Dans Mosaïque, La Vague Parallèle explore les multiples aspects et facettes cachés de ses artistes favoris pour en dresser un portrait original, esquissé à petites touches. Aujourd’hui, c’est Hervé Salters, tête pensante de General Elektriks et champion du monde de saut derrière synthétiseur qui est passé sous le feu de nos questions.
Un.e artiste ou une chanson qui t’a donné envie de faire de la musique ?
Stevie Wonder.
Un des premiers 45 tours que j’ai achetés quand j’étais petit est Master Blaster Jammin’. Toujours aussi magique.
Un morceau qui te rappelle ton enfance ?
Pinteop Perkins – Pinetop’s Boogie Woogie.
Sur une compilation de Boogie que mes parents m’avaient offerte pour mes 10 ans.
Un morceau qui représente ta personnalité ?
Shuggie Ortis – Inspiration Information.
Un morceau que tu écoutes en cachette ?
Je n’écoute rien en cachette !
Un morceau que tu écoutes
en tournée ?
Ça change tout le temps. En ce moment, j’écoute beaucoup l’album Born on a Gangster Star de Shabazz Palaces.
Un morceau récent que tu aurais voulu écrire ?
Steve Lacy – Dark Reid.
Un morceau qui représente
ton esthétique ?
Little Lady.
Quelqu’un a décrit ma musique un jour en disant que c’était du funk poétique. J’aime bien cette idée.
Un morceau qui te rend heureux ?
David Bowie – Heroes.
Un.e artiste avec qui tu voudrais collaborer ?
Kokoko.
Un groupe dément de Kinshasa. Je les ai découverts en live lors d’un festival où nous jouions avec General Elektriks, j’ai été complètement scotché. Ils construisent eux-même leurs instruments à partir d’objets trouvés dans les rues de Kinshasa. Ça donne un côté bruitiste totalement inédit à leur musique.
Un morceau pour attaquer les radios ?
Ha ha ! Tonight de LCD Soundsystem. “Everybody’s singing the same song, it’ goes ‘tonight, tonight, tonight, tonight tonight’...”
Un morceau pour tirer à la carabine ?
The Commodores – Machine Gun.
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Un morceau sur lequel l’amour est uber alles ?
The Beatles – All you need is love.
Un morceau qui t’intrigue ?
Charles Mingus – Far Wells, Mill Valley.
L’intro de ce morceau est une des plus belles choses que j’ai jamais entendues. C’est ce qui m’a inspiré l’intro de Engine Kickin’ in sur l’album Good City For Dreamers. Mon intro n’arrive pas à la cheville de celle de Mingus, mais il fallait que je tente. Le plus beau dans tout ça est que même qu’après avoir analysé le morceau de Mingus, la magie pour moi reste intacte à chaque écoute. C’est le mystère inexplicable qui habite les grandes œuvres.
Un morceau qui prend
son temps ?
Toute l’oeuvre de Steve Reich. Comme il ne base pas ses pièces sur un découpage mélodique en segments, le temps semble se déployer différemment à leur écoute.
Un morceau qui t’a vraiment laissé tomber ?
Une grande partie des morceaux qu’on entend sur les radios commerciales. Je peux apprécier certains de ces tracks au premier abord, mais c’est le plus souvent sans beaucoup d’émerveillement, et le peu d’excitation que je peux ressentir disparait dès la 2e ou 3e écoute. Ce sont des bonbons fluos étudiés pour exploser d’emblée dans la bouche, mais qui perdent leur goût très vite. Je ne peux pas me nourrir comme ça très longtemps, j’ai besoin de vrais repas.
(comme on ne veut se facher avec personne, on mettra la chanson de General Elektriks qui pousse à attaquer les radios)
Un morceau pour marcher au bord de l’océan ?
Earth, Wind and Fire-The Way Of THe World.
Un morceau digne d’un moment lynchéen ?
The Talking Heads – Psycho Killer.
Un morceau pour vivre l’instant ?
John Lennon – Instant Karma.
Futur maître du monde en formation.
En attendant, chevalier servant de la pop francophone.