MOTHXR/ VOYOV : découverte et déception à La péniche
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Auteur·ice : Charles Gallet
16/09/2016

MOTHXR/ VOYOV : découverte et déception à La péniche

La semaine dernière, on a appris la fin de l’aventure La Péniche. Pour ceux qui ne la connaissent pas, La Péniche c’est une salle de concert lilloise à la capacité d’environ 100 personnes qui depuis 2011 nous a fait découvrir pas mal de petits groupes français qui ont fini par devenir grands (Cascadeur, Lescop ou Bagarre pour ne citer qu’eux) ou des groupes internationaux absolument géniaux mais trop confidentiel en france (STRFKR, Mister Heavenly ou encore les Belges de School Is Cool).

C’est donc avec le coeur un peu lourd, la tristesse au bord des yeux, qu’on s’est rendus à la péniche hier soir pour le concert complet de MOTHXR. Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il y a du monde et que, sans surprise, le public est essentiellement féminin. En effet, derrière MOTHXR se cache Penn Badgley, bellâtre dont toutes les jeunes femmes de 20/25 ans sont tombées amoureuses grâce à son rôle dans Gossip Girl. Rien que l’évocation de ce nom avait de quoi faire fuir dès le départ, mais pourtant un concours de circonstance, un vinyle gagné via concours, et une écoute plus ou moins attentive m’ont donné envie de reconsidérer le groupe de Brooklyn et de lui donner sa chance en live.

Mais avant ça, place à VOYOV (ça se prononce voyou) qui débarque sur scène aux alentours de 20h40. Et la gros coup de coeur ! Pour ce qu’il annonce comme son premier concert, pieux mensonge puisque c’est en réalité le second, le voyou nantais d’origine lilloise nous balance une pop dansante et entrainante sur des jolies textes en français. Sa folie douce et son énergie embarquent avec elles le public dans ses contrées pop, qui prennent une tournure épique quand le bonhomme se décide à utiliser sa trompette. Bref on ne s’y attendait pas et c’est avec un véritable plaisir que je me laisse entrainer par la musique Voyov, je ressors de ses 35 minutes de concert enthousiasmé et ravi, avec la certitude qu’on entendra beaucoup parler de ce joli projet dans l’avenir, et même une légère déception que le concert aie été aussi court.

Les lumières se rallument, petite pause en attendant MOTHXR.

21h40, les lumières s’éteignent, les jeunes filles en fleur poussent des petits cris aigus, et les quatre de Brooklyn débarquent sur scène.
Et malheureusement, ce que je craignais se produit. Non seulement on a l’impression que la moitié du public ne connait pas la musique du groupe et est là uniquement pour charger son instagram ou son snapchat de photos et de vidéos de Penn Badgley, mais en plus le groupe n’y aie vraiment pas.
Non pas que MOTHXR (ça se prononce Mother), soit un mauvais groupe, loin de la, ce n’est pas non plus les chansons qui sont un problème, car certaines sont vraiment très sympas. Le problème c’est l’attitude. Le bonhomme s’enferme dans son délire de chanteur r’n’b-pop/ popstar du dimanche plein de tics et de manières absolument insupportables. Certes ça plait à ses nombreuses fans mais pour tout amateur de musique live, ça aura du mal à convaincre. Mais au final s’en soucie-t-il vraiment ? Badgley est comme piégé dans son personnage et c’est ça le plus triste, car derrière tout ça se cache une dream pop tintée de r’nb pluôt honnête, assez dansante et qui se suffirait amplement à elle même sans tout ce cirque.
Derrière lui ses trois musiciens font le boulot, de manière presque trop professionnelle pour un jeune groupe et surtout sans folie et sans supplément d’âme. Les fans seront comblées, mais les amoureux de musique resteront sur leur faim.

Je ressors donc de La Péniche avec un mélange de sentiments assez étrange: une tristesse infinie de voir un lieu aussi cool fermer, un enthousiasme réjouissant pour la découverte VOYOV qui est clairement la raison pour laquelle je me déplace en concerts et pour laquelle j’adore les premières parties, et une déception assez forte pour ce qui aurait pu être un concert vraiment cool de MOTHXR, mais qui fut plombé par un public clairement pas habitué à ce genre de salle et un chanteur trop occupé à faire des manières et à se donner un rôle qu’il en oublie un peu sa musique au passage.

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