On n’avait plus vraiment de nouvelles depuis quelques temps déjà. Bien sûr, on a eu chaud au cœur en écoutant les morceaux dévoilés au fil des dernières semaines mais on ne les avait plus vus depuis un concert donné en plein été – autant dire une éternité. Ils nous ont beaucoup manqué et c’est pour cette raison qu’on a accepté avec plaisir l’invitation de Feu! Chatterton à les rejoindre en studio.
On les savait en plein travail, mais on s’inquiétait tout de même. Après plusieurs années d’une intensité rare au cours desquelles ils ont sorti un EP prometteur ainsi qu’un premier album exceptionnel suivis de près de 200 dates en France et à l’étranger (en Suisse, en Belgique, mais aussi en Amérique du Sud), Feu! Chatterton s’est tu. Les cinq garçons ne sont pourtant pas restés les bras ballants, bien au contraire : Clément a composé la musique de plusieurs films (Le Grand Bain, La Forêt de Quinconces…), Antoine a travaillé sur d’autres projets musicaux et surtout, tous se sont attelés à la réalisation de leur deuxième album à paraître le 9 mars prochain, L’Oiseleur. Alors quand le groupe nous a proposé de venir assister à une répétition pour discuter, on n’a pas su dire non.
On retrouve Antoine, Clément, Raphaël, Sébastien et Arthur dans un studio du XIIIe arrondissement de Paris, sur les coups de 19h. Après quelques mots, Arthur nous fait pénétrer dans l’intimidante intimité d’un studio de musique. A l’intérieur, les sourires sont francs, accueillants, et éclairent les impressionnants entrelacs de câbles qui serpentent entre les machines et les instruments. On nous confirme qu’il a fallu plusieurs heures pour installer tout le matériel le matin même. Il s’agit là de la première répétition du groupe au complet : les quatre musiciens ont travaillé les nouveaux morceaux pendant deux semaines avant qu’Arthur, le chanteur, ne les rejoigne. On comprend mieux les moues gênées et lorsque Raphaël lance un “on n’a pas fini… On défriche encore !” derrière sa batterie, qu’Arthur implore notre indulgence et que Clément confirme que “c’est encore fragile”, on s’estime simplement heureux de s’apprêter à voir les cinq larrons bidouiller leurs instruments et avancer à tâtons sur ce qui sera, on en est sûr, un album au moins aussi réussi que le premier.
“On joue Pigeon ?”. Rires dans le studio quand le groupe se prépare à jouer L’Oiseau. Arthur s’assoit sur une malle, attrape un micro, les musiciens s’activent. La première impression est excellente. Ils ont beau en être au stade des retrouvailles, les garçons de Feu! Chatterton sont déjà réglés comme du papier à musique ou presque. Les visages sont concentrés mais les mains ont déjà trouvé leurs marques sur les instruments et accompagnent à merveille les incantations du chanteur. Perfectionnistes, les membres du groupe s’excusent quasiment à la fin de chaque morceau. On reconnaît ensuite avec plaisir les notes familières de Souvenir et de Ginger, premiers titres dévoilés par Feu! Chatterton il y a quelques jours.
On est heureux d’avoir pu se délecter de trois morceaux du prochain album, mais les cinq garçons n’en sont pourtant qu’aux prémices d’un long travail qui les verra rester plusieurs semaines encore à Paris pour travailler la structure live de ces nouvelles chansons puis migrer vers Clermont-Ferrand pour concevoir et répéter la scénographie de leurs futurs concerts. Si l’exercice de la conception d’un deuxième album est toujours difficile et parfois franchement manqué, Clément nous rassure autour d’une bière : “on n’a pas fini de dire ce qu’on avait à dire sur le premier album, celui-ci s’inscrit donc dans sa continuité, mais il est mieux écrit, mieux composé et mieux produit”.
… Vivement le 9 mars.
Le deuxième album de Feu! Chatterton, L’Oiseleur, sortira le 9 mars. Le groupe sera en concert dans toute la France à partir du 16 mars et jouera notamment les 9, 10 et 11 avril prochains au Bataclan. Ils seront également le 29 du même mois au Botanique à Bruxelles.
Pratiquant assidu du headbang nonchalant en milieu festif. Je dégaine mon stylo entre deux mouvements de tête.