Ólafur Arnalds, voyage expérimental au cœur de l’Islande
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Auteur·ice : Léa Gdn
26/10/2018

Ólafur Arnalds, voyage expérimental au cœur de l’Islande

Surfant peu à peu sur les vagues de la Garonne, nous étions présents le 23 octobre pour notre premier live toulousain, et pas des moindres. Un véritable voyage initiatique en Islande grâce au génie d’Ólafur Arnalds dans la splendide salle de la Halle aux Grains : on peut dire que ce fut une belle inauguration pour nous avec, en plus, une première expérience d’un concert uniquement instrumental.

C’est pile à l’heure que nous arrivons à la Halle aux Grains, magistrale et toute en briques roses. Nous y découvrons un public très hétéroclite. La salle est quasiment pleine à craquer. Étonnant lorsque l’on sait qu’Ólafur Arnalds est assez peu connu du public hexagonal. Certains l’ont découvert via la série Broadchurch, dont il a composé la bande originale, d’autres l’ont connu en première partie de Sigur Rós, son voisin. Toujours est-il que lorsque nous en parlions autour de nous, la notoriété de l’Islandais n’avait pas l’air d’être au rendez-vous.

En guise de première partie, Ólafur s’offre Manu Delago, percussionniste de Björk. Surplombant la scène accompagné de ses trois hangs, un instrument à percussion en forme de carapace de tortue, Manu Delago nous a charmé durant un peu moins d’une heure, enchaînant les rythmes rêveurs et relaxants. Un peu perplexe sur les premiers titres un peu simplistes, le public s’est ensuite laissé prendre au jeu et au rythme un peu plus entêtant des morceaux suivants.

Le multi-instrumentaliste islandais Ólafur Arnalds arrivera ensuite très humblement, vêtu simplement et à pieds nus, nous saluant et nous remerciant déjà d’un signe de la main avant même de commencer son set. Il débutera son concert par quelques notes de piano, rapidement rejoint par une violoncelliste, deux violonistes, un altiste et un percussionniste. Six musiciens de talent pour présenter son nouvel album, re:member.

C’est ainsi que débutera notre voyage expérimental au cœur de l’Islande, avec à la fois des mélodies calmes et aussi relaxantes que les sources d’eau chaude islandaises mais également des sonorités plus explosives, comme si elles jaillissaient tout droit d’un geyser. On peut difficilement mettre des mots sur l’émotion procurée par l’association des pianos et des cordes, émotion à laquelle s’ajoute une scénographie exemplaire avec des jeux de lumières saisissants.

 

Musicien de génie, Ólafur va même jusqu’à programmer des accessoires lui permettant de jouer de trois à quatre pianos à la fois. C’est ainsi que durant une bonne partie de la soirée, nous verrons les deux pianos droits au fond de la scène « se jouer eux-mêmes ». On pourrait penser qu’il serait donc capable de se passer de musiciens mais pour autant, aucun de ses cinq collègues n’est laissé pour compte. L’Islandais se met même parfois complètement à l’écart pour les laisser sur le devant de la scène, nous offrant ainsi des morceaux exclusivement à cordes ou encore des solos de violon complètement mindblowing, notamment sur le titre 3326. Rien n’est laissé au hasard, la moindre note, la moindre mélodie est magistralement orchestrée durant près de deux heures de concert.

On retiendra également une présence de l’artiste et une intimité avec son public. Notamment lorsqu’il nous confiera avoir un de ces moments étranges quand on est en tournée « it’s one of those days, you know, weird » puisqu’il est ici avec nous tandis que sa petite sœur vient de donner naissance à sa nièce il y a à peine trois heures. Il évoquera à nouveau sa nièce en lui dédiant le morceau Nyepi, un terme désignant le nouvel an balinais, moment où est célébré le silence.

Ce voyage se terminera en apothéose et c’est tout frissonnant que le public écoutera les explications concernant le dernier morceau de la soirée Lag fyrir ömmu, chanson écrite pour sa grand-mère qui fut à l’origine de sa reconversion vers un genre plus classique. Auparavant, Ólafur jouait en effet dans un groupe de punk-rock :« She never came at my punk-rock shows ». Un silence de plomb surplombera la salle plusieurs secondes après la dernière note tant le morceau et la soirée étaient poignants, suivi par une standing ovation bien méritée.

Remerciements et crédits photo : © Arnaud Payen / www.apfilms.fr

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