Le Concours Circuit, c’est une course de fond. Iels étaient plus de 300 à poser leur candidature à l’origine de l’aventure. Aujourd’hui, iels ne sont plus que quatre à concourir pour le titre de lauréat·e de cette édition atypique en de nombreux points. Dans un sens, atteindre ce stade de la compétition est déjà une victoire en soi, garantissant d’emblée une très belle exposition médiatique (entre autres). D’ailleurs, à l’instar de tous les grands concours télévisuels centrés sur le chant, l’histoire n’a pas toujours retenu les vainqueur·es officiel·les… À quelques jours du grand verdict, il est donc temps de vous présenter les quatre projets finalistes, sous forme de cartes de personnage. Ben oui, c’est plus sympa pour faire connaissance.
Tukan
Alors que l’Angleterre a progressivement pris la place de nouveau terreau fertile du jazz européen (pour ne pas dire mondial), la mère patrie du saxophone a clairement encore son mot à dire. En effet, le néo jazz belge voit apparaître depuis quelques années de nombreux nouveaux projets prometteurs et innovants qui laissent présager que le meilleur est encore à venir. Et ça tombe bien puisque la dernière claque en date dans cette catégorie a atteint la finale du Concours Circuit. En effet, les quatre gars de Tukan viennent de débarquer en grande pompe sur la scène bruxelloise et semblent assez décidés à faire les choses bien. Difficile d’imaginer que le quatuor n’avait jamais présenté sa musique en public avant d’être sélectionné pour le concours, tant la virtuosité de chacun de ses membres est capable de se mettre au service d’un tout organique et entraînant qui fera bouger les pieds les plus récalcitrants.On comprend aisément que la formation donne des sueurs froides à ses concurrents. C’est bien simple, si le Concours Circuit se basait uniquement sur la maestria des candidats, Tukan aurait sans doute été déclaré vainqueur il y a longtemps.
Jakbrol
On avait déjà misé une pièce sur lui il y a quelques mois, et on est ravi·es de le retrouver parmi nos quatre finalistes. Si le terme est devenu carrément galvaudé, difficile de dissocier Jakbrol et OVNI, tant son attitude et sa musique évoluent en marge de ce que le rap made in Belgium a pris l’habitude de nous proposer ces dernières années. Parce que Jakbrol, c’est avant tout une plume exceptionnelle et sans concessions, aussi drôle qu’incisive, et pourtant toujours ancrée dans le réel. En fait, Jakbrol est en quelque sorte le miroir d’un rap game qui, à force de validation, a fini par perdre pied avec la réalité, abandonnant par la même occasion le second degré et l’autodérision qu’on lui enviait tant. Et même si la popularité du gaillard ne fait que croître depuis le buzz de Virus ou encore son apparition improbable chez Jean-Luc Reichmann, on ne peut que souhaiter à Jakbrol de garder en lui toute la folie et l’honnêteté qui font son sel.
Benni
Cette année, la challengeuse branchée folk de cette cuvée 2020 s’appelle Benni. Benni est une nouvelle preuve vivante qu’il ne faut jamais se fier aux apparences. En effet, derrière ses airs timides se cache une artiste extrêmement généreuse et dont la maîtrise vocale n’a d’égale que ses arrangements entêtants. À seulement vingt ans, la jeune artiste fait déjà preuve d’une grande maturité musicale qui s’exprime par des textes profonds et énigmatiques magnifiés par un timbre de voix aussi rafraîchissant que chaleureux, qui n’a rien à envier à Phoebe Bridgers et autres Julien Baker. Faute de pouvoir quitter votre domicile adoré, laissez-vous donc emporter par la musique de Benni, vous ne serez pas déçu·es du voyage.
Twin Toes
Twin Toes, ce sont un peu les savants fous de cette édition 2020. En effet, si on n’ira pas jusqu’à dire qu’ils sont barrés (les gars se baladent quand même partout avec un pied géant qui parle, mais qui sommes-nous pour juger), ces touche-à-tout de la musique pop électronique ont certainement fait du décalage sonore leur cheval de bataille. Pour les deux Bruxellois, tout est prétexte à faire de la musique. S’étant auto-attribués l’étiquette de “pop expérimentale”, faute de mieux, la véritable force de ce duo réside dans sa capacité à percevoir de la mélodie dans tout ce qui les entoure, et surtout à nous la communiquer ! Pour Twin Toes, la scène est une plaine de jeux de laquelle se dégage une énergie joyeuse et contagieuse qui ne devrait laisser personne indifférent. La preuve en image ce dimanche.
Si vous voulez assister au sprint final de cette longue aventure, il vous suffira de vous brancher ici ce dimanche 14 février à 18h. Nous, on y sera !
C’est comme les Power Rangers, parfois on unit nos pouvoirs pour faire de plus grandes choses.
