Dans Mosaïque, La Vague Parallèle explore les multiples aspects et facettes cachés de ses artistes favoris pour en dresser un portrait original, esquissé à petites touches. Aujourd’hui, c’est Astrobal qui nous fait le plaisir de nous dévoiler les influences qui l’inspirent, l’émeuvent ou le touchent tout particulièrement.
Un morceau qui représente ton esthétique ?
Je ne sais pas répondre à cette question par un morceau. Je ne pense pas vraiment en termes d’esthétique quand je compose, et je n’ai pas assez de recul sur mes morceaux pour y déceler une forme particulière d’esthétisme. Mais si je devais donner quelques références qui m’inspirent pour Astrobal, je citerais en vrac Isao Tomita, Michel Legrand, Ryūichi Sakamoto, Bernard Ilous, Electric Light Orchestra.
Un·e artiste qui t’a donné envie de faire de la musique ?
Art of Noise.
Avec leurs deux premiers albums, Who’s Afraid of the Art of Noise? en 1984 et In Visible Silence en 1986. Grosse claque quand je découvre ce groupe lors d’un voyage scolaire à Londres. Je n’avais jamais entendu ça. C’est l’avènement du Fairlight, cet énorme clavier/sampleur à plusieurs centaines de milliers de francs. Pour la première fois, je me sens “fan”. De nature timide et coincée, je trouve pourtant le courage d’envoyer une lettre au groupe, avec lequel nous entretiendrons pendant plusieurs années une relation épistolaire.
Un morceau pour partir en voyage ?
N’importe quel album de Steely Dan ou Hiroshi Satoh.
Un morceau qui représente ta personnalité ?
Bernard Ilous – Les Yeux Fermés.
“La vie lentement s’écoule, perdue dans notre rêve
Au loin sur la montagne où nous étions couchés,
On faisait l’univers, à notre idée, loin des réalités.”
Un morceau qui t’apaise ?
Kraftwerk – Morgenspaziergang.
Ils ont construit une forme d’art total, le “Gesamtkunstwerk”, comme disent les Allemands. Leur beauté formelle et mélodique a hacké mes neurones dès l’âge de 14 ans. Comme Philip K. Dick, ils ont su imaginer le futur.
Un morceau à écouter avant de monter sur scène ?
Todd Rundgren – International Feel.
Souvenirs émus et très nostalgiques d’une longue et incroyable tournée avec Arnaud Fleurent-Didier et Dorothée De Koon, pour l’album La reproduction, alors que je les accompagnais comme batteur.
Un morceau que tu écoutes en cachette ?
Je n’ai aucun plaisir coupable ! Tous les frissons sont bons à prendre… Je n’écoute donc rien en cachette.
Un·e artiste avec qui tu aimerais collaborer ?
J’aurais adoré monter un projet commun avec Ridley Scott, Jacques Rozier, Florian Schneider et Jean-Pierre Léaud.
Un morceau qui te fait pleurer ?
Prefab Sprout – Prisoner Of The Past.
Paddy McAloon fabrique des chansons parfaites qui me retournent le coeur… La musique me fait très souvent pleurer, pas par la tristesse qu’elle peut incarner, mais plutôt parce que je me sens submergé par sa beauté. Il suffit de peu, d’un mot, d’un agencement de timbre, d’un accord qui en suit un autre et mes yeux s’inondent.
Un morceau coup de coeur récent ?
Domotic – Friendship Without Love.
Le nouvel album de ce génial orfèvre sonore. Beauté synthétique et mélodies pop. Je conseille vivement d’écouter tous les albums de Domotic (Stéphane Laporte) et de son groupe Egyptology.
Un morceau qui n’aura pas vieilli dans 50 ans ?
Laurie Anderson – O Superman.
OVNI en 1982, ce morceau l’est toujours autant 40 ans après. Je pense qu’il le sera encore dans 50 ans. Peut-être même dans 10 000 ans.
Un morceau qui te rappelle ton enfance ?
Henri Salvador – Pauvre Jésus-Christ.
Salvador sort dans les années 70 plusieurs vinyles sous licence Disney, avec sa propre boîte de production. Mais Disney n’est qu’un prétexte, chaque disque ne contenant qu’un ou deux morceaux en rapport avec le thème annoncé sur la pochette, et ces disques lui permettent surtout de s’amuser et de créer librement. Il y retravaille des vieilles chansons, en compose des nouvelles, quasi-seul en mode DIY, avec plein de synthétiseurs et d’idées aventureuses.
Le morceau que tu aurais aimé écrire ?
Gustav Holst – The Planets.
C’est la version d’Isao Tomita que j’ai découverte en premier, ce qui m’a amené à m’intéresser à la musique classique, puis à lier le cosmos et la musique.
La plus belle chanson d’amour ?
Pierre Vassiliu – Le vent souffle où il veut et quand il veut.
Ce qui me touche le plus en musique est la sincérité en dehors des modes.
Un morceau qui te rend heureux ?
Pierre Barouh – Samba Saravah.
Liberté, passions, musique, amour/amitiés.
Pratiquant assidu du headbang nonchalant en milieu festif. Je dégaine mon stylo entre deux mouvements de tête.