Vous l’avez compris, Pethrol annonce son grand retour avec un tout nouveau projet, Terre, et surtout, avec une toute nouvelle identité : cette fois, c’est vers la langue de Molière que le duo s’est tourné. Pour marquer ce tournant, nous avons eu la chance de suivre la chanteuse Héloïse et toute une équipe de tournage sur le clip de Corps Eau. Retour sur ce week-end breton, où le mystérieux homme-rocher a pris vie à travers la caméra, sous nos yeux ébahis.
Pethrol c’est ce souffle qui vient vous toucher, presque par hasard, de la caresse d’une brise au déséquilibre d’une bourrasque. Héloïse Derly et Cédric Sanjuan forment le duo Pethrol comme une évidence, après une rencontre insolite il y a quelques années. Ils développent tout d’abord des sonorités électro-pop à la fois syncopées et froides sur leurs premières années et leur premier album Figures, sorti en 2016.
Après de nombreuses aventures et concerts tels que les Inouïs du Printemps de Bourges ou encore les Nuits Sonores, en 2019, ils annoncent leur nouveau projet à paraître, développé sur un thème précieux à leurs yeux : Terre. Et qui dit nouveau projet dit nouvelle image ! C’est cette toute nouvelle direction qui s’illustre à travers ce premier clip, réalisé et imaginé par Swimthedog. Une histoire poético-absurde, à mi chemin entre imaginaire et rêveries, dont l’interprétation appartient à chacun.
Profond décor / Voyage vers le large
14h, nous voilà en route vers les côtes bretonnes, en ce premier week-end de juillet, accompagnées d’Héloïse, Pierre, son cher et tendre et Thomas, manager du groupe. Un long et drôle de voyage nous attend avant de gagner les plages qui seront le décor de ce clip, avec comme seul accompagnement quelques ondes radios captées ci et là, entrecoupées de conversations et de courtes siestes.
À notre arrivée, la jeune équipe du studio Avlanche nous accueille chaleureusement dans cette charmante maison de vacances, qui va très vite devenir le lieu de vie de ce week-end chargé en émotions. L’équipe de tournage, déjà sur les chapeaux de roue, finit les derniers préparatifs maquillage et la préparation du catering du lendemain. Premier dîner, et il est déjà presque temps de débuter la folle journée de tournage qui s’annonce. Nous voilà, feuille de route en main : make-up 2h du mat’, prêt à tourner (PAT) 6h, fin de tournage 18h.
Réveil bien pâle / Construction de l’homme rocher
2h, la maison est calme, toute l’équipe dort excepté Alexis Lacroix, chargé de production, qui finit de préparer le catering pour la journée, Thomas et Juliette Daniel qui débutent tout juste le travail de maquillage. Il faut l’avouer, la construction de cet homme rocher ne fut pas de tout repos. Juliette s’est attelée aux préparatifs quelques semaines avant le tournage pour composer les premiers éléments du personnage : buste et crâne ont été au préalable moulés sur un mannequin. Et il faut s’armer de patience pour ensuite travailler le latex et le body painting directement sur l’acteur. C’est un véritable travail qui nécessite une grande minutie, que Juliette a d’ailleurs réalisé avec brio alors que toute la maisonnée dormait encore.
Le latex, quelle belle matière à travailler : ça attire les moustiques, son temps de pose est estimé à 5 bonnes heures, il faut coller les éléments un à un sur le corps de l’acteur avec une colle liquide spéciale, mettre du talc pour en faciliter le retrait par la suite… C’est donc un long processus qui donne naissance à cet homme rocher, tout droit inspiré des marcheurs blancs de Game Of Thrones, personnages couverts de la tête aux pieds d’une “peau” bizarre qui laisse croire qu’ils sont entièrement fait de glace. “Quand on fait des moulages qui recouvre entièrement le visage, on demande toujours au comédien s’il est claustrophobe. C’est très difficile à porter” nous précise Juliette, qui étudie en école de maquillage spécialisée en science-fiction. “Sans oublier les conditions climatiques et les nombreuses retouches à effectuer durant le tournage… C’est une réelle épreuve.”
Légers détails / L’oeil du vidéaste
6h, l’homme rocher est désormais né, l’équipe est prête, direction les falaises bretonnes et le lever de soleil pour le PAT et ainsi commencer à tourner la première scène d’une longue série. S’enchaineront tout un tas de scènes sur des lieux variés qui composeront le décor de ce beau clip, repérés à l’avance par les yeux attentifs du réalisateur, Swimthedog, et du chef opérateur, Louis Bergogné. Et comment ne pas être émerveillés par ces paysages, ces champs de fleurs violettes qui s’étendent à perte de vue, la mer calme et les vastes plages de sable fin, presque désertes ?
Toutes ces scènes de tournage nécessitent une rigueur particulière afin d’éviter les faux raccords au montage. En effet, chaque scène est filmée sous plusieurs angles, et, disposant d’une seule caméra, il a donc fallu recommencer les scènes inlassablement en prêtant grande attention aux moindres détails : placement des mains de l’homme rocher sur la pierre lors de la première scène, position du vélo, traces de pas dans le sable… Il faut également prêter attention au cadre, bien que ces lieux ne soient que peu fréquentés, et ainsi éviter que les passants ne se retrouvent dans le champ : il s’agit alors de bloquer les automobilistes, éviter les plagistes et les baigneurs et même négocier avec un pêcheur de crabes afin qu’il change de spot pour l’après-midi… Tous ces petits détails sont finalement à l’origine du bon déroulement d’un tournage et de sa singularité !
Soleil chaud / Tournage et péripéties
18h, fin de tournage, le temps de revenir sur cette folle journée. On a vite compris qu’aucun tournage ne s’effectue sans péripéties ! Celui-ci s’est merveilleusement bien déroulé mais on tenait à noter néanmoins quelques points chaotiques, drôles la plupart du temps, qui ont finalement fait de ce tournage ce qu’il en est devenu et ce pourquoi on en gardera tous un souvenir unique !
À commencer par l’heure matinale à laquelle se sont enchaînées les premières scènes, tout d’abord sous la fraîcheur matinale, peu à peu réchauffée par le soleil jusqu’à en devenir chaleur quasi-intenable. Il faut le dire, cette chaleur a été le combat le plus rude pour Thomas, l’homme rocher, qu’il fallait sans cesse ombrager entre les scènes et hydrater, tout en sachant que son masque lui recouvre l’intégralité du visage. Ce qui nous a donc conduit à fabriquer une paille sur mesure avec les moyens du bord !
Il a fallu également gérer avec un timing serré, s’étendant sur une seule et même journée et ainsi essayer de respecter le plus possible les horaires au préalablement définis, afin de ne pas se faire rattraper par le temps et pouvoir tourner l’ensemble des scènes tout en sachant que la dernière scène doit être tournée à l’extérieur, avec la luminosité de journée. En effet la moindre dérive aurait pu-être fatale puisque le maquillage est fait pour tenir une journée seulement. C’est là que le rôle d’Emma Leroux, assistante réalisatrice, prend tout son sens : en effet, c’est elle, montre en main, qui a poussé l’équipe à maintenir un rythme soutenu et a ainsi permis à la scène finale de la douche de s’effectuer en one shot. Inutile de vous dire que cette scène a été la plus stressante de toute car la moindre erreur aurait conduit à recommencer le maquillage, ce qui aurait été catastrophique… Quoi qu’il en soit, cette scène a été tournée avec brio : quel soulagement !
Clap de fin
20h, le masque de l’homme rocher est tombé, la caméra est rangée, place à la fête et au visionnage des premières scènes ! Quels moments forts d’échanges, de partage et d’émotions que cette soirée avant la route et le retour à la réalité du lendemain de tournage ! On ne les remerciera jamais assez pour cette expérience mais merci à Héloïse, Cédric et à Thomas pour leur invitation, merci à toute l’équipe du tournage pour leur accueil : Nathan, Emma, Alexis, Juliette, Louis, Blandine, merci à Cedric pour son aide sur ce making-of et surtout … Bravo à tous !
Le tournage en images
curiste