Minuit Machine : 24, entre désirs et questionnements
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Auteur·ice : Léa Formentel
09/11/2022

Minuit Machine : 24, entre désirs et questionnements

Le duo parisien délivrait 24, le 4 novembre 2022, son quatrième album chez Synth Religion. Une œuvre électro balayant aussi bien darkwave, techno et electro-pop, de quoi terminer cette spooky season à merveille.

Nouvelle immersion dans l’univers sombre de Hélène de Thoury et Amandine Stioui aka Minuit Machine. 24 a pour but de surprendre tout en séduisant grâce à son caractère hybride. Sorti chez Synth Religion, label basé à Paris spécialisé dans les musiques composées avec des synthétiseurs, le 4 novembre dernier, cet album renvoie une fois de plus dans le monde futuriste et dystopique du groupe. Minuit Machine, c’est un duo à l’identité forte, qui n’hésite pas à puiser dans l’émotionnel et à aller chercher jusqu’à la brutalité de la réalité à laquelle on est parfois confronté.e. C’est ce que Hélène et Amandine essayent de retranscrire dans 24 : chaque morceau est une affirmation, un cri de ralliement, une pulsion de vie.

Depuis sa création, le duo n’a cessé de se réinventer dans l’optique de retranscrire le plus fidèlement possible ses questionnements et désirs à travers sa musique. À ce jour, 24 est sans aucun doute l’œuvre la plus aboutie de Minuit Machine puisque chaque morceau sonne comme une confession. L’instrumental y sonne définitivement plus franc que dans les albums précédents, les rythmiques marquées sont un réel appel à la danse, tandis que les basses, lourdes et  sombres, rappellent le côté EBM du groupe.

Plus pop que les précédents

Les lignes de chant, plus pop que précédemment, ont été conçues pour vous rester en tête. Les paroles, quant à elles, décrivent plusieurs états. Parfois très intimes, elles s’inspirent largement de faits réels : « I’m a wreck/And I think/I miss you bad » peut-on entendre dans le lyrique, quoique lourd, Unsent qui clôture le disque. Contradictions, dont on peut voir le clip ci-dessus, est un morceau puissant, obsédant. Il est l’une des pièces maîtresses de 24, morceau dédié à une personne imaginaire, à laquelle on pourrait s’adresser lors d’un moment de questionnement interne, virant à l’obsession. Ici, l’on est témoin de l’ambivalence qui allie des passages brutaux et mélodiques à la rythmique saccadée. Les paroles tentent d’exprimer un cheminement de pensées chaotique, brouillon et contradictoire, à l’image de la vie.

La musique de Minuit Machine est authentique, puissante, glaciale et torturée, faite de voix qui transpercent parfois, de lignes synthétiques planantes, et de beats électroniques aux accents techno. Définitivement addictive, on ne serait presque pas rassasié.e de ces sept titres qui offrent une totale évasion. Le groupe débutera sa tournée européenne à partir du 10 novembre et sera de passage au Trabendo (Paris) le 23 novembre prochain, à ne manquer sous aucun prétexte.

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