Après avoir fait voyager son premier projet À la vie, à la mort aux quatre coins du monde, Nicolas Michaux revient cette année avec Amour Colère. Une collection de dix chansons kaléidoscopiques qui voguent tant sur la vague pop-rockisée anglophone que sur les courants acoustiques de la chanson française, medium à partir duquel l’artiste nous raconte les beautés toutes simples qui constellent sa vie, mais aussi les frustrations qui peuvent la ponctuer. Une musique simple, authentique et touchante, qui berce nos oreilles avec tout ce que l’indie actuelle a de mieux à nous offrir. À l’occasion de la sortie du clip de Parrot et en attendant l’entièreté du projet (pour le 25 septembre prochain), on vous propose de vous plonger dans les premiers extraits déjà lâchés en pleine nature.
Avec Harvesters en avril dernier, Michaux donnait le ton : cet album sera personnel et sans artifices. De la bonne musique, en somme. Car lorsque la sincérité guide un morceau, c’est forcément réussi. Pour l’occasion, l’ancien membre du groupe liégeois Été 67 nous ouvre les portes de son petit coin de paradis, nommé Samsø. Ce petit écrin de verdure et de quiétude se trouve être une petite île danoise, endroit de retraite choisi par l’artiste pour s’isoler avec sa famille et, accessoirement, y composer ce nouvel album entre le printemps et l’hiver passés. Inspiré par la beauté naturelle des choses qui l’entouraient, il composait ainsi cet embaumant morceau vaporeux et rêveur, portrait assez immersif de la quiétude campagnarde bercée par le son des vagues. Une invitation généreuse à explorer son éden insulaire.
Arrivait ensuite Nos Retrouvailles, marquant le retour du chanteur dans sa langue natale. Une chanson française aux senteurs indie-pop qui ouvrait l’été en juin dernier de la meilleure des manières : des rythmes solaires, une ritournelle mélodique chaloupante, un texte candide accessible et léger, une trame sentimentale universelle qui nous rappelle à nos amourettes estivales les plus folles. Vous sentez la vibe Souchon ?
Par l’élégance de son phrasé, Nicolas fait fluctuer les mots tels des songes et des images qui s’emparent de nos esprits pour constituer des tableaux, des peintures, des souvenirs ou des rêves. Une musique de voyage. Le clip, tourné dans les terrains vagues de Bruxelles, s’appropriait une délicieuse esthétique vintage faisant briller les couleurs et les contrastes dans des plans remarquables signés Simon Vanrie. À voir !
Si les deux premières sorties faisaient référence à l’Amour de l’album, Parrot fait vibrer la Colère. Et croyez-nous quand on vous dit que celle-ci n’a jamais été aussi dansante que sur ce morceau d’indie-rock pétulant. “C’est une attaque frontale faite à la part conformiste et veule chez chacun d’entre nous” confie Michaux, détaillant la vocation galvanisante de ce morceau révolté. Un appel à la désobéissance civile qui éveille les os et la chair, que ce soit par les lignes franches de basse ou par les percussions vives de Morgan Vigilante, invité de marque qui vient battre le tambour sur plusieurs des pépites de l’opus.
Is this a terminal world or just crippling entertainment?
Le visuel vient faire se succéder les vices de nos sociétés dans un collage effervescent, offrant parallèlement une tribune aux mouvements protestataires de ces derniers mois. Des images tristement réalistes qui épicent davantage la rage de ce morceau incandescent, lettre ouverte à un monde qui vacille. Pour le reste, il faudra patienter jusqu’au 25 septembre prochain pour pouvoir dévorer son Amour Colère, un cocktail ambivalent brut et doux, rêveur et prosaïque à la fois, qui viendra sans doute insuffler à l’indie actuelle une fraîcheur polymorphe, souvent chamboulante et toujours sincère.
Caméléon musical aux allures de mafieux sicilien.