Il y a quelques jours, notre attention fut retenue par la promo d’un nouveau morceau, au détour d’un réseau social dont on ne connaît plus vraiment l’identité, tellement nous en consommons – comme pour beaucoup en ce moment, cela permet de garder du lien avec la société ; ou de nous vider de notre énergie sociale, c’est selon. Une doudoune rose, intrigante, qui s’empare de l’écran, c’est curieux. Une femme est assise et nous regarde, et voici notre rencontre avec November Ultra.
Le nom intrigue par sa signification. Creusons un peu : premier morceau qui sort dans quelques jours – maintenant sorti – Soft & Tender. Au début, le premier réflexe de l’humain est d’être dubitatif. Puis, curieux·ses et assoiffé·es de découvertes musicales que nous sommes, le player se met toujours finalement en marche pour jeter une écoute.
Dès les premières notes, c’est la douceur qui nous prend aux oreilles. En cette période, la douceur, c’est quelque chose de particulier. Une quête inexorable, mais que l’on redoute à la fois, car toute once de douceur pourrait faire exploser cette boîte de doutes, d’incertitudes et d’émotions liées à la période, et que nous refermons bien soigneusement au fond de nous. Alors, quand Nova (puisque nous pouvons l’appeler ainsi) nous chante ses sentiments doux et tendres sur fond de guitare presque acoustique, notre cerveau hésite entre se reposer à l’écoute de cette nouvelle venue, ou bien fuir. “I want you to stay with me”, elle dit, Nova.
Alors on termine la chanson, et on écoute à nouveau. “There is a million things I want, but there’s one thing that I need, it’s to see your face tonight, when I’m dreaming”. Puis, aussi, au petit matin, pour de vrai, comme elle le dit dans le prochain couplet. Wake up, my darling. Si nos cœurs étaient endormis, ils s’éveillent, retiennent un bâillement, et sortent un instant de leur torpeur. Engagé·es ou non dans une relation, quelle qu’elle soit, l’amour peut parfois nous sembler plus fade, une fois soumis aux restrictions sociales. Nova nous rappelle, avec ses confessions douces, que la sérénité apportée par des émotions amoureuses a encore quelque chose à nous procurer en ces temps sombres. “Better, better I feel better, better when we together.”
Mille voix résonnent en une, toutes plus chaudes les unes que les autres ; des murmures par-ci, par-là. Nos oreilles décèlent de l’espagnol, même un peu de parler en français. Cette multitude de sons et de souffles nous ramène à du CocoRosie, tandis que la guitare du début évoque des souvenirs de la berceuse au ukulélé Somewhere Over The Rainbow de celui que l’on surnommait IZ. En résumé ? Conquis·es. Apaisé·es. On en veut encore.
Se nourrit essentiellement de musiques électroniques, de pop et R&B indé et de houmous.
