Artiste montant de la scène belge, Nicola Testa avait un grand rendez-vous le 19 mars dernier à l’Ancienne Belgique. Un public attentif pour un artiste méticuleux, la date était attendue. J’ai pu suivre la préparation du show, pendant les répétitions, en coulisses, pour un reportage exclusif.
Nous vous avions déjà parlé de cet artiste, d’abord en lui posant quelques questions pour une interview printanière dans le joli jardin du Botanique. Ensuite, nous avions assisté à son concert au Brussels Summer Festival en août dernier. Un concert assez impressionnant, où l’on avait eu l’occasion de nous mêler à une foule en parfaite résonance avec la pop puissante de l’album No More Rainbow.
12 mars
J’ai eu l’occasion de suivre Nicola Testa et son groupe en répétitions, quelques jours avant le concert. Le premier point de chute est situé non loin du centre de Bruxelles, à Schaerbeek. Une semaine avant la date butoir, les préparations sont déjà bien avancées. J’entre dans le bâtiment, et j’entends Koko résonner au loin, le ton est donné. Plus j’avance, plus le son s’amplifie, pour finalement entrer dans la pièce.
Une grande pièce, avec une scène au bout. Sur scène, les musiciens (un batteur, un bassiste et deux personnes aux claviers et aux choeurs). D’entrée de jeu, une certaine bonne humeur entoure tout ça, je vois les musiciens plaisanter, Nicola sourit, son manager (Olivier Biron) est aussi présent, tout se passe bien.
La date du 19 mars semble encore lointaine, et pourtant assez proche. “Ça fait des semaines qu’ils répètent” me confie-t-on, assez logiquement, mais avec le sentiment que cette phrase n’avait rien d’anodine. Et ça se sent, les morceaux s’enchaînent et tournent parfaitement bien. Quelques ajustements sont faits, notamment sur les nouveaux arrangements ou les nouveaux morceaux, mais je suis assez surpris par l’aboutissement de la chose. Ça s’annonce plutôt bien, et une impression se dégage : il n’y a rien d’amateur à cette préparation. Le groupe est composé d’artistes confirmés, prêts à jouer dans la cour des grands qu’est l’AB.
15 Mars
Cette fois, c’est dans la banlieue de Wavre que je retrouve la troupe. Après les répétitions sonores, place à la lumière, au spectacle.
Enfin, en théorie. Comme tout grand projet, il y a des accros sur le chemin. L’ingé lumière est malade, ce sont des choses qui arrivent. Donc, continuons le son !
Le groupe est présent pour trois jours complets, tout le monde loge directement sur place. Une immersion totale, et surement nécessaire. La date s’approchant, je sens que la tension est montée d’un cran, les petits soucis doivent surement jouer. Les répétitions se passent plus lentement, en s’arrêtant sur chaque détail, sur les trois heures que j’ai passé sur place, le groupe n’aura répété que 3 chansons, dont une toujours en cours au moment de mon départ.
C’est assez marquant, chaque détail des chansons est inspecté, absolument rien n’est laissé au hasard. La conduite du concert est reprise encore et encore. Parce que c’est aussi – et surtout – un show, où chaque chose est pensée. “Que faire du pied de micro ? Je me mets où sur scène ? L’intro devrait être un peu plus énergique. Le rideau descend à ce moment-là ? À quelle vitesse ?” le milimétrisme de Nicola est assez fascinant, et témoigne d’une volonté sincère de faire quelque chose de “bien”, qui lui plaira et qui plaira au public.
Dans le calme d’une pause, le groupe s’amuse, plaisante, malgré une pression palpable. À aucun moment je n’ai senti des signes de tension, ils sont déterminés, et contents de ce qu’ils accomplissent. C’est agréable à voir.
19 mars
D-day. J’arrive à l’Ancienne Belgique vers 14h30, et là, boom. J’arrive directement sur la scène, les éclairages sont déployés et tapent dans une immense salle vide. La musique prend son ampleur de concert, résonne et vibre. Je retrouve Nicola dans une humeur des grands jours. Un peu stressé, un peu tendu, mais il a l’air réellement heureux d’être là.
Les répétitions se passent bien, tout est pratiquement terminé, il reste de l’ajustement et quelques changements en cours au niveau de l’éclairage.
L’après-midi avance, le groupe libère la scène pour laisser place aux répétitions de la première partie.
En coulisse, Nicola s’amuse, il essaye les tenues, se prête au jeu des photos. Plus le temps passe, plus tout le monde se concentre dans une loge. On sent que l’heure arrive, l’ambiance est à la fois euphorique et tendue. Chacun semble gérer ça différemment, mais le groupe est prêt et déterminé.
“Quand faut y aller, faut y aller” lance Virgine (musicienne clavier/choeurs). Tout se passe rapidement, l’étage est vidé en quelques minutes, tout le monde descend au niveau de la scène, ça s’active sur les bords, dans les coulisses aux rideaux noirs.
Première note, le public est impressionnant. La salle est pleine, une énorme foule se dresse devant l’estrade, prête à voir le résultat de ces répétitions.
Si le show était franchement convaincant pendant les répétitions, il prend une ampleur inédite sur scène. C’est la force de Nicola Testa, la scène. C’est là que tout prend sens, que les planètes s’alignent et que la musique s’allie aux lumières, aux costumes, pour rendre un résultat très fort.
Le concert passe à une vitesse folle, le public semble apprécier. Un moment un peu plus calme, seul derrière le piano, Nicola prend le temps de remercier tout le monde, le rythme redescend un peu, histoire de respirer et de profiter du moment.
Je me balade dans la salle, personne ne semble être arrivé là par hasard, tous les spectateurs connaissent les morceaux par coeur, réagissent au solo électro de F.M. et au beat coloré de Rainbows, qui clôture naturellement le concert.
Et voilà.
Une rapide photo et tout s’éteint. Nicola Testa à l’Ancienne Belgique, c’est fait. L’artiste s’est montré à la hauteur de cette scène mythique. Tout le monde semblait conquit par le concert, y compris moi.
On est impatients de voir ce qu’il nous réserve pour la suite. Car si l’AB semblait marquer “la fin” de quelque chose, pile un an après la release party de son album au Botanique, elle augure certainement le début d’autre chose.
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Entre deux guilty pleasures, j’écoute de la pop, un peu de folk et d’autres trucs sympa. Je fais des photos pendant les concerts pour avoir l’air occupé.