Monopolis, entrez dans le paradis blanc de The Pirouettes
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Auteur·ice : Valentin Dantinne
08/10/2018

Monopolis, entrez dans le paradis blanc de The Pirouettes

Elle, c’est Vickie. Lui, c’est Léo. Pour couper court aux interrogations, oui, ils forment un couple. Ils n’ont aucunement misé sur l’ambiguïté de la réponse à la question puisque leur relation est le ciment du groupe. Ils sont sans doute l’un des couples les plus hype dans la pop française hexagonale actuelle.

Leur pop électronique s’inscrit dans la mouvance du retour au rétro dans la chanson. Tout est rétro : de l’esthétique des clips, à la pochette de l’album, en passant par les arrangements. On ajoute à ça du rythme, des voix qui se posent sur leurs textes en parfaite symbiose. Saupoudrez le tout avec du français qui fait son retour gagnant dans le business et vous obtenez The Pirouettes, une popote de couple qui prend définitivement bien.

Héritiers assumés de France Gall et Michel Berger à l’époque de Starmania, les deux tourtereaux se racontent dans des morceaux d’une fraîcheur inouïe. Etonnamment, même si un couple nous parle d’amour dans la totalité de leur projet, le tout n’a pas d’aspect nunuche ou ringard. Ca groove et le mélange de leurs voix respectives fait penser à s’y méprendre à l’association de voix de leurs parents spirituels, Gall et Berger. Le titre de l’album évoque d’ailleurs la ville fictive de la comédie musicale des grands jours de Michel Berger. Leur paradis blanc à eux, il est rétro-futuriste et un peu plus perché que celui de France et Michel et, honnêtement, ce n’est pas plus mal, même s’il aurait pu être davantage à contre-courant. La magie du duo est d’avoir cette influence eighties assumée tout en l’associant à de l’électro très actuelle, intelligente dans les tempos et dans les souffles ainsi qu’une écriture de la génération Internet.

Les deux amants avaient déjà balancé quelques singles pour teaser la sortie de Monopolis, notamment Baisers volés qui parle de drague, Tu peux compter sur moi à la fois lancinant et groovy ou encore Ce paradis, le single le plus efficace dans le rythme, le flow et l’écriture à rimes qui cache des basses qui pourraient virer en musique de club. Dernièrement, le tandem a dévoilé Medina et nous emmène dans une fable d’amour marocaine avec des arrangements plus arabisés, qui font du bien et sortent du moule de l’ensemble de l’album. Une chanson qui pourrait les lier à Thérapie Taxi dans la voix de Vickie, dans une version plus douce et romantique.

Viennent ensuite les titres inédits de l’album. Medina s’offre une petite soeur qui fait office de suite, Medina II, montant crescendo et nous laissant attendre un tournant dans la chanson avant de retomber comme un soufflé. Il est légitime de se demander la raison de l’ajout de ce titre d’à peine deux minutes alors qu’il aurait pu être incorporé dans le titre premier du nom ou bien optimisé pour devenir une vraie deuxième partie de titre. Ça ira ça ira est un mélange fallacieux avec des gros beats et amorce l’avancée de plus en plus visible vers l’électro au fur et à mesure que l’on rentre dans le corps de l’album, par exemple avec Petit château et Héros de la ville, où les deux artistes affirment leur résistance face à l’adversité dans un mélange entre boucles électro-futuristes et musique planante. Si Avec le coeur ne nous rend pas tout-chose, c’est le contraire pour Rêver de toi, titre du duo par excellence où les deux tourtereaux font en sorte que leurs voix ne fassent qu’une, où l’empreinte France Gall se ressent positivement, où le texte est percutant et où le mixage est prêt à vous faire danser dans tous les sens à coups de consonances spatiales et robotiques.

En résumé, The Pirouettes chantent leur amour, font l’amour à l’époque yé-yé avec leur synthé et ça donne le sourire.

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