Rien ne va plus. Entre crises pandémiques, réchauffement climatique, Love Is Blind sur Netflix, articles taxant les féministes de casseuses d’ambiance devenues “folles” ou encore d’idoles subversives mais pas agressives, l’espoir est mort. Confiné·es dans nos chez-nous douillets, l’atmosphère des salles de concerts nous manque déjà. De son vacarme galvanisant à sa promiscuité suffocante sans oublier ses effluves de transpiration collective, tout nous manque. Les tableaux apocalyptiques d’Armageddon prennent vie dans les rayons de supermarché et le Far West désertique n’a plus rien a envier à nos rues dépeuplées. Alors OK, c’est la fin du monde, mais au moins il nous reste Pomme.
“voici une version de anxiété à l’autoharp
pour vous calmer
le calme manque un peu ces jours-ci”
Après nous avoir doublement gâté·es avec son album Les Failles et sa réédition Les Failles Cachées, Claire Pommet (de son vrai nom), nous dévoilait ce 12 mars une version acoustique à l’autoharp – enfant biologique de l’artiste – de son morceau anxiété. Un titre pertinent au vu du climat anxiogène qui gagne nos quotidiens ces derniers jours, et dont les visuels oppressants du clip laissent ici place à un condensé de douceur et de sobriété. Le vocoder que l’on retrouvait sur la version originale est troqué contre un autre excentrisme instrumental à cordes que la jeune chanteuse manie avec finesse pour nous offrir un instant suspendu, gracié par une voix unique aux aigus imparables.
On retrouvera bientôt plus de reprises de l’artiste à l’autoharp pour adoucir notre quarantaine. Ou peut-être pas. En attendant, lavez-vous les mains, restez chez vous, écoutez Pomme et vivez pleinement la fin du monde. Parce que quitte à crever bêtement, autant que ce soit sur de la bonne musique.
Caméléon musical aux allures de mafieux sicilien.