On a écouté le nouvel EP de Tonus
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Auteur·ice : Charles Gallet
19/04/2018

On a écouté le nouvel EP de Tonus

Avril 2017, on recevait Voyou, Lenparrot et Tonus pour une soirée Divagation gravée dans la mémoire de toutes les personnes présentes ce soir-là. Un an plus tard, le premier a publié un EP chez Entreprise et s’apprête à faire sa première scène parisienne en tête d’affiche et le second a sorti un premier album fascinant. Aujourd’hui, c’est au troisième de prendre la lumière et de dévoiler son nouvel EP, dont il nous parlait déjà à l’époque. On a mis nos oreilles sur ces quatre nouvelles chansons. On n’a pas été déçu.

Il faut parfois du temps pour trouver un son qui corresponde à un projet. Si par moment, une note suffit pour définir un artiste, le processus peut être parfois plus long, et ce n’est pas forcément une mauvaise chose.

A bien des égards, un artiste est, comme un scientifique, à la recherche de la formule parfaite. Il tâtonne, expérimente, essaie, se plante parfois mais n’abandonne jamais. Cette formule parfaite est comme un Graal, que certains  trouvent de suite, que d’autres effleurent du bout des doigts et que certains ne verront jamais.

Il aura fallu attendre le troisième EP de Tonus pour que celui-ci trouve le mélange parfait, entre légèreté et gravité, entre ombre et lumière. L’alchimie est idéale et parfaitement dosée. Rien n’est finalement laissé au hasard.

Si elle pourrait le laisser croire sur Entre Noir Et Blanc, la musique du Nantais n’a rien de gris, rien de plat. Elle est gorgée de couleurs et de puissance, de calme et d’intensité. Que ce soit la guitare claire qui nous guide sur Sanctus l’épure électronique de L.F.R ou la mélancolie douce qui se dégage d’Entre nous deux, chaque chanson a son empreinte, son image. La première fois qu’il nous en avait parlé, cet EP devait s’appeler Variétés, et c’est ce qui ressort au final de ces quatre titres: une variété des genres, d’images et de sons, une variété de l’imaginaire et des mots. Quatre chansons pleines et réjouissantes qui frapperont ceux qui se laisseront bercer par l’esthétisme  de Tonus. Un petit bonheur pop qui se déguste avec gourmandise et sans modération.

On a profité de la sortie de l’EP pour poser quelques questions à Tonus.

La Vague Parallèle : Salut Antonin, peux tu nous présenter le projet Tonus ?
Tonus : Tonus, c’est mon projet solo, né en 2014. J’ai sorti cette année-là un premier EP sur lequel je me cherchais encore un peu. En 2015, j’ai sorti un deuxième EP qui a posé les vraies bases du projet : le chant en français et des productions électronique précises.

LVP :  Quel était ton état d’esprit lors de l’écriture de ce nouvel EP ?
T : J’ai voulu essayer d’enlever du poids ! Sur mon précédent EP, les paroles étaient sombres et le son, très froid… J’ai essayé de trouver un peu de légèreté dans la musique, des rythmes plus entrainants, tout en gardant des textes graves. Je suis content de ce nouveau mélange !

LVP : C’est la deuxième fois que tu reprends Michel Jonasz. Quel rapport entretiens-tu avec lui et la chanson française en général ?
T : Pour Michel Jonasz, mon amour pour sa musique vient de l’enfance. Certaines de ses chansons sont gravées dans mon ADN ! Surtout l’album Tristesse, qui passait en boucle dans la voiture en vacances.

En ce moment, j’écoute principalement de la chanson française, des trucs anciens et nouveaux… C’est parfois du plaisir et parfois comme de la recherche : j’étudie comment les autres s’approprient cette langue si belle et si difficile en même temps.

LVP : Tu as travaillé avec des enfants pour composer une chanson. Peux-tu nous parler de cette expérience ?
T : Étant musicien, on est souvent amené à jouer pour des enfants. Ça peut paraître anecdotique pour certains, mais j aime vraiment ça! Les enfants ont un rapport simple et intuitif à la musique, c est très instructif et ressourçant. C’est cool aussi pour moi car je compose des choses joyeuses. C’est un sacré exercice.

LVP : Il y a une scène nantaise qui explose en ce moment et qui ressemble fort à une vraie bande de potes. C’est stimulant de faire partir d’un courant comme celui-là ?
Oui c’est ça, concrètement c’est une bande de potes bienveillants, Romain (Lenparrot), Raph (Pégase), Thibaud (Voyou) , Ben (Mou)… On se soutient et on se voit souvent.

LVP : Quels sont tes coups de coeur récents ?
T: Je me suis mis à lire Et quelques fois j’ai comme une grande idée de Ken Kesey (auteur de Vol Au Dessus d’un Nid de Coucou) c’est vraiment tres fort. Je ne suis pas trop allé au cinéma dernièrement, mais Moonlight m’a beaucoup plus. C’est un très beau film, très lent, plein de respirations. J’aime beaucoup Clara Luciani en ce moment, et Midget aussi (merci romain!). Sinon je viens aussi de découvrir l’EP de The Weeknd et je le trouve hyper bien!

Tags: EP 3 | Tonus
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