« On veut que le public lâche son fou », rencontre avec Choses Sauvages
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Auteur·ice : Marthe Rousseau
12/09/2024

« On veut que le public lâche son fou », rencontre avec Choses Sauvages

Nous les avions rencontrés en 2022 sur la scène du MaMA Festival. Deux ans après, c’est toujours avec joie que nous retrouvons le quintet québécois au style inclassable Choses Sauvages. Ces bêtes de scène aux influences post-punk, new wave et disco ont littéralement fait grimper les BPM à Pete The Monkey. Rencontre avec trois d’entre eux : Félix Bélisle (chant), Tommy Bélisle (synthés), et Marc-Antoine Barbier (guitare), avant leur retour en studio à Montréal pour enregistrer leur troisième album qui devrait sortir début 2025.

La Vague Parallèle : Hello Choses Sauvages, vous avez eu le temps de prendre un peu vos marques avant ce soir ?

Félix : Pas vraiment, on est arrivé il y a seulement une heure et demi. Hier soir on jouait au Supersonic à Paris et avant ça on était à Madrid, au Mad Cool Festival.

LVP : Pas trop HS ?
(Rires de Félix, Tommy et Marc-Antoine)

Félix : Ça fait partie de la vie de tournée, la fatigue est là, tout le temps.

Tommy : On va peut-être faire une petite sieste et prendre une petite douche après l’entrevue, mais c’est correct on sera d’aplomb pour le show.

LVP : C’est la première fois que vous êtes programmés à Pete The Monkey. Dans quel état d’esprit vous êtes ?

Tommy : On a vraiment hâte parce que tous les Français, même ceux qu’on a croisés à Montréal, nous disaient “Pete the Monkey, vous allez voir, c’est incroyable“. Et puis on joue à 23h sur la Grande scène donc toutes les conditions sont réunies pour que ça soit cool.

LVP : On vous décrit dans les médias comme des bêtes de scène. Est-ce qu’il y a un morceau que vous aimez particulièrement jouer en live ?

Félix : Mort de peur occupe une place assez chère dans mon cœur. Une chanson pourtant studio à la base.

Tommy : Dès qu’on la joue en France, on remarque que le public réagit avec enthousiasme, peut-être même plus qu’au Québec. Elle est devenue une incontournable de nos shows ici.

LVP : Y a-t-il un public français d’ailleurs ?

Tommy : Quand on prend une tangente plus disco, je pense par exemple à la fin du morceau Homme-Machine, ça fonctionne vraiment ici.

Marc-Antoine : Les Français ont une bonne éducation musicale à ce niveau-là, ils comprennent rapidement nos intentions.

Tommy : Par exemple, la veille d’un de nos premiers concerts en France, on est allé manger des tacos à Pigalle, et on a commencé à sympathiser avec des filles qui nous ont demandé le style de musique du groupe. Au Québec, quand on répond “new-wave, new diso“, les gens en face répliquent : “Hein ? C’est quoi ça ?” Alors qu’en France, ces deux filles random qu’on a croisées nous ont répondu : “Oh mais new wave, new disco, j’adore ça !” Et elles sont venues nous voir en concert le lendemain.

Choses Sauvages sur la scène de Pete The Monkey 2024 ©Anoussa Chea pour La Vague Parallèle

LVP : Comment vous décririez votre musique justement ?

Félix : Il y a quand même une influence post-punk dans le grand sens du terme. Je dirai une espèce de disco revisité à la sauce punk synthé. On s’inspire de ce qui se faisait à New-York au début des années 2000 : LCD Soundsystem, The Rapture, des artistes comme ça… Mais aussi d’influences plus anciennes, des années fin 70/80, avec des expérimentations sur synthé.

LVP : Vous avez sorti votre dernier album Choses Sauvages II en 2021. Avez-vous prévu de reprendre le chemin du studio ?

Félix : Oui dès qu’on rentre à Montréal, on enregistre le troisième disque.

Tommy : L’album est prévu pour début 2025.

Félix : Et il y aura quelques singles d’ici là.

LVP : Quelle couleur particulière aura ce troisième album ?

Félix : Je pense qu’il contiendra une certaine maturité. On a plus d’expérience en studio donc nécessairement on arrive plus facilement à la fin de nos moyens et ça nous permet aussi d’expérimenter autre chose.

Tommy : Et de partir dans une autre direction. Par exemple, dans notre dernier album (Choses Sauvages II ndlr), presque toutes les chansons duraient 5-6 minutes. On était dans un gros mood musique kraut et électronique, avec des répétitions. En réaction à ça, nos compositions pour ce troisième album sont beaucoup plus courtes, avec un format plus “chanson” et un résultat plus “band” et moins “machine”.

Marc-Antoine : C’est vrai que dans le deuxième album, on voulait aussi prouver qu’on était capables de faire des arrangements. Mais on souhaite aujourd’hui revenir à quelque chose de plus simple, de plus efficace, de mettre moins de couches.

Tommy : D’aller plus “droit au but”.

LVP : Et au niveau des paroles ?

Félix : J’ai l’impression qu’on a envie que les mots aient moins d’importance. Après bien évidemment que si le public prête attention aux paroles, il va les comprendre. Mais notre intention n’est pas de tomber dans le carcan de “chansons à texte”. On préfère s’amuser avec le son des vocals, ajouter des effets et créer beaucoup d’harmonies de voix.

LVP : Qu’est-ce que vous aimeriez que le public ressente ce soir en vous écoutant ?

Félix : On est heureux d’être ici, d’avoir traversé l’Atlantique pour jouer, donc on souhaite que les gens nous suivent dans notre énergie et puissent lâcher leur fou.

Tommy : Ce soir on espère les voir danser, sauter et avoir du fun.

Félix : Et le setlist est constitué de morceaux qui vont les faire bouger, donc c’est un show qui s’annonce intense de A à Z.

LVP : Est-ce que vous avez une sorte de rituel entre vous avant chaque concert ?

Marc-Antoine : Ça fait tellement longtemps qu’on joue ensemble, c’est la famille, donc il n’y a pas besoin de teambuilding (rires).

Tommy : Par contre, on reste toujours last minute pour écrire nos setlists ! C’est souvent : “Oh shit il reste cinq minutes avant le concert, faut trouver des feuilles” (rires).

Félix : On se dit aussi des choses juste avant de monter sur scène, comme : “Quand t’as fait ça hier, c’était cool“. Et puis après on se souhaite : “Amuse-toi mon cheum“.

Félix Bélisle de Choses Sauvages ©Anoussa Chea pour La Vague Parallèle

LVP : Qu’est-ce que vous écoutez en ce moment qui vous inspire ?

Félix : J’écoute pas mal de post-punk, du punk américain. Il y a un groupe qui s’appelle Snõõper, que j’aime beaucoup.

Tommy : J’écoute beaucoup Adar Oda, un groupe belge post-punk qui chante en italien, c’est vraiment ma fixation en ce moment.

Marc-Antoine : J’écoute beaucoup d’ambiant en fait, très relax, très synthé, donc pas super représentatif de Choses Sauvages (rires). Mais on dirait que c’est le fun justement parce que quand j’arrive pour répéter, je peux tomber dans une zone plus intense.

LVP : Merci les gars pour ce moment passé ensemble ! Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour ce soir ?

Félix : Que les gens s’amusent !

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