Numah nous présente son premier EP, Encore un peu
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Auteur·ice : Paul Mougeot
19/01/2023

Numah nous présente son premier EP, Encore un peu

Pour Numah, l’année 2023 commence comme 2022 s’est terminée : sur les chapeaux de roue. Dans la droite lignée de ces derniers mois qui l’ont vue faire ses premiers pas sur scène, multiplier les projets et sortir son premier EP, Encore un peu, la jeune artiste participera dans quelques semaines aux auditions de La Grande Party, le dispositif de repérage et d’accompagnement de la jeune création musicale du Grand Paris. Entretien avec une artiste qui devrait faire parler d’elle dans les prochains mois.

La Vague Parallèle : Hello Numah, comment ça va ?

Numah : Très bien, merci ! Il y a beaucoup de nouvelles choses qui arrivent pour mon projet en 2023 donc tout va bien, j’ai hâte !

LVP : Pour commencer, est-ce que tu peux nous raconter le parcours musical qui t’a amenée jusqu’ici ?

N : Je suis Numah, j’ai 23 ans, j’écris et je compose des chansons. J’ai grandi à Paris mais j’ai rapidement eu envie d’aller voir ce qui se passait à Londres musicalement. J’y ai vécu pendant deux années au cours desquelles j’ai fait une école de musique. J’y ai également beaucoup joué, dans des bars notamment. À ce moment-là, j’écrivais en anglais parce que mes influences étaient principalement anglophones, mais j’avais le sentiment que ce que je faisais n’était pas encore abouti. Ça ne me représentait pas suffisamment.

J’ai continué à écrire pour moi, j’ai voyagé pendant trois ans entre Paris, Londres et Berlin et ces trois villes m’ont beaucoup inspirée. En rentrant à Paris, j’ai commencé à écouter beaucoup d’artistes francophones et à écrire en français. C’est comme ça que j’ai trouvé ma voie, musicalement. En parallèle, j’ai commencé à travailler dans un studio d’enregistrement et c’est là que j’ai commencé à faire des connaissances qui m’ont aidée à comprendre le fonctionnement de l’industrie musicale. C’est aussi à ce moment-là que j’ai rencontré toutes les personnes qui constituent mon équipe aujourd’hui : ma manageuse Olivia Martin, mon producteur NuTone et l’équipe avec laquelle on a monté le collectif Héra Music. Je leur ai fait écouté les titres que j’avais dans mes tiroirs et on a lancé la machine tous ensemble. Depuis, j’ai sorti trois singles et un EP !

 

LVP : On se retrouve un mois après la sortie de ton premier EP, Encore un peu. Comment s’est passée cette sortie ?

N : J’étais hyper heureuse parce que ce sont mes premières productions artistiques en tant que Numah. Je suis très fière de ce qu’on a produit, on a passé près d’un an à travailler ces sonorités avec NuTone et d’autres artistes et je trouve que ce travail me représente parfaitement. On arrive à y discerner les différentes facettes de ma personnalité et de mon identité artistique : c’est doux, c’est fort, c’est nocturne…

Quand cet EP est sorti, je l’ai célébré avec toutes les personnes qui avaient participé à cette aventure et c’était quelque chose de très intense.

LVP : On retrouve effectivement beaucoup d’influences et de sonorités très différentes sur cet EP, du RnB à la chanson en passant même par le rock sur l’outro de Ailleurs. Comment est-ce que tu parviens à trouver un équilibre entre toutes ces influences et à faire en sorte que ça sonne toujours Numah ?

N : C’est une très bonne question. Je ne saurais pas trop comment l’expliquer, mais quand je compose, les influences s’imposent naturellement en fonction de l’instrument que j’utilise. Généralement, les influences RnB ressortent beaucoup quand je compose à la guitare, alors que c’est plutôt le côté ballade et chanson française presque folk qui prend le dessus quand je compose au piano. Le liant de tout ça, ce sont peut-être mes mélodies…

Toutes ces influences me représentent et me permettent d’exprimer différentes émotions, différentes facettes de ma personnalité.

LVP : Je trouve que ta voix et tes toplines constituent également un liant intéressant à travers ces différentes influences. Ce premier disque marque justement par la grande maîtrise vocale qui s’en dégage, avec beaucoup de variations et de registres différents. Comment est-ce que tu es parvenue à faire de ta voix un tel atout ? 

N : Quand j’étais plus jeune, je formais un duo avec ma meilleure amie et je prenais des cours de chant, très concentrés sur la technique vocale. J’ai ensuite arrêté pendant un moment pour travailler davantage sur mon timbre, j’ai essayé de m’approprier ce bagage technique que j’avais acquis.

À cette époque, j’écoutais beaucoup de chanteuses à voix, de grandes voix rock, éraillées et puissantes comme Donna Missal, qui m’ont beaucoup inspirée. Aujourd’hui, je prends de nouveau des cours de chant, mais je me focalise surtout sur l’intention et le timbre.

 

LVP : 2022 a également été une année faste pour toi en termes de concerts avec le lancement des Numah Nights, ton passage à We Love Green et les nombreuses autres dates que tu as données ici et là. Est-ce que tu peux revenir sur ces différentes expériences ? Est-ce qu’il y en a une qui ressort davantage pour toi ? 

N : Cette année a été marquée par mes premiers concerts en tant que Numah. J’en avais déjà fait plusieurs auparavant et je me suis toujours sentie à l’aise sur scène, c’est quelque chose qui m’a toujours beaucoup plu. Là, le but, c’était d’aller plus loin, de travailler la présence scénique, l’intention, la scénographie… Je voulais vraiment construire un show, en fait.

La date qui ressort en particulier, ce serait celle que j’ai donnée dans le cadre du tremplin 3D, un tremplin qui est organisé par les étudiantes de l’ICART sur la péniche Metaxu à Pantin. Ce soir-là, j’ai ressenti une profonde connexion avec le public, j’ai remporté le prix du jury… Il y avait une alchimie entre le public et les différents artistes du tremplin, c’était quelque chose de très fort, j’ai eu le sentiment qu’il s’était vraiment passé quelque chose de spécial.

LVP : Comment est-ce que tu fais vivre ta musique sur scène ?

N : Je m’attache à retranscrire les émotions véhiculées par chaque chanson, à essayer d’être le plus honnête possible avec moi-même à cet instant précis pour parvenir à les communiquer au public. Pendant mes concerts, mes émotions varient entre quelque chose de très personnel et de très intimiste à quelque chose de très rock, de très lié au lâcher-prise.

On est parvenu à construire un show qui est assez graduel, qui monte crescendo en termes d’émotions.

LVP : Côté clips, également, tu es parvenue très vite à te construire une esthétique assez onirique et colorée, qu’on parvient à retrouver au fil des vidéos avec des clips très soignés. Comment est-ce que tu as travaillé tes clips ?

N : Pour le moment, j’ai travaillé avec deux réalisateurs différents, Marty% et Élias Cadet. Généralement, j’aime bien penser les clips en amont, mettre mes idées à plat et constituer plusieurs moodboards pour construire un vrai storytelling. J’envoie ce premier travail aux réalisateurs et c’est à partir de ces idées qu’on avance. J’aime beaucoup avoir la main sur mes clips parce que j’ai des idées assez précises dès le départ.

LVP : Pour finir, est-ce que tu aurais un coup de cœur musical, artistique, littéraire à partager avec nous ?

N : J’écoute beaucoup une artiste qui s’appelle TETHA, qui vient de sortir un EP il y a quelques mois. Ça a été un coup de cœur humain et artistique très fort. Sa musique m’a énormément touchée et inspirée. Allez écouter son EP !

Retrouvez Numah en concert le 2 février prochain à Point Éphémère dans le cadre des auditions de La Grande Party et le 14 février prochain au Cancan Pigalle.


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