Qui est Brad Stank, prophète de la sexistential pop dans Kinky Om ?
"
Auteur·ice : Caroline Bertolini
15/06/2020

Qui est Brad Stank, prophète de la sexistential pop dans Kinky Om ?

Signé sous le label britannique Heist or Hit (Her’s, Pizza Girl,…), Brad Stank s’impose comme le nouveau gourou d’un style qu’il s’est inventé : la sexistential pop. Un son lo-fi, jazz pop et des questions existentielles dans une ambiance sexy et coquine. Si ses titres parlent d’eux-mêmes – Flirting in Space, Take me to the Crib et enfin Kinky Visitation – c’est sa voix de crooner qui réchauffe les cœurs. Le prophète de la sensualité a d’ailleurs sorti son deuxième opus, Kinky Om, le vendredi 5 juin. Préparez-vous à vous sentir particulièrement sensuels·elles à l’écoute de cet album.

La musique de Brad Stank existe dans la veine des artistes comme Her’s, The Marias, Rocket Man ou encore Sunset Rollercoaster pour l’influence jazz/soul sensuelle et Mac DeMarco, Clairo, Still Woozy ou Banes World pour la pop lo-fi. On remplace les dates Tinder aux conversations bateau et on plonge dans un rendez-vous passionnel aux questions ‘sexistentielles’. La définition même de ce que Brad fait de mieux ? Un de ses premiers morceaux, Daddy Blue ou encore Take me to the Crib. Attention : tendresse en vue. Déjà dans son premier album Eternal Slowdown, sa voix grave suave nous ravissait de sa présence sur des titres qui valent la peine d’être écoutés et dansés de façon langoureuse seul·e, ou à deux. Flirting in Space en est l’exemple le plus fort ; tempo lent et chuchotements se construisent crescendo pour nous envoyer au septième ciel. Certains titres plus instrumentaux comme Maithuna venaient alors aérer l’abum de quelques respirations, pour une extase encore plus grande.

C’est cette année avec la sortie de Kinky Visitation que Brad laissait un peu tomber la caresse musicale pour un doux érotisme. “She let down her hair, took off her dress, kinky visitation”.  On y retrouve quand même des notes de mélancolie entre deux avances, un beau mélange en somme. Breathing like a Baby, deuxième single de l’album, s’offre un groove mené par un riff sexy et une basse insistante – plus entraînant donc. Petite surprise : le rap de Ryshon Jones, dont le flow fait un peu penser à Mac Miller, et donne une dynamique tout à fait différente du reste de l’album. Stanky Om, ou l’essence même de la convoitise, se place alors comme un hymne aux corps dont les paroles nous font frémir de désir une fois complétées des notes de guitare sensuelles.

I need your Kinky Om (I just wanna hear you say)
So tell me what you want (wanna treat you like a queen)
And tell me what you need (if you want it all night long)
Our love could be supreme (baby let me hear your Kinky Om)

She Was a Tease s’habille (et nous déshabille) au moyen du saxophone de Gal Go qui donne une tournure jazz à la chanson. La voix de Brad se fait discrète sur ce son pour laisser le pouvoir aux instruments, il nous emmène dans une douce balade dans la nuit. Bien que ces derniers singles soient assez efficaces, chaque morceau est indispensable, un peu à la façon des dix doigts d’une main qui agripperaient notre peau tendrement. Sat on the Moon s’impose comme le mélange sensuellement parfait entre jazz, pop et bossa-nova. Le romantisme à l’état pur qui séduit le corps pour en faire bouger les hanches, juste comme il faut. Gros coup de coeur pour ce titre. Mentions spéciales pour le rendez-vous spatial Ah Hum, pour la délicate berceuse I Had et le dernier ébat de l’album, Kinky Om. Trois chansons que nous recommandons d’écouter à la suite, pour finir dans la tendresse suprême qui convient à l’album.

Brad Stank fait de la spiritualité musicale sensuelle inspirée par le bouddhisme. De façon complètement inédite, le Britannique nous fait passer par des états de douce trans provocatrice. L’artiste connait nos sweet spots, et les exploite jusqu’à nous faire craquer sous son charme. Il nous fait ressentir la passion des corps et des esprits dans une musique lounge et brumeuse aux couleurs innombrables. De sa voix céleste, il nous emporte dans les contrées de notre imagination. Dans un temple sentimental coquin, verre de vin rouge à la main. On en ressent toutes les saveurs. “Talk less, love more”, ses propres mots. On se laisse séduire, et on en redemande. Vous savez ce qu’il vous reste à faire pour conquérir les coeurs (et les corps).