On était dans les coulisses du livestream de Meyy au Botanique
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Auteur·ice : Valentin Dantinne
14/02/2021

On était dans les coulisses du livestream de Meyy au Botanique

Dans le porte-feuille des artistes belges to watch en 2019, on vous présentait déjà Charlotte Meyntjens et son premier titre comme une néo-pop anglophone prometteuse. Début 2020, Meyy — de son nom d’artiste — publiait son premier EP, Spectrum. Depuis, le temps a passé. Beaucoup de réflexion, de temps pour soi forcé et de créativité poussée ont amené Meyy à être cette semaine sur la scène du Botanique pour un livestream un peu particulier. Particulier, car il avait pour buts à la fois de donner vie à son EP sorti l’an passé et de présenter les nouveaux morceaux nés depuis lors. Le tout, sans public. On vous raconte l’atmosphère particulière de ces shows en ligne silencieux d’une scène musicale qui se cherche un nouveau souffle. Mais surtout, on vous raconte la nouvelle direction de Meyy qui — c’est un secret — nous excite déjà beaucoup.

Quarante minutes avant le début de la diffusion…

… on rejoint Charlotte dans les backstages en sous-sol du Botanique, en se demandant, un rire jaune en travers de la gorge, à quoi peuvent bien encore servir des backstages lorsque le public manque à l’appel sur les marches de la Rotonde. Remarquez : avant, on aurait dit début du show. Aujourd’hui, on dit diffusion. Comme si, même dans les mots, on avait besoin de se rappeler, encore et encore, que la vie du secteur était profondément métamorphosée.

On adresse deux-trois mots à l’artiste et à son équipe, le temps qu’elle ajuste sa tenue, son maquillage et confectionne ses dernières tresses. Il règne dans les sous-sols cette impression d’entre-deux. Dans un Botanique vide et sans bruit, il y a là l’excitation d’avant-concert. Les préparatifs, les attentes, la pression aussi. Comme en vrai. Mais derrière cette vitre sans tain d’excitation, on décèle comme planant dans la pièce ce je-ne-sais-quoi de résignation, d’“on aurait voulu autre chose” qui alourdit le cœur de toutes ces âmes masquées présentes sur place.

On se secoue la tête, pour chasser les idées négatives, et on se retrouve sur les marches de la Rotonde, illuminées plus qu’elles ne devraient l’être, faute de foule pour les piétiner. “1 minute 30 !”, ça crie du haut de la salle, avant qu’on ne soit en live. Pas d’ovation lorsque l’artiste entre en scène. Mais selon les équipes, “on s’habitue”. Du côté des musiciens et de la chanteuse, on positive : “enjoy / yeah, same!” on entend juste avant le top chrono du départ virtuel.

© Photo : Paul-Louis Godier

And we are live.

Noir presque complet. Caméras braquées sur Meyy et son fauteuil moderne tournant qui s’illuminent peu à peu alors que la Bruxelloise fait honneur aux titres de son premier EP, dont Common Love et Words Like Weapons. Malgré l’étrangeté de la situation (qu’elle ne manquera pas de souligner lors des interludes face caméra), Meyy arrive à se mettre dans les bonnes conditions et rentrer dans son show. Entre le devant de scène et son fauteuil blanc, sa silhouette sombre ondule au rythme de sa voix puissante. Sur Angelic Lies, bop sombre de l’EP et single sorti en 2020, la chanteuse envoie, sa voix étant enveloppée par les résonances et les échos de sa production — déjà si léchée pour un premier projet. À partir de là, on ne fera qu’assister à une montée en puissance crescendo.

© Photo : Paul-Louis Godier

L’ascension promise de Meyy

Les basses font vibrer nos jambes, on a l’échine qui frissonne. Bien vite, Charlotte annonce la couleur de sa voix paradoxalement timide lors des entractes : place à un freestyle sur un “sick beat” de son tour DJ O’Simmie. Le rythme s’accélère, les voix se font plus vocodées, pour notre plus grand plaisir. “I think about you all the time baby”. La rupture entre les morceaux du premier EP et les suivants n’est pas nette, si bien que l’on reconnaît l’univers de la chanteuse. Néanmoins, on assiste, dans le tempo et l’assurance, à une réelle ascension.

Vient alors Famous, futur single à paraître dans quelques jours, qu’elle qualifie de chanson “très personnelle”. Une production toujours aussi exquise, un phrasé plus acéré (“I am done with this shit”), une voix plus téméraire et plus perçante, malgré les distorsions que la chanteuse aime de plus en plus à employer. Le morceau se termine alors que le micro regagne la voix la plus pure de Charlotte. Une chose est sûre : si les interludes silencieux nous ont quelque peu décontenancé, on est plus que réveillés face au talent artistique de Meyy, qui nous apparaît comme encore plus infusé. Promettant des saveurs bien plus prononcées.

Le livestream de Meyy est toujours disponible ici. 

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