Post Scriptum, la première note personnelle de Veerus
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Auteur·ice : Paul-Louis Godier
20/03/2022

Post Scriptum, la première note personnelle de Veerus

Deux ans après Monark, Veerus, l’un des rois sans couronne du rap français est de retour avec son deuxième album Post Scriptum. Son disque le plus « humain » et le plus « personnel » jusqu’à présent. Un projet davantage profond que les précédents, où la forme sert le message. Un nouveau challenge pour un artiste discret, mais qui sait se faire entendre.

Quand on parle de Veerus, on s’attend évidemment à de la performance, des punchlines et peu de zumba. Encore une fois, on ne s’y trompe pas en écoutant Post Scriptum, même s’il ne s’agit pas uniquement de ça. En effet, le rappeur originaire de Dunkerque nous livre un album dans lequel il « parle de lui » et où il prend le soin d’évoquer des « sujets qui lui tiennent à cœur » comme dans le morceau 97130.

« Il y a des morceaux un peu inévitables. Le morceau sur la daronne et le morceau sur les origines, par exemple. Dans le sens où ce sont des choses qui définissent la personne que tu es. Mais oui, c’est le premier morceau consacré entièrement à mes origines et c’est un truc auquel j’ai toujours pensé. »

S’il avait déjà placé quelques références à la Guadeloupe par le passé, c’est bien la première fois que Veerus rend hommage ses origines le temps d’un morceau. À l’inverse, si un thème n’est pas nouveauté dans la discographie de Veerus, c’est bel et bien le rapport à l’argent. Un thème universel qu’il utilise afin d’aborder des sujets plus complexes, notamment sur le morceau Cash en collaboration avec Freeze Corleone.

 

« Le rapport à l’argent, c’est un moyen et pas une fin. Ça me permet d’exprimer une idée. Pour moi, l’argent c’est la manière la plus simple d’acheter sa liberté. C’est juste une clé pour ouvrir la porte de la liberté. »

Et puis, comme toujours, comment parler de Veerus sans parler d’egotrip. Un aspect bien trop important de sa musique pour ne pas le mentionner. Tout comme les références à la culture américaine, qu’il aime tant distiller dans ses morceaux. L’invitation de Limsa D’Aulnay sur le son Wu-Tang en est l’illustration parfaite.

 

« On me reproche souvent de mettre beaucoup d’egotrip, mais j’essaye quand même de passer des messages. Je parle de politique, d’esclavage, d’amour, de loyauté, d’amitié, mais je ne veux pas que ça devienne lourd à écouter. Donc les names droppings et les métaphores m’aident à rendre ces thèmes plus accessibles ».

Cet egotrip qui le caractérise si bien ne pourrait être poussé à son apogée sans la présence de kickers comme Nahir, rappeur parisien et révélation de ces derniers mois. S’il a toujours gravité autour de la scène rap parisienne, Veerus est désormais davantage présent dans la capitale belge où il passe la plupart de son temps à créer. Une autre mentalité et une nouvelle énergie qui l’ont amené à collaborer avec de nouvelles pépites comme le producteur Chris Uptown sur F40 ou le rappeur 6AK sur le morceau Vitesse. Et puis, sur tout bon album de rap, comment ne pas inviter l’un des duos les plus emblématiques du rap belge : Caballero & Jean Jass. Une composition d’équipe solide pour devant le but être “précis comme Eto’o”.

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