Pas question de rester A terre! pour Olivier Marguerit
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Auteur·ice : Chloé Pasqualino
06/03/2019

Pas question de rester A terre! pour Olivier Marguerit

Son nom sent bon les petits coins de nature qu’on voudrait garder secrets. Comme nous tous, il a longtemps nagé dans le grand bain de la vie avant d’atteindre le rivage. Ça, il nous l’avait raconté dans Un Torrent, La Boue. Et même si sur la terre ferme ça glisse encore un peu, c’est pas grave de tomber. Il est le premier à le dire. Vous l’avez peut-être déjà compris et sûrement déjà lu plus haut, on vous parle de Olivier Marguerit et de son deuxième album. Sans surprise, on est encore tombés amoureux.

Olivier Marguerit s’est lancé en solo il y trois ans. Il était pourtant déjà bien actif auprès de ses pairs de la scène musicale française. Multi-instrumentiste, il a accompagné des groupes comme Syd Matters, Chicros ou encore Thousand. Mais le musicien aux multiples facettes a adopté, pour son projet solo, un nom de scène bien sobre : appelez-le O. Certains diront que le choix d’un tel pseudonyme est un moyen de se cacher, mais nous, nous ne sommes pas tout à fait d’accord. O, c’est une lettre pleine et généreuse, et ça correspond parfaitement à Olivier Marguerit. C’est aussi une lettre qui évoque la surprise, la joie, la colère… et une multitude d’émotions intenses, en fait. Et c’est exactement ce qu’on a ressenti quand on a eu l’occasion d’entendre Un Torrent, La Boue, son premier album. Il s’agissait déjà d’un disque très personnel, qui fait le portrait sans filtre de son auteur. Mais c’est surtout sur scène que les morceaux ont pris tout leur sens : O nous propose de vivre la naissance de sa fille en live en jouant Mon Echo.

Après avoir partagé des moments aussi forts avec son public, Olivier Marguerit avait-il encore quelque chose à raconter ? La réponse est oui. Ce nouvel album nommé A terre! se concentre justement sur le thème du vertige, cette peur de la chute qu’un artiste ressent quand il se questionne sur sa capacité à produire un deuxième album. Il est pourtant bien là, illuminant la scène française de cette pop plus complète que jamais, et on peut déjà vous dire qu’il fait partie de nos coups de cœur de l’année.

A terre! est un album qui marque. Un album plus pop que pop, dont les mélodies restent indéniablement en tête. Et la tête, Olivier Marguerit a pensé la perdre. Comment rester assis, quand la crainte de perdre pied est criée dans des morceaux aussi puissants que Les pédales ? Morceau central d’ailleurs, où la folie et le thème de la chute sont étroitement liés. Cependant, il n’est jamais question de rester à terre. En apesanteur dans l’aérien En chute libre, le musicien est soutenu par les jolis chœurs de ses copines Halo Maud, Mina Tindle et Emma Broughton. On retrouve leurs voix disséminées un peu partout sur l’album, et il n’existe pas de doute au fait qu’elle soient de sages anges gardiennes. Elles apportent une nouvelle dimension à la musique d’Olivier Marguerit que l’on voit dès lors comme un magicien se plaisant à mélanger paillettes de Beatles et bondissements de l’afro-jazz : un mariage bienheureux. A terre! n’est plus l’album d’un seul homme, contrairement à Un Torrent, La Boue, mais bien un disque enregistré avec des musiciens. Pas facile pour un altruiste d’accepter l’aide des autres, mais O l’a fait et on est plus que satisfaits, puisque cette aide a permis de donner naissance à ce bijou pop aux orchestrations riches et sirupeuses.

On avait redécouvert O en juillet 2018 avec le clip de A terre qui annonçait déjà le titre de son futur album. Des paroles qui donnent le tournis, nous rendant presque ivres. Et si la vie le saoule, Olivier Marguerit avoue dans Tu sais je ne sais plus trouver un équilibre en buvant. Cependant, la meilleure des compagnes, ce n’est sûrement pas la bouteille, mais l’autre. Oiseau de nuit ne nous laisse pas indifférents, tant la sincérité dans la voix de O poinçonne le coeur. Avoir une épaule sur laquelle s’appuyer, la désirer, ne serait-ce pas un besoin fondamental de l’être humain ? Enveloppés par la tendresse d’un piano délicat, on se sent fondre en écoutant Avale moi qui nous rappelle la douceur de A kiss. D’en haut clôture le disque et répond magistralement à A terre, en particulier grâce à un puissant solo de saxophone qui nous a donné des frissons. C’est la victoire de l’homme sur ses peurs.

Olivier Marguerit a en fait lui-même pris une autre dimension. La nature occupait déjà une place particulière dans Un Torrent, La Boue, mais l’homme des villes semble toutefois aujourd’hui plus connecté que jamais à son statut d’arbre-fleur. A terre! est un album complet et saisissant, illustrant les hésitations d’un musicien pourtant toujours aussi impressionnant.
« Accroche-toi mon chou, reste avec nous. »
Car oui, on a vraiment envie d’en d’entendre encore.

Pour découvrir O – Olivier Marguerit sur scène, rendez-vous le 28 mars au centre FGO-Barbara (release party) ou le 3 mai à l’Aéronef pour les Lillois !

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