Prince Waly a mis le feu au Café Central
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Auteur·ice : Augustin Schlit
16/12/2022

Prince Waly a mis le feu au Café Central

© Julien Vermeiren

Nous sommes le mercredi 7 décembre, juste un peu trop tôt dans la semaine pour se laisser aller à la fête, il pleut et le thermomètre avoisine le zéro. Autant dire que la raison voudrait qu’on mette cette soirée à profit pour imprimer durablement la marque de notre séant dans les plis de notre canapé. Seulement voilà, le mercredi 7 décembre est aussi le soir qu’a choisi Prince Waly pour venir présenter, gratuitement de surcroît son album Moussa au Café Central de Bruxelles. À ce stade, si vous suivez nos lignes avec assiduité (ce dont on ne doute pas une seconde), vous imaginez bien qu’on ne pouvait pas refuser l’invitation.

Initialement, l’idée n’était d’ailleurs pas de chroniquer cette soirée, mais plutôt d’apprécier les plaisirs simples d’un dürüm falafel, d’une bonne bière et d’un show de qualité entre ami·es. Une soirée parmi d’autres dans la capitale européenne. Cependant, deux éléments (trois, si on compte la déformation professionnelle, ce fléau…) nous ont convaincu·es de vous faire part de notre expérience. Le premier, c’est le show de qualité supérieure que nous a offert Prince Waly en cette froide nuit de décembre. Le second, découlant du premier, c’est la certitude que notre maître de cérémonie mérite amplement de donner de la voix dans une salle prévue à cet effet.

Alors, avant toute accusation de diffamation, rendons à César ce qui est à César : le Café Central est un lieu hautement recommandable. L’atmosphère générale qui y règne et son exiguïté renforcent grandement la connexion entre artistes et public, aussi bien dans le turn up que dans l’intimité. Et surtout, il faut saluer la démarche de proposer gratuitement des concerts de qualité alors même que les conditions d’accès à la culture en font de plus en plus une activité de luxe.

Tout ça pour accentuer le fait que, bien qu’il se soit produit dans une salle un poil petite pour son talent, l’ami Moussa a, tout comme lors de son passage au KulturA début novembre, indéniablement prouvé qu’il avait l’étoffe d’un grand. D’ailleurs, l’effervescence qui règne dans le bar plein à craquer, à l’approche de l’heure fatidique, laisse assez peu de place à l’imagination. 21h15, les premières notes de Bleu se font entendre et notre Waly prend le contrôle des opérations, affublé comme à son habitude de son désormais célèbre cuir Avirex. Après cette introduction aussi efficace en live que sur disque, il entame directement les hostilités et enchaîne les bangers comme Walygator et l’imparable Balotelli.

Très vite, la salle se transforme en véritable fournaise, au point qu’on essaie tant bien que mal d’ignorer les gouttes de condensation qui viennent régulièrement nous sortir de notre état de transe. Waly donne tout, allant jusqu’à rapper les couplets de ses invités manquant à l’appel, et nous met au défi de lui faire tomber la veste. Pas besoin de le dire deux fois. Ce n’est qu’après une bonne vingtaine de minutes que nous est enfin accordé un léger répit, alors qu’Enchantée Julia vient rejoindre son compagnon sur scène pour nous faire chanter en cœur le refrain de Cra$h. Visiblement décidé à placer ce concert sous le signe de la générosité, c’est un autre invité de marque que Prince Waly invite sur scène, en la personne de Loveni. Ami et collaborateur de longue date, ce dernier honore l’invitation avec brio et sincérité en nous ramenant avec nostalgie à l’époque du désormais classique Junior. De quoi nous injecter l’énergie nécessaire pour assurer un sprint final qui s’annonce sportif. En effet, l’heure tourne et Waly n’a que peu de temps devant lui pour clôturer un show qu’on voudrait voir s’éterniser des heures durant. Qu’à cela ne tienne, l’heure est venue de clôturer en beauté en nous gratifiant d’un autre moment fort de BO YZ, Doggybag puis en récompensant ses plus anciens fidèles avec le titre éponyme de son premier projet solo en guise de clôture.

Unique frustration, l’absence dans la setlist du bien aimé Marsellus Wallace. Choix que l’on aurait volontiers mis sur le dos de la contrainte horaire si il n’avait pas trouvé le temps de ressortir Balotelli en guise d’au revoir. Une sortie tout du moins efficace, on lui accorde.

C’est donc comblé·es que nous allons sécher notre sueur dans le froid hivernal de ce début décembre, dans l’espoir que notre prochaine rencontre avec le jeune maire de Montreuil se fera dans un endroit digne de son rang. Mais entre vous et nous, soyons honnête, nous suivrons Prince Waly où que ce soit…

Photos : © Julien Vermeiren

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