Pomme et son autoharp adoucissent la fin du monde – Épisode 2
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Auteur·ice : Flavio Sillitti
10/04/2020

Pomme et son autoharp adoucissent la fin du monde – Épisode 2

Rien ne va plus. Entre crise pandémique, pénurie de masques FFP2, Alix qui débarque aux Caraïbes, Trump victime de son négationnisme d’enfant gâté ou encore l’annulation de vos festivals d’été préférés, l’espoir est mort. Confiné·es dans nos chez-nous douillets, l’atmosphère des salles de concerts nous manque terriblement. De son vacarme galvanisant à sa promiscuité suffocante sans oublier ses effluves de transpiration collective, tout nous manque. Les épisodes glaçants de Black Mirror ont remplacé nos journaux télévisés et le Far West désertique n’a plus rien a envier à nos rues dépeuplées. Alors OK, c’est la fin du monde, mais au moins il nous reste Pomme. 

Pour la seconde fois, c’est donc armée de son fidèle drôle d’instrument qu’elle revient nous bercer, avec l’une des pépites de son brillant album Les Failles, révélation des dernières Victoires de la Musique. Rien que ça. Voilà un titre que la jeune artiste traîne avec elle depuis plusieurs années déjà et qu’elle a décidé de cristalliser sur ce disque dans une version brillante, balancée entre la solidité d’un piano plus sombre et la légèreté éthérée de riffs célestes de guitare. Sans vraiment le vouloir, Claire Pommet délivrait avec cette œuvre puissante un vibrant plaidoyer écologique. Si vous vous demandez si les séquoias chantent juste, découvrez-le avec cette version épurée et nébuleuse. Une réinterprétation touchante en tout point qui prouve, une fois encore, l’aisance déroutante avec laquelle Pomme manipule les émotions pour en faire des chansons.

En attendant ses prochaines douceurs acoustiques, réécoutez la première qu’elle avait réalisée pour le troublant anxiété. Puis évitez les joggings inutiles, le summer body attendra. Arrêtez de dévaliser les shops en ligne de Zara et Zalando, votre carte bleue vous remerciera. Cessez de publier vos puzzles 5 000 pièces du Jardin des délices de Bosch parce qu’on s’en tape. Mais, surtout, restez chez vous, écoutez Pomme et vivez pleinement la fin du monde. Parce que quitte à crever bêtement, autant que ce soit sur de la bonne musique.


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