Petit Fantôme hante nos oreilles avec Un Mouvement Pour Le Vent
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Auteur·ice : Charles Gallet
02/11/2017

Petit Fantôme hante nos oreilles avec Un Mouvement Pour Le Vent

On aurait pu appeler notre chronique “éloge d’un garçon discret”. A l’image de son pseudonyme scénique, Pierre Loustaunau est un garçon discret. Si le projet Petit Fantôme existe depuis plusieurs années, qu’il a déjà visité beaucoup de scènes françaises, il aura fallu attendre 2017 pour qu’il sorte son “vrai” premier album Un Mouvement Pour Le Vent. Un album qui flotte d’un style à un autre, tout en gardant en ligne de mire la poésie et l’amour des mots.

Un garçon discret : plus que ça quand on regarde un peu la carrière de Petit Fantôme, on pourrait parler d’un garçon collectif. Car depuis le début de sa carrière, c’est à travers le collectif qu’il s’épanouit. Après tout, la notion directrice de toute œuvre musicale est celle du partage. Il a donc participé à la création du collectif bordelais ICEBERG dans lequel on retrouve notamment Botibol, JC Satan et Crâne Angels.

Il fut aussi de l’aventure François & The Atlas Moutain, avec qui il a énormément tourné. Mais l’ambition, même non assumée, reste présente et Petit Fantôme réapparait souvent, que ce soit en concert, ou à travers un EP Yallah en 2011 puis une mixtape (son vrai premier album comme il aime le nommer – plus d’explications dans notre interview) Stave en 2013.

Presque dix ans après sa formation, Petit Fantôme dévoile donc au monde son premier album “officiel” Un Mouvement Pour Le Vent. Un album aussi poétique que son titre le laisse espérer, qui navigue d’un genre à l’autre et qui sonne comme la somme de 10 ans d’expériences dans le monde musical.

Si l’on devait rapprocher Petit Fantôme de certains de ses contemporains, on penserait tout d’abord à François And The Atlas Moutains, forcément, mais aussi à des artistes comme Barbagallo ou encore O. Comme eux, il mélange avec bonheur les influences musicales anglo-saxonnes à des textes en français à la fois poétiques, cryptiques et personnels. Dans Un Mouvement Pour Le Vent, on se laisse porter d’un genre un l’autre, avec bonheur et allégresse. Que ce soit du côté psychédélique de Quelque Chose A Eu Lieu ou Libérations Terribles, dans l’efficacité pop de Easy Come Easy Go, dans les nappes rêveuses et synthétiques d’Elle S’Abime et Ne Nous Lâchons Plus ou du rock’n roll électronique de Tu ressembles à l’orage : chaque chanson a son propre style, sa propre ambition, sa propre texture.

En onze chansons, Petit Fantôme organise une bande son qui résonne, une bande son des quatre saisons : idéale pour chiller au soleil en été, pour les réveils brumeux en l’automne, pour les journées sous la couette en hiver et pour rêver face aux arbres en fleur du printemps. L’album résonnera en nous d’une manière spécifique selon la saison.

Comme un hommage à sa jeunesse geek, il termine ce disque avec Game Over, plage instrumentale de huit minutes qui ressemble étrangement aux chansons de fin de jeux Megadrive ou Nes. Le compte à rebours se lance 10 … 9 … 8 … 7 … 6 … 5 …4 …3 … 2 …1 … Play Again ?

Avec Un Mouvement Pour Le Vent, Petit Fantôme nous livre donc un faux premier album mais un vrai beau projet qui semble prendre tout son sens en live. La discrétion n’est donc plus de mise, Petit Fantôme est prêt à briller et à prendre sa place au soleil.

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