Après trois albums avec l’emblématique groupe du 77 et trois EP en solo, Peet sort enfin son premier album. Un projet personnel, où l’on quitte le temps de 14 titres le personnage de Peet pour partir à la rencontre de Pierre Mignon. On vous emmène dans ce projet électrique qui témoigne d’un aboutissement musical et personnel du rappeur bruxellois.
L’une des particularités de cet album, par rapport à l’univers du rappeur, c’est sûrement cette musicalité qu’il a davantage développée par rapport aux projets précédents. Un mood difficile à définir : doux à certains moments, plus dynamique à d’autres. Les instrumentales sont originales et mettent de l’ambiance, à la différence de ce qu’il avait l’habitude de produire avec le 77 où la vibe était plus entraînante et adaptée à un retournement de salle de concert. Le côté chanté est également beaucoup mis en avant. Des vocalises pas toujours très justes, mais assumées et qui font partie du côté légèrement décalé du personnage.
© Photo : Daniil Zozulya
La petite pépite de ce projet, c’est sûrement le morceau en collaboration avec Swing. Si les deux rappeurs se connaissent depuis un bout de temps, cela se ressent. Une connexion qui fonctionne merveilleusement bien tout comme les autres featurings de ce projet d’ailleurs. D’autres amis et talents belges sont présents sur Mignon. Alors que Zwangere Guy partagent ses Rêves avec Pierrot, Morgan préfère partager ses Remords, morceau que Peet avait eu l’occasion de défendre lors de sa carte blanche au FrancoFaune d’octobre dernier. Une collaboration un peu différente de ce que les deux artistes avaient l’habitude de faire. Si on passe effectivement moins par cet univers 77 sur ce projet (haters en commentaires : oui mais c’est son premier album en solo c’est normal…), on le retrouve quand même dans Keke et dans Flemmard de qualité. Sûrement parce que ce côté plus déjanté est toujours un peu ancré dans la musique de Peet.
La tristesse, la joie et l’amour sont abordés de manière chill et relax, à l’image du personnage de Peet. Pierrot ouvre le projet, un titre à la fois fun et introductif. Si l’on ne connaît pas vraiment l’artiste bruxellois, on peut s’en faire une petite idée : « j’ai perdu la tête, parfois je me demande ce que je fais vraiment sur Terre ». Comme si cela faisait partie intégrante du personnage, l’ironie est toujours bien présente, mais cela ne l’empêche pas d’aborder des questions plus profondes. Comme dans Homser où, toujours de manière un peu décalée, il parle de la condition de l’Homme et de son impact sur la Terre:
« A quoi l’Homme sert ? J’ai l’impression qu’il prend trop de place dans notre atmosphère ».
Toujours entouré des siens, de la production (PH Trigano, Elvin Galland, Phasm) jusqu’à la réalisation de la pochette (Daniil Zozulya), Peet nous livre un album fait en famille que l’on aimerait pouvoir consommer entre amis autour d’un six pack. En espérant pouvoir le faire, à l’arrivée du printemps, vêtu.e.s de nos plus belles lunetz de skillz.
Article co-écrit par Paul-Louis Godier et Giulia Simonetti
Je varie mes écoutes musicales pour en faire un patchwork enjaillant d’émotions ☾
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