Il y a quelques jours, on revenait en images sur le concert de Bon Enfant à FGO-Barbara. Tout droit venu de Montréal, le quintette avait largement conquis la salle, nous laissant ainsi voguer, leurs mélodies en tête et le sourire aux lèvres, dans les rues de la capitale. Un peu plus tôt dans la journée, nous avons profité de leur passage pour échanger avec Daphné Brisette et Guillaume Chiasson, le duo central. Du processus de création de leur disque Demande spéciale à l’essor de la musique québécoise, en passant par leur amour du live et les enjeux de la musique face à l’IA, il et elle nous ont offert une discussion captivante, de l’ordre de celles que l’on n’oublie pas.
La Vague Parallèle : Salut ! On se rencontre à l’occasion de votre passage à Paris, première date d’une tournée européenne. Comment ça va ? Vous venez du Québec, le voyage s’est bien passé ?
Daphné : On est bien en décalage (rires).
Guillaume : Ça va, on a bien dormi. On est prêts.
Daphné : On a bu de vin, on a mangé du fromage.
LVP : Vous avez sorti en octobre dernier votre troisième album, Demande spéciale, comment vous avez vécu cette nouvelle sortie ?
Daphné : Je dirais que c’est impressionnant. Tsé c’est quand même tout le temps stressant de sortir un album. Ça fait deux ans et demi, trois ans que tu travailles dessus, tu as hâte qu’il sorte et puis là tu sais pas trop ça va être quoi la réception. Finalement mes attentes étaient comblées.
Guillaume : Les concerts de lancement étaient pleins. Les gens ont l’air d’avoir bien aimé l’album. Donc on est très heureux !
Daphné : On continue.
Guillaume : On continue, oui.
LVP : Sur scène vous êtes un quintette mais en amont la composition et l’écriture sont assurées par vous deux, sauf pour le morceau instrumental Enfant de l’air qui lui a été composé par Mélissa. Comment s’est passée la création de cet album ?
Guillaume : Ce qui est arrivé pour cet album-là c’est que la plupart des membres du groupe ont sorti aussi des disques donc pendant ce temps on s’est beaucoup concentrés nous deux sur l’écriture. On tournait aussi beaucoup au Québec. On essayait d’écrire en même temps mais on n’était pas trop pressés de sortir l’album puisque les autres aussi jouaient avec leurs propres projets. Donc on a pris notre temps et on a écrit les chansons sans trop se mettre de pression pis en essayant de se réinventer un peu aussi. C’est un troisième album, on essaie un peu d’aller plus loin, d’affirmer ce qu’on est finalement comme groupe.
Daphné : Oui et je pense qu’on était aussi dans une sorte d’impatience. On veut passer à d’autres choses donc on compose trois chansons pis on a comme trop hâte de les enregistrer faque on va en studio. On en écrit trois autres, on retourne en studio. On a pas mal fait ça. C’est un album qui s’est construit sur deux ans et demi à peu près.
Guillaume : Oui c’est ça. Quand on avait un peu de temps, on allait en studio pour garder ça vivant puis se motiver un peu (rires).
LVP : Ce qui explique le fait que cet album ait été enregistré dans plusieurs studios.
Daphné : Oui. C’est une expérience, une façon de faire qui est différente. D’habitude tu attends d’avoir toutes les chansons pis tu vas en studio pendant deux semaines. Là, on l’a fait différemment.
Guillaume : Mais de toute façon, à la fin c’était moi qui mixais l’album au complet donc ça m’a permis d’avoir une certaine homogénéité malgré le fait que c’était enregistré dans plein d’endroits, à différents moments. Puis dès le début de Bon Enfant, on a fait le choix de ne pas nécessairement se limiter à un style de musique, il y a quelque chose d’assez éclectique dans la composition et le liant c’est beaucoup la voix de Daphné finalement. On ne se gêne pas d’aller un peu partout selon nos envies.
LVP : À travers l’album, on est porté·e par une instrumentation plutôt classique pour un groupe de rock c’est-à-dire : chant, guitares, batterie, claviers, basse, même si on peut entendre du cuica sur Passion rock ou du cowbell sur Trompe-l’œil. Vous conservez une base assez sobre, là où en ce moment on a l’impression que la tendance est souvent celle de l’ornementation. Est-ce voulu, est-ce un parti pris minimaliste ?
Guillaume : En tout cas de mon côté je dirais que c’est un parti pris. J’apprécie beaucoup les albums très aérés. Je pense que nos albums précédents étaient peut-être un petit peu plus denses. Avec cet album-là effectivement on a essayé de revenir un petit peu aux sources et de ne pas trop en mettre, de mettre juste ce qui est nécessaire pis de mettre en valeur la voix à Daphné surtout. C’est la force du groupe selon moi.
LVP : Cette instrumentation minimaliste donne finalement beaucoup de puissance. D’ailleurs, c’est un album qui dégage une énergie très live. Comment s’est passé l’enregistrement ?
Daphné : On aime ça le live. C’est live comme c’est la batterie et la basse.
Guillaume : La base du groupe joue toujours ensemble.
Daphné : Avec toi.
Guillaume : Oui, et souvent Daphné vient chanter avec nous. C’est arrivé qu’on garde ses take live mais en général on va plutôt les refaire. Mais pour nous c’est important le côté live en studio parce qu’on dirait que c’est une bonne manière d’indiquer qu’on est vraiment un groupe, un tout qui est ensemble. Pis c’est juste plus agréable de le faire live.
Daphné : L’expérience aussi est plus intéressante, ça nous rend heureux·ses de faire ça ensemble. Je pense que ça ça donne un ton plus positif. Je suis sûre ça s’entend.
Guillaume : On le fait beaucoup pour nous aussi. Tsé c’est vraiment le fun d’être en studio et de jouer ensemble. Mais malgré tout, sur le dernier album, il y a deux chansons qui n’ont pas été faites comme ça. Il y a une chanson qui s’appelle Passion Rock qui a plutôt été faite par étage, par layer comme on dit en anglais. Pis la dernière chanson aussi, Décollage, qui a été faite chez moi. Mais en général, on joue ensemble.
LVP : Même si vous avez composé les chansons par grappe, est-ce qu’une direction, un point de départ ou une envie ont guidé la création de l’album ?
Guillaume : On s’est fait beaucoup fait étiqueter comme rock des années 70, on voulait un petit peu se détacher de ça. Faque il y avait ça puis il y avait des terrains qu’on avait envie d’essayer. Peut-être qu’on avait des éléments, des influences qu’on voulait parfois plus post-punk ou CBGB, le New York des années fin 70 – 80, mais revisité de manière plus contemporaine. Dans notre tête on avait ça mais tsé ce sont des idées et des pistes mais finalement ce qu’on voulait avant tout c’est sonner comme un groupe qui est unique, singulier. Le défi de l’album c’était de sonner comme du Bon Enfant plus que nos références. Ça c’était plutôt la direction qu’on avait mais ensuite les idées viennent pis on les accepte. On fait au mieux avec.
LVP : Et quelle est la place des textes dans vos chansons ?
Daphné : Je trouve que c’est aussi important que la musique. Pour moi, les paroles c’est une partie que tu ne peux pas bâcler parce que je me dis tout le temps : « c‘est des paroles que je vais chanter dans 10 ans, si dans 10 ans, je me tanne pas, c’est bon signe ». En vrai, avant je me disais : « les paroles c’est pas si important, personne ne les écoute ». Mais finalement quand c’est toi qui interprètes une chanson, il faut que tout ce que tu dis ait sa place et que tu ne sois jamais gêné·e de chanter un mot. Souvent quand je suis gênée de chanter un mot ça veut dire que ça n’a pas été bien écrit, faque faut que je repasse dessus. Mais oui, j’ai mis plus de temps sur les textes. Je travaille avec un mentor que j’apprécie pis que j’admire. Ça donne envie de plus te donner. Tu travailles ben plus fort, tu peux pas envoyer des mauvais textes. Faque j’ai mis du temps là-dessus, pis je suis vraiment fière. C’est le fun d’écrire en français.
LVP : À ce sujet, chanter en français est une revendication particulière ?
Daphné : C’est rare que je m’exprime en anglais. Je parle bien anglais mais peut-être pas assez pour l’écrire. Pour moi c’est tellement naturel le français étant donné qu’on s’exprime en français tout le temps. Souvent on pense aussi que le français a une autre portée chez nous parce qu’on est une province entourée d’anglophones. Pour nous, le français c’est quand même pas politique, enfin si ça l’est en quelque sorte.
Guillaume : Ça l’a déjà été. Dans les années 70 au Québec il y avait une portion plus identitaire, d’affirmation, chanter du rock en français dans ces années-là ça l’était. On essayait vraiment de se distancier du reste du Canada. Mais nous, on pense plus trop à ça. C’est juste naturel pour nous de chanter en français.
Daphné : Mais aussi c’est que je me vois mal chanter en anglais pis aller chanter devant mes ami·es anglophones qui savent que je ne le suis pas. Je serais gênée. Iels feraient comme : « Pourquoi tu chantes en anglais ? » (rires)
Guillaume : À Montréal il y a quand même la moitié de la population qui n’est pas francophone pis c’est vrai qu’il y a ce truc-là auquel on ne pense pas trop mais on se verrait pas tellement chanter en anglais sachant que comme Daphné dit ce n’est pas notre langue.
Daphné : Faut pas dire jamais mais si on le fait un jour c’est parce que ça va être artistiquement très intéressant.
Guillaume : Oui, parce qu’ensuite on ne juge pas les personnes qui chantent en anglais alors qu’elles sont francophones mais nous on ne se voit juste pas le faire.
LVP : Il y a quand même au Québec une vraie réflexion sur l’utilisation du français. Beaucoup d’études sociologiques de la chanson francophone viennent de là. On sent qu’il y a un attachement à ces questions.
Guillaume : Oui c’est la question identitaire québécoise qui est encore là aujourd’hui. Il y a encore des gens qui sont souverainistes au Québec, qui voudraient qu’on soit un pays distinct mais on se considère comme une nation quand même, pis c’est sûr que pour ça on s’intéresse à cette question-là.
LVP : En parlant de musique québécoise, elle trouve aujourd’hui de plus en plus de résonance ici. Est-ce que c’est une impression que vous partagez aussi ?
Daphné : Je pense que c’est nouveau. Les artistes québécois·es ont toujours voulu aller en France mais j’ai l’impression que maintenant il y a comme une réappropriation d’un plus vaste territoire. Pis c’est pas parce que tu as une carrière au Québec que tu ne peux pas élargir ton public. Je vois des groupes qui chantent en français, des ami·es à nous qui sont rendu·es aux États-Unis ou en Angleterre. Même nous, on a réussi à avoir du booking en Angleterre. Pour nous c’est vraiment grand de pouvoir faire ça. C’est vraiment intéressant.
Guillaume : Il y a aussi le fait qu’on a la chance d’avoir un gouvernement provincial qui supporte vraiment la musique francophone. Donc on a accès à un peu d’aide financière pour ça. Je pense que dans les dernières années il y a eu plus de gens qui se sont lancés, qui se sont dit : « Moi, j’ai envie d’écrire de la musique pis d’en faire. »
LVP : Une chose qui semble assez présente dans la musique québécoise c’est une grande fluidité, une vraie synergie : beaucoup de musicien·nes ont leur projet tout en jouant pour d’autres, qui sont d’ailleurs parfois très différents musicalement. Rien que dans votre groupe, tout le monde a son projet à côté.
Daphné : C’est sûr qu’au Québec je pense que c’est plus commun. Ici je pense que non mais au Québec si tu veux vivre de la musique tu n’as pas le choix d’être dans plusieurs projets.
Guillaume : Oui, on multiplie les projets pour en vivre. Il y a des artistes qui ont pavé la voie à ça au Québec, ceux qu’on appelle la « gagne du lac Saint-Jean » : Fred Fortin, les Gros Mené, Galaxie et compagnie. Ce sont des musiciens un peu plus âgés que nous mais qui ont compris que s’ils voulaient vivre de la musique c’était plus simple s’ils enchaînaient les projets. Ça ne leur disait pas nécessairement d’aller jouer des trucs corpo. Ils voulaient vivre de la musique en jouant la leur. Ils se sont donc mis à enchaîner les projets. Ça a inspiré beaucoup de musicien·nes, nous les premiers.
LVP : C’est peut-être ce qui fait que les groupes et artistes québécois·es ont davantage tendance à explorer les genres musicaux.
Guillaume : C’est ça. On est ouvert à plein de styles.
LVP : Pour finir sur votre disque, est-ce que vous auriez un conseil pour l’écouter ?
Daphné : C’est une bonne question. Moi j’ai voulu faire un album qui s’écoute en faisant le ménage. Je trouve toujours que c’est le bon moment pour écouter un album. Après ça, mes ami·es l’écoutent dans leur voiture.
Guillaume : Je pense aussi que c’est un bon album de voiture mais tsé au final je pense que c’est un album qui s’écoute quand même bien un peu n’importe où.
Daphné : Peut-être pas un souper.
Guillaume : Peut-être pas un souper non.
Daphné : Il y a des albums pour quand tu soupes avec des ami·es, mais peut-être pas celui-là.
Guillaume : C’est comme un album de party on va dire.
LVP : Outre vos disques excellents, vous êtes souvent remarqué·es pour vos concerts. Qu’est-ce qu’un bon concert pour vous ?
Daphné : Ça dépend. Pour moi, ce n’est pas nécessairement quand les gens dansent, c’est plus comme une affaire de participation, quand les gens répondent. La musique c’est aussi un échange. Des fois, tu n’es pas dans ton meilleur mood pis tu fais un spectacle qui pour toi est le pire show que tu as fait mais les autres ont adoré.
Guillaume : C’est un échange. Quand on donne et qu’on sent que la foule nous redonne, on en donne plus.
Daphné : Oui c’est ça. Quand tu sens que la foule t’en donne c’est le meilleur moment parce que ça veut dire que tu n’as rien à faire finalement.
Guillaume : L’énergie passe, c’est ça que ça veut dire.
LVP : Est-ce que vous avez un souvenir de concert où vous vous êtes fait surprendre par cet échange avec le public ?
Guillaume : Je pense que le plus récent c’était peut-être L’Impérial Bell à Québec.
Daphné : Oui, L’Impérial à Québec, on ne s’attendait pas à ça. C’était plus intense qu’à Montréal. Mettons que, sans faire de comparaisons, c’est juste que L’Impérial à Québec c’est une salle de 1000 personnes et on l’a remplie. Pour nous, c’était intense de remplir une grosse salle qui n’est pas dans notre ville. Faque ça c’était cool. Sinon, là le show en Autriche.
Guillaume : Oui c’était spécial. On ne savait trop à quoi s’attendre pis on est arrivé et on était sûr que le public n’allait pas aimer. Le festival où on jouait ce n’était pas nécessairement notre style de musique. Finalement, les gens nous ont demandé comme deux rappels, iels ont acheté des tonnes de disques et pendant le show ça criait.
Daphné : Le show à Londres c’était incroyable aussi. On a joué à Londres pendant la dernière tournée. C’était la deuxième fois qu’on y jouait mais là c’était dans une salle officielle. Le monde était vraiment dedans. C’était super la fun.
Guillaume : C’est tous des concerts pendant lesquels on sentait le retour de la foule.
Daphné : Oui. On a été agréablement surpris par l’Angleterre. On ne s’attendait à pas grand-chose. On sent aussi qu’ils ont peut-être une histoire avec le rock. C’était comme facile.
LVP : Dans un article du Devoir, vous avez dit : « Il me vient souvent cette réflexion : dans dix ans, on ne fera plus la différence entre une vraie session de studio avec de vrais musiciens et ce que peut accomplir l’IA. Quelle place alors pour le musicien, si on peut faker l’enregistrement ? Je crois que ce sera sur scène : voir un musicien qui donne un concert, ça ne se remplace pas. C’est peut-être là que le groupe de rock a encore un rôle à jouer. » : vous pensez que l’avenir de la musique ne sera pas l’enregistrement ? Vous pensez que les albums vont être amenés à disparaître ?
Guillaume : Je ne pense pas mais je pense que peut-être l’intérêt va revenir à quelque chose de plus humain à un moment donné. Justement là on parlait du live en studio, je pense que c’est quand il y a des petites imperfections et quelque chose de fondamentalement humain qu’on ressent vraiment que ce n’est pas un enregistrement. Quand on y pense, maintenant les logiciels d’enregistrement nous permettent de corriger toutes les petites erreurs. Faque même si on a enregistré live parfois ça ne paraît même plus parce qu’on peut tout corriger. Donc je pense que peut-être la voie pour l’enregistrement live c’est d’accepter les imperfections.
Daphné : C’est sûr que tout va changer. J’ai l’impression que ça va se séparer en une partie des gens qui adhèrent à l’IA, et de l’autre celles et ceux qui vont revenir à ce truc vraiment organique. Ça va juste faire une séparation.
Guillaume : On aime bien les limitations et le côté très humain de la musique. On va faire tout pour conserver ça. Ensuite, on verra ce que l’avenir nous réserve mais c’est sûr que pour l’instant c’est difficile d’imaginer des robots qui jouent de la guitare en live, mais peut-être qu’un jour on le verra.
Daphné : Dans notre cas, je pense que c’est vraiment le fun de séparer le spectacle avec le disque. C’est deux écoutes différentes de toute façon. Ce n’est pas supposé être la même affaire.
LVP : Peut-être que finalement le concert est un espoir face à la mainmise des plateformes de streaming telles que Spotify ?
Guillaume : Oui. Puis aussi la rencontre humaine en spectacle est difficile à remplacer, le fait de vivre la musique avec d’autres gens.
LVP : En parlant de l’énergie collective propre à la musique live, dans le morceau Demande spéciale vous parlez de « chansons qui nous font danser », puis un peu plus loin, dans Passion rock, Daphné chante : « J’allume des feux de joie partout où il se doit », est-ce que c’est le but que vous vous fixez en concert ?
Guillaume : Oui.
Daphné : Oui. J’aime vraiment la rencontre. J’aime le fait que la musique soit un art rassembleur. Tu crées un événement où les gens sont ensemble et vivent la même chose que toi. Je trouve ça vraiment important dans mon métier. Disons que moi, je n’ai pas d’instrument. Je n’ai pas cette dimension d’être musicienne.
LVP : Même avec ta voix ?
Daphné : Oui. Je me vois juste comme quelqu’un qui aime composer de la musique avec Guillaume et qui écrit de belles paroles avec tout ça. Mais c’est un tout pour moi. Je fais du visuel aussi dans le vie, pour moi, c’est ma discipline artistique. Je pense que l’une de mes forces c’est peut-être de rassembler les gens ensemble. Ça me fait vraiment plaisir. Faque j’ai trouvé comme une ligne directrice là-dedans. Pis j’en parle dans Passion rock mais il y a vraiment des hauts et des bas à faire ce métier-là, je les assume pleinement. Mais quand je fais des shows c’est là où je me rends compte que j’aime vraiment faire ça. Comme tout le sacrifice de faire ça est un peu récompensé par la rencontre.
LVP : Est-ce que vous pensez que par leurs concerts ou par leurs chansons, les artistes ont encore un rôle à jouer dans le contexte social et politique actuel ?
Daphné : Je pense qu’on l’est déjà, même sans faire de la musique engagée.
Guillaume : C’est ça. Je ne pense pas qu’on pourrait écrire des paroles très spécifiques sur la politique actuelle. Je respecte les gens qui le font mais je pense que pour nous c’est plutôt entre les lignes que ça se joue. Notre combat c’est plus de faire du bien aux gens et de s’inscrire dans ce qui se passe actuellement. Par exemple, dans nos paroles on a touché un petit peu à l’intelligence artificielle mais c’est vraiment en filigrane. C’est plus le fait qu’on s’inspire de ce qui se passe dans l’univers, dans le monde et dans notre vie quotidienne pis on essaie d’être un peu thérapeutique pour les gens. Ensuite, on ne se gênera pas à prendre position sur des choses qui ne nous plaisent pas, mais je ne pense pas qu’on l’écrirait nécessairement textuellement dans les paroles. On peut participer à des événements. Long story short mais je pense que l’artiste a une place et un rôle à jouer là-dedans. Peu importe la manière dont tu le fais finalement.
Daphné : L’art va gagner.
Même l’hésitation
Nous mène souvent quelque part
Des machines font mieux que moi
N’ont pas de contradictions
Ont le souci du détail
Mais pas les émotions
Entre le rouge et le vert
LVP : On espère ! Pour finir, que peut-on vous souhaiter pour la suite de votre tournée ?
Guillaume : Le plus de gens possible dans les spectacles et de belles rencontres.
Daphné : Exactement !
Guillaume : On veut juste des gens dans nos shows.
Daphné : J’allais dire de l’argent mais dans le fond les cartes de shows sont déjà faites. On espère aussi vendre des disques, partir à la maison avec une valise moins pleine. On veut tous les vendre et que les gens écoutent ça. On a travaillé fort.
LVP : On vous le souhaite alors ! Merci à vous deux pour cette discussion et bonne tournée, on espère que les gens seront au rendez-vous et que vous ferez de belles rencontres !
Le cœur grenadine et la déclaration facile, je passe mes journées les yeux rivés sur ma platine.