Malaise. Non, pas le titre de Lomepal, ni celui de Philippe Katerine. Un malaise d’un nouveau genre. C’est un malaise délicat, c’est le premier single de Morgan. Morgan ? Oui, le gars du 77. Pour être plus précise, c’est le bonhomme derrière les platines du 77. Celui qu’on voit en arrière-plan sur la scène, qui s’occupe de la table de mix et des chœurs, sortant parfois de l’arrière-plan pour venir prendre un peu de lumière des projecteurs. Cette fois-ci, il reste à cette place de choix pour son projet solo, qu’il vient de signer chez Universal, prêt à bluffer la population confinée.
Morgan nous offre, ce vendredi 30 octobre, Malaise. Un titre présenté en live lors de son passage en tant qu’invité de Peet aux Nuits Botanique x FrancoFaune. On y découvre un Morgan fragile et délicat, loin du second degré du 77. Mélange de trap et de guitares mélancoliques, on est assez vite emporté dans l’univers de l’artiste. Ce qui le rend unique et surprenant c’est sa voix, qui va chercher les émotions assez haut. Il y chante réellement, remplaçant le flow habituel de son précédent projet. ‘Difficile de parler, difficile de s’ouvrir. Difficile de montrer, si facile de souffrir’. C’est la délicatesse qui prime, la vulnérabilité que Morgan s’autorise et ose nous montrer, sans se cacher derrière ce qu’il connaît déjà.
Le titre dégage une certaine pureté, tout en s’offrant un rythme plutôt soutenu par moments. Le Bruxellois parle d’amour, un thème plutôt bien saigné en musique, mais il le fait avec une approche originale, qui fait un peu penser au titre Toi de Peet, son collègue du 77. Serait-ce l’ère du rap dentelle décomplexé, qui s’autorise autant de finesse qu’il en a besoin ? Prise de risques et fragilité, un combo qui témoigne de beaucoup de force finalement. Ce qui est sûr, c’est qu’on s’identifie assez vite aux paroles et on se laisser emporter dans la tendresse qui est d’usage pour ce genre de sons. On n’a que la douceur qu’on s’accorde, après tout. Bref, Morgan nous a convaincu en un titre, avec beaucoup de subtilité, et on attend le reste avec impatience.
Mes articles sont plus longs qu’un solo de jazz.
