Sorti le 19 avril dernier, le deuxième album instrumental de Benjamin Porraz alias KLEIN s’intitule Prodrome. Après avoir sorti KLEIN en 2020, le musicien est de retour avec ce deuxième bébé, couvrant une riche palette d’émotions. À écouter sans modération.
Le jeune guitariste offrait le 19 avril dernier son deuxième disque, intitulé Prodrome — dont la définition n’est autre que le début d’un crise aiguë lorsque vous avez une maladie — curieux nom pour un dix titres très loin de l’univers médical. Plongé dans une passion ardente pour la musique, avec une préférence marquée pour la pop et le rock depuis son plus jeune âge, l’artiste a tracé son chemin à travers divers projets musicaux. Débutant dans Agua Roja, (dans lequel chantait ce qui deviendra November Ultra), il se distingue en tant que guitariste aux côtés de grandes figures de la scène pop française contemporaine telles que Clara Luciani ou encore Jain. Ce n’est qu’en 2020 qu’il prend la décision de se lancer en solo, dévoilant sobrement son premier album intitulé KLEIN. Dès lors, les attentes étaient élevées pour la suite. Quatre ans plus tard, Prodrome voit le jour. Entre périodes de confinement, tournées épuisantes et moments de repos bien mérités, cet album émerge tel le fruit de quatre années de vie.
Le titre éponyme, Prodrome, plante le décor avec ses sonorités empreintes de reverb, évoquant instantanément des références telles que Khruangbin ou Blathvs pour les connaisseur·ices. Tandis que Navigli nous plonge dans une ambiance plus groovy et disco, marquée par la présence plus affirmée des synthétiseurs.
Cet opus nous emporte dans un tourbillon émotionnel, oscillant entre rires et larmes au fil des pistes qui se succèdent. Klein parvient à captiver l’auditeur, le prenant presque au dépourvu. Benjamin Porraz n’hésite pas à user de ses inspirations — sans surprise des noms tels que CAN et The Durutti Column —, l’artiste fusionne habilement funk électronique et psychédélisme, donnant à l’ensemble une atmosphère unique. Chaque morceau est pensé comme une pièce d’un puzzle, formant une compilation instrumentale qui rend hommage à ses influences variées. Pourtant, malgré cette diversité, l’album conserve une cohérence, évitant les égarements extravagants. Avec ce deuxième album, Klein démontre que parfois, les mots sont superflus face à la puissance évocatrice des sons. Rue du Nord, Au Vent ou même Les Valeureux illustrent parfaitement cette capacité de la musique à susciter des émotions, à réveiller des sentiments enfouis avec simplement un tempo lent ou encore une tonalité mineure appuyé par le kick de la batterie. Simple et efficace. Prodrome révèle ainsi toute la magie qui se cache derrière la musique, offrant un voyage sensoriel où chaque note est une invitation à ressentir, à vibrer. Klein signe une œuvre qui ne manquera pas de marquer les esprits. En espérant que cet album vous touche autant qu’il le peut.
Je passe le plus clair de mon temps à faire des playlists. Je ride aussi les océans.