Opac : Songs for a Second Grace, l’album de la maturité ?
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Auteur·ice : Léa Formentel
09/02/2024

Opac : Songs for a Second Grace, l’album de la maturité ?

Quelques mois se sont écoulés depuis la sortie de ce disque sorti chez Figures Libres Records, et on doit avouer qu’on était passé à côté de la sortie de Songs For a Second Grace d’Opac. Pourtant, la pochette ainsi que le titre, assez évocateur, n’a pas manqué de retenir notre attention. On vous raconte ici.

Il y a ce sentiment partagé par beaucoup de musiciens qui est de l’ordre de la difficulté de faire aussi bien que le premier album. Après In Fragments, premier album d’Opac sorti en 2020, interprété et réalisé seul sur un enregistreur quatre-pistes, c’est au tour de Songs for a Second Grace de voir le jour. Là où le premier puisait dans l’intimité et était parcouru par un certain désordre, le second vient adoucir le tableau en lui conférant le titre de la maturité, poli par une certaine précision. À l’image de sa pochette, loin de l’esthétique gothique de son prédécesseur. Ici les membres Pablo Coudrin (Common Insight) à la guitare et au chant, Philémon Tranchant (Mossaï Mossaï) à la guitare, Brice Cadouot (Stuffed Foxes) à la batterie et Pierre-Alexis Coudrin, tête pensante d’Opac ont pu, chacun, mettre leur grain de sel aux nouvelles démos composées par Pierre-Alexis. Une nouvelle dimension s’ouvre alors dans l’univers de cette jolie bande originaire de Tours : cette fois plus orchestrale. Plus complexe, plus travaillé on passe par l’indie folk tout en côtoyant de près la pop.

Dans Songs for a Second Grace, la guitare électrique rencontre les instruments à cordes (Reverence) et le piano qui donne encore plus de consistance (Those Procession). Quand certains morceaux vont chercher du côté plus expérimental, on pense notamment à Purple Maggot avec ce pont au milieu, comme un instant suspendu, en dehors ; d’autres vont chercher du côté des inspirations folkloriques. Pierre-Alexis y expose alors ses sentiments, mais parle également de son éducation chrétienne et de fait, de sa relation au mystique. On retrouvera donc une fois de plus ce goût pour l’intime et le minimalisme (Gathered Ghosts) certes, à quelque endroit de l’album. Enfin, avec un seul titre à la fois en langue anglaise et française, l’album se termine sur Veneration, qui n’est autre que le “respect religieux”.  Sorte d’apothéose électrique, sur fond de quête intime, questionnant les chemins parcourus, ceux à parcourir. La voilà, la maturité.

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