On était samedi soir au Connexion Live, pour une soirée proposée par Regarts, une association bien active qui organise des événements culturels sur tout le territoire toulousain. Si d’ordinaire, la team Regarts est plutôt branchée musique électronique, elle a cette fois-ci dérogé à sa règle pour nous présenter Hugo Barriol, le nouveau petit prodige de la folk française.
On arrive au Connexion Live, à l’heure pour une fois, pour y découvrir une salle mimant le hangar désaffecté : murs de béton, fûts métalliques roses en guise de table-bars et une scène discrètement installée entre les bars et toutes ces tables. On y accueille tout d’abord la première partie : Matéo Langlois que l’on avait déjà eu l’occasion d’écouter aux Inouïs du Printemps de Bourges dernièrement. Toujours aussi perché, le jeune Matéo nous a livré à pas feutrés, ses compositions alliant notes de pianos, beatbox et saxophone. Un joli grain de voix et des compositions détonantes en ont fait une première partie pour le moins surprenante qui n’a pas laissé le public indifférent.
La salle se remplit ensuite un peu plus pour accueillir Hugo Barriol, changement de scène pour le jeune homme qui a été formé à l’école de la rue et plus spécifiquement à celle des métros parisiens. Cette fois-ci, c’est sur les scènes françaises qu’il se présente, avec une aisance déjà toute naturelle lorsqu’il invite son public, un peu timide, à se rapprocher de la scène et du groupe. Accompagné par ses musiciens Antoine (batteur), Diego (basse) et Lilian (claviers et cuivres), Hugo Barriol s’est ensuite lancé corps et âme dans son set reprenant ainsi les titres de son premier EP éponyme et de Yellow, son nouvel album sorti en février.
On avait déjà eu un gros coup de cœur pour ses morceaux folks en version studio mais on les a sans doute encore plus appréciés en live. On a particulièrement aimé la douceur et la puissance de la voix d’Hugo, une dualité parfaitement maîtrisée par le chanteur. Il a ainsi enchaîné titres doux à la guitare acoustique et morceaux plus rythmés, ce qui a donné un set étonnamment dynamique. Les chansons de l’artiste étant des compositions guitare-voix, on se demandait ce que cela donnerait en live. Qu’à cela ne tienne, Hugo et ses compères sont parvenus à arranger tous les morceaux pour les rendre beaucoup plus pêchus via des ajouts de percussions et cuivres ou encore en faisant participer le public. Notamment avec Million Years où les services et chant du public étaient requis pour les bienfaits du concert. Un refrain entêtant qui sera poursuivi par le public même après la fin de la chanson et aussi à plusieurs reprises au cours de la soirée, signant ainsi une totale réussite pour le jeune chanteur.
C’est donc un Hugo Barriol complètement naturel et heureux de jouer ses compositions que l’on a découvert avec plaisir sur la scène du Connexion Live. Le jeune homme, ayant pourtant une très faible expérience, ne s’est ainsi pas laissé décontenancer lorsqu’une coupure de courant a interrompu le début d’Our Kingdom, il a rebondi très rapidement en proposant de la jouer a capella. Ce titre particulier, qui résume le parcours de l’artiste, est le plus gai de l’album et Hugo nous l’a bien prouvé en nous demandant de taper dans nos mains pour initier une rythmique entraînante, permettant ainsi au public de se sentir au cœur du show. Un aparté intimiste non prévu qui a définitivement convaincu les toulousains présents ce soir-là qu’ils entendraient à nouveau parler d’Hugo Barriol très rapidement.
Jeune paire d’oreilles toujours parée d’écouteurs, un peu trop accro au folk et indie rock. Accepte quelques écarts commerciaux pour sauver ses amitiés.