Pink Flamingo: Ballade nocturne avec Schérazade
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Auteur·ice : Charles Gallet
22/12/2017

Pink Flamingo: Ballade nocturne avec Schérazade

Petit retour en arrière : Au début de l’année, on avait découvert la mystérieuse Schérazade, sa musique au carrefour d’influences diverses, sa voix et son talent. A l’époque, portée par son titre Simple à la fois hypnotique et ravageur, on l’avait placée comme l’une des belles promesses de l’année 2017 qui n’en était  alors qu’à ses balbutiements.

Elle s’est aujourd’hui presque entièrement écoulée et la jeune femme a sorti à la fin du mois de novembre un nouvel EP, Pink Flamingo. A son écoute on se dit que notre intuition ne nous avait pas trompés :  Schérazade continue de nous intriguer et de nous fasciner.

Dès le choix du titre de son disque, Schérazade a mis les choses au clair. En rendant un hommage non masqué à John Waters (réalisateur du film Pink Flamingo sorti en 1972), elle affirme son goût pour une certaine idée de la provocation et de l’underground.

Dans son Pink Flamingo à elle, elle nous emmène dans une ballade nocturne, entre fantasme et réalité. Elle s’y dévoile un peu plus, enrobant sa poésie urbaine d’une composition musicale à la fois ronde et sensuelle, aux touches électroniques bien senties et actuelles.

Memento nous invite à continuer ce voyage au bout de sa nuit, de manière plus mélancolique et posée, plus ambiguë aussi.  La demoiselle persiste et signe dans des ambiances à la fois cinématographiques et hypnotiques, portées par une voix douce et frontale.

Le Monde finit ce voyage nocturne et nous emmène vers les premiers pas de l’aube. C’est sans doute la chanson de l’EP qui nous fait le plus d’effet, son instrumentalisation n’étant pas sans rappeler un certain Stromae, avec qui elle avait collaboré sur l’excellente Ave Cesaria.

Et si ces trois titres ne vous ont pas convaincu, on vous conseille de jeter une oreille à sa reprise toute personnelle, de Mosaïque Solitaire du belge Damso. Dans un piano voix à la fois improbable et déchirant, agrémenté d’une dose de féminité bienvenue, elle extrait toute la sève du morceau et l’aspect mélancolique du tube, car au fond, on est tous seul dans la vie.

Avec Pink Flamingo, Schérazade enfonce le clou d’un style personnel, tout en diluant un peu son mystère pour dévoiler un peu plus son univers et ses obsessions.

Comme on adore les paris, on est prêt à en lancer un nouveau : en 2018, Schérazade va tout casser.

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