Elle est de retour. Et nos petit cœurs vont prendre cher. Pomme revient avec un nouveau single intitulé Tombeau, qu’elle interprète armée de son autoharp pour les studios COLORS. Et comme son nom le laisse présager, ce nouveau titre ne compte pas vraiment ménager notre capital de sensibilité. Pomme se refait maîtresse d’une intensité gracieuse dont elle seule a le secret et arrête le temps, encore une fois.
Qu’on se le dise : son dernier album Les failles tourne encore en boucle chez nous. S’il avait déjà accompagné nos longues journées solitaires de confinement, l’album trouvait une saveur nouvelle lorsque le monde revenait à la “normale” : une mélancolie profonde, certes, mais tournée vers l’espoir quand même. Chaque élan de sentimentalisme infusé à ses morceaux s’inscrit toujours dans une volonté d’aller bien, ou en tout cas mieux. Les lignes de sa dernière pépite attestent bien de cette philosophie : “Je me souviendrai pour toi. J’ai gardé le beau de tout ça, je crois.”
Le sujet est fort. Pomme nous parle d’amour, de vie, de mort et de nature, le tout avec un phrasé familier qui brise le mur de l’intime pour rendre les frissons plus universels encore. Sa voix se fait féérique et céleste sur un bridge aux notes impossibles qui démontre toute la maîtrise vocale emmagasinée au fil des années. Si un habillage plus symphonique et grandiloquent semble habiter le début de cette nouvelle ère, l’artiste lyonnaise n’en perd pas la beauté essentiellement épurée de sa musique. Ni la pureté de ses sonorités d’ailleurs, convoquées ici à travers son drôle d’instrument fétiche dont le frottement des cordes et les craquements mécaniques apportent à cette session une dose d’authenticité bienvenue.
Caméléon musical aux allures de mafieux sicilien.
