Monokle – Rings : un envoûtant long format
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Auteur·ice : Mathias Bourgonjon
04/09/2015

Monokle – Rings : un envoûtant long format

Bien que, chez La Vague Parallèle, nous ayons un attrait prononcé pour la pop, l’indie ou la folk, nous gardons également un oeil attentif sur les sorties en musique électronique. C’est le producteur russe Monokle qui a retenu notre attention aujourd’hui. Signé sur le prestigieux label allemand Ki Records (co-fondé par le talentueux Christian Löffler, soit dit en passant), Monokle revient en ce jour sous le feu des projecteurs avec Rings, un album qui confirme une assise déjà confortable de l’artiste dans ce milieu musical. Il montre également une propension certaine de l’Allemagne à être un centre incontournable de la musique électro en Europe. Pas étonnant donc que l’artiste de 26 ans originaire de Saint-Petersbourg se soit rallié à la cause du label allemand.

Tantôt ambient, tantôt house (et tantôt même exquise fusion des deux), Rings est un concentré en puissance de tracks dont la sophistication n’a d’égal que la sensation de plénitude qu’ils procurent. En onze pistes, Monokle nous envoie rêver dans autant de mondes variés. Tout au long de Rings, le producteur pétersbourgeois semble explorer une multitude de genres musicaux qui ne le rangent pas dans un créneau exclusif ou rédhibitoire. S’il fallait cependant mettre un mot sur l’album, ce serait probablement “mélancolie”. En ce début septembre, ce décor sonore printannier donne un ton délicieusement désenchanté et nostalgique.

Alors que les premières pistes de l’album démarrent en douceur (les cordes pincées sur Rouse ou l’ambiance stratosphérique de Umbriel nous laissent rêveurs), le ton monte à mesure que l’on rentre vers le milieu de Rings jusqu’à temps d’arriver dans un climat plus lourd. Sur Holytin, par exemple, malgré le fait que la musicalité soit plus robotique et, par ce fait, crée une atmosphère plus oppressante, la piste n’en est pas moins aérienne dans son développement et dans l’éclectisme qu’elle reflète.

Si la force du producteur réside surtout dans l’esquisse exclusivement instrumentale d’ambiances et de sensations, il s’est, pour cet opus, accompagné de collaborateurs vocaux de taille. Sur les titres que sont Calypt, Radiant Pieces et Blew, Milinal et Galaga, complices et compatriotes, ajoutent leur voix narratrice à l’univers mélodique de Monokle. Calypt est d’ailleurs un de nos morceaux préférés sur l’album de par son compromis parfait entre son aspect hymne de fin de soirée d’un club underground et ballade profondément mélancolique, auxquels se superpose la téssiture angélique de Milinal.

En d’autres mots, ce deuxième long format du producteur russe est une réussite incontestable et il est aussi un beau moyen de mettre en lumière l’écurie Ki Records, dans lequel on a de plus en plus foi pour dénicher les perles de la musique électronique. Avant de vous plonger dans l’écoute détaillée de l’opus, on vous repropose d’écouter Backwash, single au potentiel résolument plus dançant, qui est déjà sorti plus tôt cette année :