“Je crée et les gens prennent ce qu’ils veulent prendre” : Mickael Karkousse (GOOSE) se lance en solo
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Auteur·ice : Martin Simoens
21/12/2021

“Je crée et les gens prennent ce qu’ils veulent prendre” : Mickael Karkousse (GOOSE) se lance en solo

Leader du groupe GOOSE, Mickael Karkousse ne s’ennuie pas et nous propose pour cet hiver un EP doux et mélancolique, à écouter au coin du feu. Where Do We Begin est le titre de ce projet rêveur. Dès les premières notes, on ne s’y trompe pas : on est ici pour s’évader dans nos pensées. Le groove est là, la voix lancinante de monsieur Karkousse nous emmène et on est bien parti·es pour de longues minutes d’évasion. On a discuté avec l’intéressé pour mieux décortiquer ce virage intense et libéré. 

Les fans de GOOSE auront donc une galette à se mettre sous la dent, loin de l’ambiance festive du groupe belge. Ici, on prend le temps et les samples en répétition nous posent dans une transe digne des meilleures séries pour ados. Sans le kitsch, bien sûr ! Un énorme coup de cœur pour le single éponyme, mais également All My Life, sorti récemment et accompagné de son clip doux et nostalgique, à l’image du projet. Six titres qui proposent un voyage direct au pays des rêves et qui ne laissent donc pas indifférent·es, un beau premier pas en solo qui attise la curiosité pour une éventuelle suite.


La Vague Parallèle : Bonjour Mickael !

Mickael : C’est un projet qui a pris son temps. Cela fait un bout de temps que j’écrivais en solo et au fur et à mesure, mes collègues de GOOSE m’ont encouragé à écrire ce projet solo. J’écris énormément et j’ai enfin réussi à me rendre compte que j’étais capable de sortir ce projet et de pouvoir aussi assumer mon groupe et que c’était vraiment moi. Je ne voulais pas qu’on aille croire que le groupe était en déclin, je voulais juste être libre créativement parlant et c’est donc le résultat de cet EP.

LVP : Le projet propose une ambiance différente de GOOSE, comment arriver à gérer ce tournant artistique pour les fans et les concerts ?

Mickael : Déjà, je ne pense pas trop à faire de concerts en solitaire. Il n’y a rien de prévu pour l’instant, notamment au vu de la situation sanitaire. Je me suis pas mal posé la question de ce changement artistique, mais j’ai simplement décidé de me rendre libre au niveau de ma création, à la manière d’un Damon Albarn qui m’a beaucoup influencé. Je crée et les gens prennent ce qu’ils veulent prendre, c’est simplement moi qui construis ce dont j’ai vraiment envie. Je pensais toujours trouver le bon moment, mais ça n’existe pas. J’ai laissé le projet prendre du temps naturellement et en lâchant prise.

 

LVP : All My Life est un morceau phare de ton projet, qu’est-ce qu’il raconte ?

Mickael : C’est un EP très cinématographique, à l’image d’une série Netflix. Il y a un esprit de jeunesse et je vois des scènes à travers chaque morceau, certaines sont plus calmes et d’autres réveillent l’auditeur. Musicalement, comme dans GOOSE, j’ai composé des samples, répétitifs comme dans la house, pour créer cette transe, pour attirer celui qui écoute sur le sens de mes mots et de ma musique. Ensuite, pour moi, ce morceau n’est pas pop, dans le sens où il ne respecte pas la structure classique du genre. Pas de grand refrain, de chorus, j’ai voulu créer quelque chose de suffisamment intéressant pour bien rester happé par le morceau.

LVP : On ne peut pas s’empêcher de te poser la question : GOOSE est attendu le 31 mars et le 1er avril 2022 à l’Ancienne Belgique. Comment se passe la préparation ?

Mickael : Pour l’instant, au vu des conditions sanitaires, on croise surtout les doigts. On espère que le printemps apportera une nouvelle vague positive et nous laissera profiter de la scène dans les meilleures conditions possibles.

LVP : Tu es quelqu’un d’assez occupé, est-ce qu’on peut néanmoins espérer une suite en solo ?

Mikael : Avec ce premier test, oui. Je me sens vraiment libre dans ce choix qui n’impacte en rien GOOSE. Le reste du groupe m’a d’ailleurs bien aidé dans ce projet. Je ne veux pas avoir de regrets dans ma création, je veux donc partager un maximum de ce qui me vient en tête. Aujourd’hui, les genres musicaux et les barrières tombent, on écoute tous et toutes de tout. J’ai écrit cet EP en solitaire et les autres membres ont su m’épauler quand j’en avais besoin, en écoutant mes envies et mes propositions sans les remettre en question. Ce que j’ai vraiment apprécié. Les deux sont donc tout à fait possibles, comme à la manière, encore une fois, de Damon Albarn avec ses différents groupes et projets. Dans le groupe, on est tous fans l’un de l’autre. Ça aide.

LVP : Est-ce qu’on peut dire que ton propre groupe t’a influencé ?

Mikael : Oui, clairement. Ma voix et le groupe en général.

LVP : Le mot de la fin est pour toi Mikael ! 

Mikael : Je suis très content de ce projet et très fier de voir que le projet a beaucoup d’auditeurs francophones. J’ai l’impression qu’avec ce style mélancolique et nostalgique j’ai pu toucher un nouveau public et mélanger les deux scènes belges. J’ai le sentiment que ce côté mélancolique est très inspiré de la musique francophone. C’est à me demander si je ne m’essayerai pas à chanter en français pour le futur…


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