau.

3/ Radiohead : Oui ils n’auront que la médaille de bronze… Avant de parler du concert à proprement dot de la bande à Thom Yorke, on voudrait pousser un petit coup de gueule concernant le public présent ce soir-là. On comprend bien que lors d’un festival, les gens ne viennent pas pour tous les groupes, que certains ne connaissaient (?) ou n’aimaient pas Radiohead – et tant pis pour eux on a envie de dire – mais il y a une notion qui existe et qu’on a l’impression de voir disparaitre par moment : le Respect. Alors on a envie de saluer ici les gens qui ont exprimé, bruyamment, leur mécontentement pendant le concert, qui ont insulté le groupe non stop plutôt que de partir, ou qui simplement s’amusaient à jouer à la marelle et à bousculer les gens qui eux ne voulaient que profiter du show. Merci à eux, vraiment !

Concernant le concert, qu’on a malheureusement pas vu en entier, Radiohead reste ce groupe classieux, radical, puissant et intelligent. Probablement le meilleur groupe du monde clairement, oui oui on en est sûr. Et même si la setlist du show de dimanche était étrange, même si ils ont préféré une espèce de mélancolie sourde et de poésie étrange aux best-of habituellement proposés par les groupes en festival, le quintet anglais ne nous aura pas déçu, bien au contraire. On retiendra forcément les moments de grâce Reckoner ou There There, mais aussi l’apparation surprise de My Iron Lung dans la setlist.

2/ Die Antwoord : On les attendait de pieds fermes et ils ne nous auront pas déçu. Alors que se profile la fin de l’aventure Die Antwoord – leur prochain album sera le dernier – les Sud Africains nous auront offert ce qu’ils font de mieux : un concert complètement fou. Nos oreilles ont vibré et notre cœur s’est emballé au rythme de leur hip hop électronique. Accompagné de deux danseuses qui n’auraient pas dépareillé dans le Springbreakers de leur copain Harmony Korine, le trio a enfilé les hits comme des perles, aussi facilement qu’ils ont changé de tenues sur scène (honnêtement, on se serait parfois cru à un défilé de mode). Ninja et Yo-Landi restent des monstres de scène, si charismatiques et hypnotiques qu’on en oublierait même parfois de respirer. On a aussi particulièrement apprécié l’ambiance visuelle développée autour d’eux, nous embarquant dans leur monde doux-dingues fait de provocation et de dénonciation sociale. En un peu plus d’une heure quinze, le groupe nous a donc offert un concert dansant, puissant, intelligent drôle et unique. On avait presque la larme à l’oeil de se dire que bientôt on n’aurait plus la chance de voir ces deux-là sur scène. Un concert comme on aimerait en voir plus : Oui oui mon ami.

1/ Soulwax : Soyons sérieux : vous vous y attendiez non ?! Nous aussi on s’y attendait, mais comme d’habitude, la claque offerte par les Belges fut énorme. On se demande comment ils font, pour nous entrainer aussi facilement à eux, et nous offrir à chaque fois un concert unique, pourtant porté par la même setlist. Les soucis techniques rencontré la semaine précédente à Solidays oubliés, on a cette fois eu droit au concert complet du groupe, et quel concert. Les frères Dewaele et leurs musiciens nous ont une nouvelle fois offert une performance de grande classe, resserrée et sans temps mort. Comme d’habitude, on ne savait pas où donner de la tête ni où regarder tant il se passe toujours quelque chose au quatre coins de la scène, on a toujours la sensation de rater des détails. C’était la quatrième fois qu’on les voyait cette année et encore une fois, on plie genoux à terre : Soulwax restent les rois !

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