Reperkusound NUIT 3 #11
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Auteur·ice : Corentin Souquet-Besson
03/04/2016

Reperkusound NUIT 3 #11

Dimanche soir, se tenait au Double-Mixte la troisième et dernière soirée du festival Reperkusound, onzième du nom et organisé par Médiatone. Le Double-Mixte, c’est un peu comme un grand entrepôt où tu peux tout prévoir et presque tout faire. Ses différentes salles ont été le terrain de jeu décoratif de L’Octopus un collectif de l’association Vibes spécialisé dans l’événementiel.

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L’ambition se voulait onirique et les protagonistes s’en sont donné les moyens. A peine rentré dans la salle du Main Stage que mes yeux fusent de partout. Des lasers traversent la pièce de part en part. Au fond, une structure gonflable façon PacMan à la taille démesurée. Juste derrière, un portail 3D aux allures vaisseau de Star Wars m’invite à le rejoindre, ça et là des jets de fumée, dans un coin, des structures pendues au plafond veillent sur les festivaliers. Une porte des étoiles se veut rassurante et mystérieuse. Dans les salles du dessus, c’est pareil. Des petites écrans aux vidéos-clips différents de ceux des artistes font échos aux performances, des lasers fendent la pièce et des bénévoles plus excités les uns que les autres se font entendre. Suis-je déjà dans l’irréel où est-ce la réalité ?

Le festival qui a rassemblé plus de 12 000 personnes l’an passé et qui ne compte pas moins de 3 scènes avait opté cette année sur la présence d’un artiste en plus chaque soir, soit 12 par nuit. La nuit 3, plus éclectique entre les désinhibés de La Femme, les show-men de Deluxe et le petit qui monte N’TO m’a fait de l’oeil.

Reperkuku

Doorsfall – Main Stage

C’est face à une salle qui commence à se remplir et des festivaliers aux vêtements plus délirants les uns que les autres que Doorsfall a eu la lourde tâche d’ouvrir la nuitée. Inconnu au bataillon, c’est un trio énergique et ambitieux que j’ai eu le plaisir de découvrir en cette soirée. Une voix haut perchée, bien souvent deux guitares électriques qui s’enflamment, une platine et un synthé : c’est un savant mélange qui m’a aguiché les oreilles. Les pensées (et la comparaison) se tournent vite vers Ratatat sur certains titres.

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Trinix – Moon Stage

Trinix c’est tes petits frères qui se mettent à l’électro et qui commencent à se faire un nom dans ta région. Lyonnais, gueules d’anges et look soignés, les deux garçons développent un set mêlant sonorités hip-hop et électroniques. Un peu comme  ce qui se fait partout tu me diras ? C’est sûr, mais ces deux-là le font bien et savent prendre le public. Les festivaliers n’échapperont pas au traditionnel sample de Cut Killer « Assassins de la police », comme d’habitude les bras se lèvent (au mieux) et les cris résonnent.

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La Femme – Main Stage

On reprend les escaliers direction la scène principale pour un set des énergumènes de La Femme. En préparation de leur deuxième album, c’était seulement le troisième concert de cette tournée de chauffe. Une petite heure en leur compagnie qui permet de se forger un premier avis sur ce deuxième opus. Et sans trop de surprises, ça s’annonce pas mal du tout. Un peu moins d’une dizaine de nouveaux titres seront présentés à un public totalement conquis et excité.  Sphynx et ses sonorités orientales lance un set sans temps morts.

Danser sous acide. Et se sentir comme une plume qui vole, qui vole au gré du vent

Nos six copains du soir sont aussi beaux que toi le dimanche, sauf Clémence et Marlon. Noé arbore une crête blonde peroxydée, Lucas semble rentrer de vacances, lunettes de soleil vissées sur les yeux, marcel et crème solaire en abondance sur le visage. Pour Sam c’est le pull en laine d’Amérique Latine et la barbe de quinze jours, Sacha joue dans la même catégorie. Des mecs normaux en somme.

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Haut perchée là haut, tout là haut, La Femme me régalera d’un set aussi bien éclectique que détonnant. Le cultissime Sur la planche sera repris à l’unisson par un Reperkusound azimut.  Marlon et son Nous étions deux finira de faire chavirer les cœurs de ses demoiselles et damoiseaux pas encore conquis. Les synthés éblouissent, leurs danses singulières nous amusent.

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Côté nouveautés, une instrumentale typiquement La Femme-ienne sera mon coït du festival. Marlon nous offrira un titre faisant penser à Etienne Daho, Grace rejoindra le groupe pour un titre en anglais.

Antitaxi clôturera un set complet et plein de promesses quant à la suite, La Femme est une véritable cure de vitamines sur scène.

Scratch Bandits Crew – Moon Stage

A peine le concert de La Femme terminé que mes pied sont saisis par les vibrations de la salle d’en dessous. Direction le Moon Stage afin d’y faire un petit tour pour SBC. La salle est quasi pleine et les scratcheurs mettent le feu. Les jeux de lumière appuient le rythme endiablé et envoient la salle dans un monde parallèle.

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Deluxe – Main Stage 

Le groupe avait attisé ma curiosité, Deluxe est-il le petit groupe qui monte ou ce genre de groupe comparable à un pétard mouillé ? La première solution est à privilégier. La salle était pleine à craquer et les six protagonistes ont livré un véritable show. Le Reperkusound bouillonnait et jumpait dans tous les sens. Une performance tonique bien aidée par Pépé et son saxophone. Cuivre pour une fois bien réglé lors d’un concert, Dieu merci ! Deluxe et ses sonorités particulières, mélange entre funk/jazz et hip hop s’est montré sous sa meilleure nuit pour le plus grand plaisir de tous. Le groupe à la moustache a fait suer la notre. Les membres transpirent d’énergie et de bonne humeur et la MC Liliboy envoie la sauce comme il le faut. Parfois, le show semble peut-être trop millimétré ce qui fait qu’on reste de marbre comparé aux festivaliers et alors on se fait accoster par un zèbre qui nous redonne le sourire. La salle aura eu le droit à tout ce qu’il était possible de faire lors d’un concert pour mettre l’ambiance : arrêter la musique et repartir après quelques secondes de silence, faire asseoir les festivaliers, diviser la salle en deux et faire combattre les deux parties à coups de OUAAAAAAAAAIS, faire un rappel qui n’en finit plus, faire reprendre les NAAA NAAA NAAA ou OUH OUH OUUUUH, demander au public de faire des cœurs avec ses main et même une envolée de ballons lors du dernier morceau. Ça fait le show, mais par moment c’est too much.

 Tom Fire feat Flavia Coelho – Moon Stage

Je me fraye un chemin en direction du Moon Stage pour assister aux dernières minutes de Tom Fire et Flavia Coelho. Il est impossible de décrire le style Tom Fire, il faut le voir en live pour se rendre compte de l’étendue et de la dimension de sa diversité musicale, du dub au drum aux sonorités plus exotiques. L’alchimie entre nos deux compères est présente et le moment partagé agréable, en témoigne une salle pleine.

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N’TO – Main Stage 

N’TO présenta ce soir aux festivaliers un voyage électronique rythmique. Il est accompagné d’un percussionniste à la batterie et au marimba. Singulier dans ses mélodies, minimal dans certaines harmonies mais surtout ravageur sur des festivaliers demandeurs, la musique d’N’TO est exiguë et particulière. Les transitions sont soignées et aucun temps mort ne fera redescendre un Reperkusound conquis.

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 The Geek x VRV – Moon Stage

J’aurais eu le temps de prendre quelques minutes pour aller écouter cet électro teinté de hip hop et de soul. C’est aérien, c’est planant et subtil. J’ai impatiemment pris mon pied sur ces quelques morceaux passés en leur compagnie.

Le Reperkusound est un pilier de la vie nocturne lyonnaise. Plus qu’un enchaînement de concerts c’est aussi une expérience humaine remplie de partage et de joie de vivre entre les différents participants. Quoi que tu souhaites y faire, tu trouveras toujours le partenaire parfait pour aller jusqu’au bout de la nuit. Un lieu de communion, premier festival pour certains, le x-ième pour d’autres. C’est un véritable melting-pot de tous les horizons réunissant des âmes en demande de musique plus ou moins torturée. Histoire de combler les festivaliers, trois salles dotées d’une décoration aux petits soins, extraordinaire, sont ouvertes au public. Une chose est sûre, le Reperkusound sait évoluer, que tant au niveau du nombre de scènes,  que de la quantité des artistes par soir, le tout en sachant garder la sécurité de chacun. Il sait aussi se diversifier en présentant des groupes à la marge de l’esprit du festival, pour le bonheur de certains. Une chose est sûre, on fêtera ta douzième année ensemble le Reperkusound.

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