Retour en orbite pour Satellite Jockey
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Auteur·ice : Coralie Lacôte
26/01/2024

Retour en orbite pour Satellite Jockey

« À leur début finissent tous les voyages » peut-on entendre dans ce nouveau single de Satellite Jockey. Pourtant, nous aimerions que celui-ci ne se termine pas et nous nous réjouissons déjà de repartir dans l’univers du groupe pour découvrir l’étendue et les mondes de leur nouveau disque, Plays Music !, dont la sortie est prévue le 1er mars sur Another Record (Irnini Mons, Frànçois Atlas, Jokari…).

Pour l’heure, on jubile de découvrir Légère, le nouveau titre de l’un des groupes de pop française les plus hardis. Indéniablement, Satellite Jockey fait partie de ces artistes que l’on aime redécouvrir au hasard de l’algorithme. Qu’il s’agisse de leur album-triptyque Modern Life ou de celui qui a suivi, l’enthousiasme reste intact et la réjouissance certaine, tant on se dit que nous aussi nous avons de la pop de très bonne facture ici. C’est donc une parenthèse salvatrice que Légère semble nous offrir en ce début d’année et ce, malgré les mauvaises nouvelles qui ne cessent de fleurir.

En réalité, ça ne fait pas si longtemps que Satellite Jockey avait disparu de nos radars puisque le groupe avait publié deux singles en septembre dernier, sans pour autant qu’ils soient la promesse d’un nouvel opus. C’est désormais chose faite avec cette nouvelle chanson que l’on écoute en boucle depuis sa sortie.

Si Satellite Jockey est une aventure initiée et menée par Rémi Richarme, elle est en réalité collective et réunit une flopée de musicien·nes talentueux·ses autour d’un quintet protéiforme. Le résultat ? Une pop baroque, synthétique et mélodique dont l’identité se peaufine au fil du temps sans que sa qualité ne vacille.

crédits photos © Leslie Chanel – crédits Maison Bulle © Antonio Beninca

Comme il le fait à nouveau cette fois-ci, le groupe aime dresser des jeux de piste. Alors que les premières mesures introduisent un flottement dans lequel guitare saturée et notes analogiques cohabitent, rappelant l’ADN de leur musique, on se demande quelle direction le morceau va emprunter ensuite. Très vite, une guitare affûtée prend le lead et nous guide. Les éléments sonores se suivent, se répondent et se superposent pour donner corps à une composition précise. Évidemment, on retrouve les claviers, la basse, les chœurs et la batterie, empreinte sonore du groupe, mais on se réjouit aussi de l’utilisation de la flûte, qui avait autrefois envoûté nos oreilles attentives. Dans ce jeu de piste, Satellite Jockey se plaît à disséminer des indices et à multiplier les couches et les détails créant ainsi une perspective que l’on peut explorer à notre guise. Sans doute, les paroles s’inscrivent sur cette même ligne et recèlent elles aussi des indices. À l’image de la musique, l’écriture surréaliste et laconique, construite sur une succession d’images évocatrices, instaure une atmosphère légère et énigmatique.

Pour célébrer ce retour, Rémi Richarme a enfilé sa deuxième casquette, celle de réalisateur de films d’animation destinés à la musique. Si on le connaît notamment pour ses talents de composition, de production et de jeu, le musicien s’illustre aussi par le dessin d’animation, dont il a mis son adresse au profit de Derya Yıldırım, Soap Opera ou encore Kcidy. Cette fois, c’est pour son propre projet qu’il a affûté ses crayons.

Pour ce faire, il s’est inspiré de la pochette du prochain disque, dessinée par Rozalina Burkova, dont il a notamment repris les couleurs pour enrichir son propre univers. Il a ainsi mêlé dessins et collages, parfois façon pop art, pour donner vie à un clip aux allures de dessin animé, rappelant celui de Paix sociale mais dont il se détache par la légèreté et une candeur presque enfantine. Du jeu de piste, il dissémine les indices : un cactus qui se dandine, un bateau en papier, un oiseau qui chante les parties de flûte, des pas dont on suit la piste, Rémi Richarme nous invite à résoudre une énigme dont la réponse est sans doute la même que celle du cheminement évoqué par les paroles. Sans prétention aucune, et assumant une certaine simplicité tout à fait louable, ce clip beau et réussi “berce nos jours” et réveille en nous une candeur presque enfantine qui nous rassure autant qu’elle nous réchauffe. En ces jours de plein hiver, qu’on se le dise, il n’y a pas meilleur remède !

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