On a suivi Parcels et Pépite à Lille, Paris et Toulouse
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Auteur·ice : Charles Gallet
19/11/2018

On a suivi Parcels et Pépite à Lille, Paris et Toulouse

On n’abuse jamais des bonnes choses. Et si quelqu’un vous a déjà dit le contraire, sachez qu’il a tort. Alors dans cette optique, ce n’est pas une, ni deux, mais bien trois dates de la tournée française du groupe Parcels, accompagné de Pépite, qu’on a décidé de faire. Trois concerts, trois lieux, trois ambiances et trois chroniqueurs pour vous parler de ces deux groupes qu’on aime, un peu, beaucoup, voire passionnément.

Lille

(par Charles)

Le dimanche, les concerts à Lille commencent à 18h. Un peu étrange pour certains, mais un bon moyen de finir sa semaine sans pour autant souffrir d’un excès de fête pour d’autres. Lorsqu’on arrive devant la salle, une queue importante se fait voir sur le ponton en hauteur et les discussions ne bruissent que d’un seul nom : Parcels. Preuve s’il en est de la popularité toujours plus grande des Australiens, la date du soir affichera complet, comme la plupart des dates de leur tournée. Du monde, donc, dès l’ouverture des portes, et c’est tant mieux puisque cela donnera l’occasion au public de découvrir les autres héros de la soirée : Pépite.

Après avoir récupéré tant bien que mal nos places pour le concert, on se plante directement sur le côté de la scène. Il est 18h30 et les lumières s’éteignent. Le duo, ce soir là à quatre sur scène, déroule un set de 30 minutes, sans pression, tout en douceur et nous embarque facilement avec lui. La foule est calme, presque studieuse, mais les applaudissements nourris qui se font de plus en plus sentir au fil des chansons prouvent que Pépite arrive toujours à embarquer un public, même si celui-ci n’est pas acquis à sa cause. Nous, on reste toujours friand de ce psychédélisme à la française et de cette classe immense que diffusent leurs chansons, que ce soit Les Bateaux, Hiéroglyphes ou Reste Avec Moi, hymnes évidents et petits tubes en puissance. Trente minutes, c’était sans doute trop court pour nous, mais bien assez pour graver le nom de Pépite dans la tête du public ce soir-là. Erreur de débutant, on décide d’aller se chercher une bière pendant la pause. La foule, de plus en plus compacte, nous empêchera de reprendre notre place et c’est donc depuis les escaliers qu’on assistera au sacre de Parcels à l‘Aéronef. Si le groupe fait plus ou moins l’unanimité au sein de la rédaction de La Vague Parallèle, il ne nous restera qu’une idée à la fin du show des Australiens : même le plus récalcitrant des amoureux de musique ne pourra que succomber au talent de Parcels. Il y a une énergie folle qui se dégage de leur concert de la première à la dernière note, des sourires qui apparaissent, que ce soit sur scène ou dans le public et une énorme vague d’amour qui nous inonde pendant 1h30. Il y a aussi beaucoup de pas de danse (normal avec des tubes aussi évidents que Lightenup ou Overnight), un soupçon de mélancolie avec Bemyself ou Withorwithout. Il y aura surtout un groupe sûr de sa force, heureux de proposer un vrai live, réfléchi, pensé, avec ses lights, ses chorégraphies et dans lequel la musique et les lumières se répondent face à un public lillois toujours prompt à s’embarquer et se relâcher lorsqu’un groupe lui en donne l’envie. Et surtout, il y aura cette reprise électro-disco de The Final Countdown pour conclure un set aussi jouissif que nécessaire.  Il est 21h30 quand on ressort de la salle, il fait froid dehors, mais la chaleur est dans notre cœur.

 

Paris

(par Victor)

19h30 : « Venez tôt », nous avait conseillé Because. Nous voilà donc en place, une bière à la main et au premier rang, prêts à vivre une soirée mémorable.

20h02 : Matelots du label microqlimaPépite jouent à domicile ce soir. Pourtant, leurs premières minutes sur scène sont accueillies avec une attention polie bien loin de l’effervescence constatée en octobre à la Cigale. Heureusement, le duo psychédélique (devenu quintet pour les besoins du live) dispose de nombreux atouts dans sa manche. Après une première mèche allumée sur le refrain de Reste avec moi, l’enchaînement des fédérateurs Hiéroglyphes et Sensations embrase le public et l’on assiste enfin à ce que l’on attendait : un groupe et un public qui communient ensemble en scandant des refrains aux mélodies incroyablement entêtantes. C’est doux, c’est beau, et un sourire béât apparaît sur nos faciès.

20h35 : Le revers de la médaille d’avoir un acte comme Pépite en première partie, c’est que le set se termine bien trop vite, tant on pourrait se laisser glisser dans leur torrent de mélancolies des heures durant. Ils laissent donc place à une playlist naviguant entre France Gall et Abba. Ayant retenu la leçon de l’épisode lillois, on renonce à une deuxième bière et on reste accrochés à la barrière nous séparant de la scène.

21h10 : Un an jour pour jour après avoir retourné la Cigale, c’est face à un Olympia plein comme un œuf que l’on retrouve la bande de Parcels, en se demandant si la hausse du prix des tickets rendrait le public plus policé. Force est de constater que non. Après Comedown et Lightenup pour se mettre en jambes, le groupe décide de faire plaisir aux fans de la première heure avec Hideout et Gamesofluck, qui transforme la fosse en dancefloor. Sur scène, Pat profite de chaque section de répit pour bondir de part et d’autre de la scène avec un enthousiasme non dissimulé. S’en suit Withorwithout et son solo de synthé percutant qui réussit l’exploit de nous rendre nostalgique d’une époque que ni nous, ni Parcels n’avons vécue. Il y a quelque chose de réconfortant à l’idée de voir de tels sourires sur les visages un 13 novembre. Pat ne s’y trompera pas, en remerciant le public de leur énergie en ce jour spécial. Pour ce qui est leur plus grande date française en tant que tête d’affiche, Parcels offre à l’Olympia ce qui fait la force de leurs lives : une capacité à transformer leurs chansons. Bemyself devient ainsi une ballade encore plus épurée, qui se transforme en une reprise de Femme Fatale du Velvet Underground avec Flore Benguigui dans le rôle de Nico, des arpèges de guitares adoucissent Yourfault, et Louie se met même à jouer de la radio pour l’odyssée électro Everyroad. En échange constant avec le public, chaque “Paris, je t’aime”, “merci beaucoup” ou autre petite phrase en français est accueillie par une clameur à en faire trembler les murs. Le concert arrive déjà à sa fin, et le groupe enchaîne les classiques néo-discos qui constituent sa signature sonore avec Tieduprightnow, Exotica et sa scénographie léchée, ou encore Overnight. Après une version longue et retravaillée d’Iknowofhowfeel, Parcels reprend Comedown d’abord à cinq, puis quatre, puis trois et ainsi de suite au fur et à mesure qu’ils sortent de scène, pour ne laisser au final que Toto à la batterie. Après avoir embrassé le plancher de l’Olympia, il sort à son tour alors que la sono lance I Will Always Love You de Whitney Houston. Hébété, le public attend un retour du quintet qui ne se fera pas. Ce fut court mais intense, comme en témoignent les conversations tenues par des fans aux yeux pétillants, entendues ici et là aux abords de l’Olympia.

 

Toulouse

(par Léa)

A Toulouse, c’est un Bikini complètement excentré de la ville que l’on découvre. On arrive pile à l’heure pour accueillir Thomas et Édouard, les têtes pensantes de Pépite sur scène. La salle est déjà bien remplie mais on se faufile facilement vers les premiers rangs. Démarrent alors les synthés pop-psychédéliques du groupe. Des slows s’organisent sur Les Bateaux, ça dodeline de la tête sur Sensations. Si la majorité du Bikini est présente pour Parcels, elle aura eu le privilège de découvrir les morceaux génialement nostalgiques de Pépite durant une petite demi-heure qui aura filé beaucoup trop rapidement à notre goût. Transcendés par l’atmosphère particulière de la soirée liée au fait qu’il s’agit de leur dernière date avec Parcels et dernière date tout court pour cette tournée, Pépite s’est donné à fond et a obtenu la réponse méritée de la part de l’audience.

Le public toulousain est ainsi conquis et fin prêt à accueillir Parcels. Les premiers rangs se resserrent et on se retrouve collés les uns sur les autres avec une impression d’être en pleine fosse de festival. Dans le public, on parle espagnol et anglais autour de nous : une salle de concert à l’ambiance woodstockienne. C’est acté, ce soir, ce sera soirée thème seventies et à en juger par le look cheveux longs-moustaches-pantalons pattes d’eph du public, Parcels attirent ses semblables. Qu’importe la ville, la recette est la même et Parcels met rapidement le feu avec des titres comme Lightenup, Gamesofluck ou Overnight. Le groupe ira même jusqu’à lancer une chorégraphie depuis la scène sur Bemyself. Lumières vives et colorées, sourires sur tous les visages, sauts et mouvements de danse : le Bikini s’est transformé en discothèque géante et c’était définitivement la fièvre du vendredi soir à Toulouse ce soir-là, à tel point que l’on quittera la salle sous une chaîne à la Cotton Eyed Joe sur des tubes discos. Anatole Serret, batteur du groupe et chauffeur de salle grâce à ses skills en français, le dira lui-même : « Toulouse, you win ! ». Désolée les gars, c’est le Sud qui l’emporte pour cette tournée. Sans rancune.

 

BONUS : NOS PHOTOS DE PARCELS A L’OLYMPIA

 

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