Monovision, un nouvel album éclatant signé Ray LaMontagne
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Auteur·ice : Hugo Payen
01/07/2020

Monovision, un nouvel album éclatant signé Ray LaMontagne

Cela fait maintenant seize ans que Ray LaMontagne nous éblouit album après album, nous laissant bien souvent sans voix. Ce vendredi, nous avons pu découvrir Monovision, huitième album de l’artiste, qui décide cette fois-ci de mettre de côté les sonorités expérimentales de ses derniers albums pour revenir aux sources des premiers. Ces albums qui nous ont fait découvrir la folk authentique et pure de Ray LaMontagne. Un retour en arrière dont le résultat est incroyablement rafraîchissant.

C’est en 2004, avec Trouble, un premier album grandiose que nous découvrions Ray LaMontagne. Une voix rauque et sensible sortant du lot, remplie d’émotions en tous genres, nous faisant chavirer. Les paysages des grandes plaines américaines d’où Ray est originaire résonnent au travers de ces nombreux titres qui nous transportent avec lui. Ce sera d’ailleurs avec ce premier opus qu’il signera son plus grand succès, Jolene, incontestable bijou musical.

Au fil des années, Ray prolonge le plaisir en nous proposant d’autres albums, toujours plus uniques les uns que les autres. Développant ainsi toujours plus de nouvelles sonorités. C’est alors en 2010 qu’il nous propose God Willin’ & The Creek Don’t Rise, un quatrième album pointant l’apogée d’une folk américaine dont il a le secret. Un album qui lui vaudra un Grammy du “meilleur album folk contemporain”. Quatre années plus tard, Ray nous présentera Supernova, un album innovateur produit par Dan Auerbach, leader charismatique de The Black Keys. On pourra ainsi y retrouver des sonorités nouvelles, beaucoup plus axées Rock & Roll.

Dans sa lancée, Ray nous présentera en 2016 un album souvent comparé à un disque de Pink Floyd. Ouroboros est tel qu’il est écrit comme une véritable histoire plutôt qu’un simple enchaînement de titres. On y retrouve des solos de guitare électrique psychédéliques comme sur Hey, No Pressure par exemple, mais aussi des titres plus planants comme In My Own Way. Un sixième album qui nous montre l’énorme éventail créatif d’un artiste qui ne cesse de nous surprendre. C’est alors deux années plus tard, avec Part Of The Life, que Ray nous montre qu’il n’en a pas oublié ses premiers amours folk pour autant. Un album regroupant les différents styles des précédents, se réconciliant à une guitare acoustique de plus en plus présente. C’est d’ailleurs sur Such A Simple Thing, indéniable pépite, que l’on retrouve les racines de l’artiste.

Avec ce nouveau chapitre qu’est Monovision, on redécouvre ce pour quoi on aime tant Ray LaMontagne. Porté par des sonorités acoustiques d’une folk assurément authentique, cet album nous plonge dans une atmosphère cinématographique, nous rappelant les paysages emblématiques des États-Unis. Ces endroits où Ray aime tant puiser son inspiration. Il nous renvoie ainsi vers ses débuts en solo, et ce, au premier sens du terme. En effet, pour cet album-ci, c’est bien Ray lui-même qui joue chacun des instruments, qui écrit chacune des paroles. Sans compter les côtés techniques, eux aussi réalisés par l’artiste lors de l’enregistrement de ces dix titres époustouflants.

C’est tout en douceur que débute ce nouvel opus, avec Roll Me Mama, Roll Me. Un premier titre rythmé, surfant sur des riffs de contrebasse qui nous mettent l’eau à la bouche sur ce qui nous attend. Un titre qui sera suivi par I Was Born To Love You, véritable coup de cœur personnel, grâce auquel cette nouvelle aventure se poursuit. Cette ballade à la guitare acoustique se voit accompagnée par les riffs électriques de l’artiste, venant rajouter une dimension blues à ce titre ayant déjà tout pour lui.

Strong Enough vient par la suite briser l’émotion accumulée lors du précédent morceau et vient ainsi nous faire remuer le corps sur des rythmiques assurées flirtant avec une country rafraîchissante qui, osons le dire, est notre plaisir coupable à tous. Un titre fort qui s’intercale dans cette première partie de l’album très apaisante, se poursuivant ainsi avec Summer Clouds et We’ll Make It Trough, une ode à l’amour incontestable écrite de la plus jolie des manières. Se voyant vêtu d’un harmonica aérien, Ray nous parle ici de son histoire d’amour à travers une mélodie touchante.

Had our share of the pain, of the clouds and the rain. Lean on me and I’ll lean on you and together we’ll get through. We always do.

C’est alors sur Misty Morning Rain que débute ensuite un enchaînement de trois titres faisant indubitablement écho aux influences de l’artiste comme Neil Young ou Van Morrison. On y retrouve cet harmonica symbolique se mélangeant à la perfection à une écriture sincère et émouvante. Un trio de titres ouvrant ainsi une seconde partie plus rythmée de l’album, faisant d’évidents parallèles aux sonorités dignes des plus grands artistes du monde de la folk. Des titres naturels, évocateurs d’un environnement authentique dont Ray s’inspire depuis des années.

Il n’est, je pense, jamais facile de clore un chapitre comme celui-ci, de clore un album. Il n’est jamais facile de choisir une chanson, la chanson, qui finira cette histoire débutée quelques titres auparavant. Choix cornélien pour la plupart des artistes, ce choix se voit ici être le meilleur que Ray LaMontagne aurait pu faire. Et c’est ainsi avec Highway to the sun que l’artiste a décidé de fermer ce nouvel opus. Un dixième et dernier titre puissant, qui se voit être la finition parfaite du diamant brut que Ray vient de nous offrir.

Pendant près de quarante-cinq minutes, nous avons pu profiter d’un album qui, disons-le, n’a rien de nouveau ou de révolutionnaire au niveau des arrangements ou des sonorités. Mais c’est bien là que réside la puissance de celui-ci. Il a réussi à remplir Monovision de chaleur et de ses émotions les plus pures. Un album signé Ray LaMontagne, qui résonnera dans nos oreilles et dans nos cœurs pendant encore de longues années.

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