| Photo : Marine Bouteiller
Il est de ces printemps où nos playlists se remplissent de sons légers, estivaux, des sons qui nous font oublier la morosité de la saison précédente. Mais à d’autres printemps, la mélancolie et la nostalgie ne distinguent pas tout à fait l’approche de l’été et s’invitent tout de même dans nos crânes d’overthinker en plein mois de mai. À La Vague Parallèle, elles ont refait surface quand Whisper à sorti son tant attendu premier EP, Chaos.
Une compile de cinq tracks aux accents indie-rock comme catalogue mode d’emploi d’un chaos sentimental réconfortant. Le tout, avec une certaine douceur et de la tendresse. Peut-être un peu paradoxal pour un projet nommé Chaos, mais c’est exactement là-dessus que la jeune artiste a voulu insister.
« Le Chaos, c’est quelque chose qui m’accompagne depuis tellement longtemps, qu’il en est devenu paradoxalement presque réconfortant. J’ai l’impression de n’avoir connu que ça et on se sent toujours plus confortable avec ce qu’on connaît bien ».
Ça fait un petit moment que Disiz nous tease l’arrivée de la nouvelle petite protégée dans son écurie SUBLIME. Car oui, cette compositrice, originaire de Revin, n’est autre que la collaboratrice de Disiz sur son dernier projet, L’Amour. D’ailleurs, elle accompagnait le rappeur sur sa tournée, à la guitare, aux côtés de LUCASV. C’est ce même trio, avec cette même démarche musicale sincère, qui façonnera la carte de visite de Whisper. À la différence que, le 10 avril 2024, on fait la découverte de cette jeune artiste en tant qu’interprète avec son premier single Sa Peau.
Par définition, le chaos c’est le gros bordel. Le chaos, c’est le lundi matin après un weekend ensoleillé, des Spritz à la main. C’est la post-rupture où tu ne sais pas si tu dois dealer avec tes émotions ou refouler tout ce qui peut remonter et nouer ta gorge. Et c’est aussi la playlist des années 80 qui finit toujours par passer en soirée. Mais dans le chaos de Whisper, il y a une force intime, presque terrifiante, à trouver tant de consolation dans quinze minutes de chanson indie-rock. Alors, quand notre intelligence émotionnelle peine à s’éveiller, on se love volontier dans celle de Whisper, parce que la sienne nous semble bien moins en chantier, peut-être parce qu’elle est chantée.
Sa Peau, c’est rendre à un corps toute sa sensorialité et conscientiser chacune de ses parties. Après, il y a cette promesse que l’on fait d’être encore présent·e le lendemain matin, c’est La nuit sera longue. Quand cet engagement ne tient plus et qu’on a pas de mots pour les discours, ça finit en Sad Sad Story. « Bien qu’on soit deux, je suis seule à me donner x1000 », c’est Devenir Monde. Alors, on aimerait un dernier soir même si c’est Jamais assez.
C’est la délicate façon de Whisper de nous présenter son Chaos. Un cinq tracks d’émotions universelles à assimiler objectivement.
Sortez les briquets, les briquets.