Mosaïque #158 : Wugo
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Auteur·ice : Océane Briand
11/06/2020

Mosaïque #158 : Wugo

Dans Mosaïque, La Vague Parallèle explore les multiples aspects et facettes cachés de ses artistes favoris pour en dresser un portrait original, esquissé à petites touches. Aujourd’hui, c’est Wugo, jeune artiste lyonnais guidé par la mélancolie et ses songes, qui nous invite à découvrir son univers. 

 

Un morceau qui représente ta personnalité ?

SokoBeing Sad Is Not A Crime

Parce que même sans être parent, on a cette même sensibilité, ce regard sur ce monde rempli de responsabilités auxquelles on rêverait d’échapper, encore une ou deux fois, comme avant. Retourner à Angers, c’est retrouver cette sensation, son passé, et être enfant à nouveau.

 

Un morceau qui te rappelle ton enfance ? 

Stevie Wonder – I Wish 

Je passais ce titre en boucle. Je me revois tout jeune sauter sur le lit de mon frère quand il était au lycée, pris d’une démence, à dandiner sur ce groove indécent qui animait ces folles après-midi ensoleillées. Un des nombreux vinyles de mon père sur le tourne-disque de la maison, du pollen plein la chambre et les rayons excentriques d’un soleil à son zénith.

 

Un morceau qui représente ton esthétique ? 

Faroe – Feel The Need 

Il fut un temps où mon cousin avait un groupe qui s’appelait The Dancers et leur chanteur Corentin avait monté son projet solo, Faroe. Il faisait une sorte de pop synthétique assez sophistiquée pour moi déjà à l’époque et ce depuis chez lui, tout seul. J’aime à dire que mon schéma actuel est assez similaire quand je parle de bedroom pop colorée.

 

Un morceau feel good ?

 

Benny Sings – Passionfruit 

Je devrais mentionner que c’est une reprise de Drake mais je trouve amusant de ne m’en être rendu compte que bien après. La légèreté de ce titre illumine mes retours à la maison avant de préparer à manger, ou encore le samedi matin, jour de grand ménage d’appartement.

 

Un morceau dont tu ne peux pas te passer ? 


Terrenoire – La Pianiste 

Poésie douce et raffinée, j’aime écouter les copains de Terrenoire jouer avec les mots de notre belle langue. J’écoute en général du Léo Ferré dans la foulée. Subtil, aérien, rêveur. Je m’enivre de ce son qui m’invite au voyage, on est comme en train de flotter dans l’air, de s’abandonner à quelque chose d’impalpable. On veut aimer encore et encore.

 

Un morceau qui te fait pleurer ? 

 

Françoise Hardy – Message Personnel 

Ce morceau me fait penser à ma maman. On aimait regarder les Huit Femmes de François Ozon ensemble, c’est quelque chose que j’aimais tout particulièrement car j’avais ce sentiment d’avoir quelque chose à partager avec elle, sur lequel on pouvait se retrouver. C’était un peu notre truc à nous sans qu’on se le dise vraiment, par pudeur peut-être. J’entends sa voix à chaque fois que Françoise Hardy nous donne son Message Personnel.

 

Un morceau ou un.e artiste qui t’a donné envie de faire de la musique ?

Syd Matters – My Lover’s On The Pier 

Avant de partir aux USA et de rencontrer l’œuvre musicale des Phoenix en 2014, j’étais épris d’un album en particulier, d’une couleur, qui m’a vraiment aidé à me poser les bonnes questions et m’organiser dans ma recherche de sonorité. Les claviers bon marché et la composition étoffée des Syd Matters. Je ne me retrouvais cependant pas dans la voix du chanteur, monotone et chaleureuse à la fois, ni dans le projet solo d’Olivier Marguerit. J’en avais un peu marre des guitares-voix et des balades folk. Je crois que Ghost Days est le dernier album folk que j’ai écouté depuis six ans que je conseille tout de même, même s’il date un peu maintenant. J’ai naturellement fait une croix sur ce monde-là j’imagine, sans pour autant le renier. Les synthétiseurs que ces mecs utilisaient m’ont clairement aiguillé dans ma recherche sonore à cette époque de ma vie.

 

Un.e artiste avec qui tu aimerais collaborer ? 

 

Phoenix – Long Distance Call 

Parce que je crois sincèrement qu’on pourrait créer des masterpieces si on croise le chemin des studios, j’ai nommé : Phoenix. J’ai trop de ce quatuor en moi pour ne pas envisager ce petit caprice d’enfant. J’aime à croire que je trouverais un moyen de nous mettre dans une même pièce et laisser alors la magie opérer.

 

Un morceau que tu aurais aimé écrire ? 

 

The Popopopops – Hypnotise Me 

J’aurais aimé le réécrire. Il y a toujours des morceaux qu’on aimerait revisiter, emmener ailleurs. Changer un accord pour donner une nouvelle direction. Certains de ces titres vous frustrent parfois car ils semblent inachevés, maladroits. Mais on doit respecter avant tout le travail de l’artiste qui donne tout son sens à son morceau, tant qu’il nous donne le droit de rêver.

 

Ton guilty-pleasure musical ? 

Zed Yun Pavarotti – Papillon 

Je crois que la tendance actuelle en France m’a amené sur ce titre en particulier. Mélancolique à souhait (toujours mon péché mignon), Zed Yun Pavarotti propose un rap à la rythmique trap classique, une production bien inscrite dans son temps, qui ressemble à tout ce qu’on entend à la radio de nos jours. Une interprétation touchante de ce chanteur et un personnage attachant. En bref, tout ce que je n’écoute jamais
mais qui a le mérite de m’atteindre. Papillon est mon petit guilty pleasure.

 

Un coup de cœur récent ? 

Thalassa – Hey Girl 

Un drôle de hasard, l’amusante rencontre d’un titre qui de prime abord me paraissait fragile et pas nécessairement bien produit. Puis après plusieurs écoutes on se retrouve à fredonner quelques lignes. C’est ça le pouvoir de la musique bien pensée, lorsqu’elle se met à vous posséder sans même que vous ne vous en rendiez compte.

 

 

 

 

Ta line-up de festival idéale ? 

 

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