My Guardian Angel, un deuxième album onirique pour Ultra Q
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Auteur·ice : Chloé Merckx
09/06/2023

My Guardian Angel, un deuxième album onirique pour Ultra Q

Ultra Q présente désormais My Guardian Angel, un album qui retrace peines de coeur, nuits blanches et les puissants sentiments de la jeunesse. Après un premier album passé presque inaperçu, My Guardian Angel s’éloigne du rock électro un peu farfelu et s’amène en un projet plus abouti. Bercés par le shoegaze et le pop-punk, les quatre musiciens délivrent douze chansons pour lesquelles ils poussent les limites du genre avec sensibilité et passion. En route pour une montagne russe émotionnelle perchée entre les rêves et la voie lactée. 

Quand le padawan dépasse le maître

ultra q

Ultra Q, c’est avant tout une histoire qui commence avec Jakob Armstrong. Non vous ne rêvez pas, c’est bien le plus jeune fils du chanteur de Green Day : Billie Joe. L’exercice est difficile quand on est un nepo baby, de prouver à la foule qu’on mérite sa place dans le milieu impitoyable qu’est le monde musical. S’il ne remplit pas encore des stades, il faut avouer que le gamin est bien parti pour faire de l’ombre à son papa.

Jakob commence la guitare à sept ans. Pendant l’adolescence, il joue à gauche à droite dans des groupes à Oakland avant de finalement rencontrer l’équipe qui le suivra dans l’aventure Ultra Q. Doté d’une voix similaire à celle de son père, il se situe plutôt sur le spectre du poète en quête de sens que du punk californien. Et très honnêtement, ça donne super bien. Avec My Guardian Angel, on découvre un groupe qui est là pour rester. Bien joué jeune padawan.

My Guardian Angel

Produit par Chris Coady qui est nul autre que le producteur de Beach House, My Guardian Angel dégage sous ses airs pop-rock une atmosphère éthérée et des tonalités presque lo-fi. On y retrouve tout au long des titres une palette sonore très développée. La chanson Saturday introduit parfaitement la gamme de sons qu’on retrouvera dans le reste du projet. Un début scintillant, rejoint par des guitares saillantes et la voix soufflée de Armstrong.

S’ensuit le titre VR Sex qui termine le phrasé très lumineux de la fin de Saturday pour ensuite enchaîner sur un rythme pop-punk digne des Foo Fighters. On est tout de suite emporté par ce refrain aussi catchy que mélancolique. On sort un peu du shoegaze dans lequel navigue le reste de l’album pour aller vers quelque chose de plus énergique, notamment grâce au chant de Jakob qui explose agréablement dans nos oreilles. Vient ensuite le plus romantique et larmoyant Rocket, qui use de guitares nostalgiques et d’une basse grondante à la Thom Yorke. À ce moment-ci de l’album, on commence à retrouver leur goût pour les refrains efficaces qui témoignent des talents de composition du jeune groupe.

I heard you’re an insomniac

Pitch black, pass you in the hall

I heard you’re an insomniac

It’s alright ‘cause it’s in your blood

 

L’atmosphère onirique se retrouve de nouveau dans le puissant I Watched Them Go. Avec un rythme drum and bass, l’ensemble dépasse leurs limites au niveau de la composition. Quand on sait à quel point le monde du rock a parfois du mal à se renouveler, c’est agréable de voir une nouvelle génération qui n’a pas peur d’explorer de nouvelles influences. On retrouve bien la patte de Chris Coady dans les synthés très eighties et le tout apporte une bouffée d’air dans l’écoute de l’album.

Web Web Web arrive ensuite pour casser le rythme, on repart sur du romantique avec une ballade à la Weezer, simple et efficace. Notre amoureux transi continue sur sa lancée avec le très pop-punk Klepto. Dans la même vibe que VR Sex, on retrouve des guitares très catchy mais cette fois avec un bridge qui nous apporte un punch eigties comme on les aime. L’entrain de la chanson contraste avec un texte qui vire sur le désespoir, mais il faut croire que ça fonctionne.

I hear your voice and it breaks my heart

Avec le très chill Slope, on atteint progressivement la stratosphère dans notre ascension vers l’au-delà, mais c’était sans compter la pluie de météorites qui s’amène avec Wrip à l’horizon. On y retrouve des guitares plus rock pour, de nouveau, venir bousculer notre équilibre. La basse bien présente dans les couplets apporte un peu plus de profondeur à la chanson qui se termine sur un envol de vaisseau spatial.

Paradoxalement, So Very Emo est une des chansons les plus entrainantes de cet album. Toujours très pop-punk, on vire sur une breakup song digne d’un Panic at the disco. On a même droit à un petit solo de guitare. On poursuit dans le mélancolique avec l’énigmatique I Wanna Lose qui dénote un peu du reste, peut-être pour sa simplicité efficace. L’album de douze morceaux se termine sur le rythmé Teether et l’évasif Dark Green.

Douze morceaux durant, Ultra Q nous aura emmené dans leur monde situé entre le rêve et la Californie à travers leurs déboires, leurs nuits blanches et leurs peines de cœur. Leur musique est à la fois incroyablement bien écrite et composée tout en étant accessible. Impossible de dire si My Guardian Angel est le genre d’album qui traversera les âges, mais il est clair et net qu’une petite partie d’âme a imprégné chaque morceau qui constitue le projet. Et c’est ce qui le rend si touchant.


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