Réalisée et inspirée par son livre publié en 2019 intitulé Revenge of the She-Punks : A Feminist Music History from Poly Styrene to Pussy Riot, Vivien Goldman nous offre ici une compilation 100% féminine parue chez Tapete Records, ce 2 septembre. De quoi démarrer cette nouvelle rentrée sur les chapeaux de roues.
Après la sortie du fameux livre Revenge of the She-Punks : A Feminist Music History from Poly Styrene to Pussy Riot, écrit par la journaliste Vivien Goldman et publié en 2019, la compilation tant attendue de ce livre voit désormais le jour. Réalisée et inspirée de son livre, Vivien Goldman aka la « punk professor » délivre ici Revenge of the She-Punks – A Feminist Music History à paraître chez Tapete Records.
L’historiographie du punk étant dominée par les hommes, il va de soi que l’on attendait une Revenge of the She-Punks depuis un bail. Ce bilan féministe a été écrit par nulle autre que la pionnière du post-punk Vivien Goldman. D’origine londonienne, mais n’ayant jamais cessé de parcourir le monde —étant entre autres passée par Paris— elle est journaliste musicale et professeure à l’Université de New York où elle enseigne l’histoire du punk et du reggae. Elle a également été l’agente de Bob Marley et Fela Kuti et a fait partie des groupes new wave Chantage et The Flying Lizards. Un parcours admirable, en somme. À travers son livre, elle offre une perspective d’initiée grâce à son travail en tant que musicienne et en tant que l’une des premières écrivaines musicales britanniques. Elle y regroupe quatre thèmes qui retracent des moments d’émancipation que le punk a pu offrir aux femmes, tels que : Identité, Argent, Amour et Protestation. A travers 38 morceaux, l’histoire de ces femmes qui ont fait l’histoire du punk se raconte, provenant à la fois de pays anglophones, mais aussi d’Afrique, des Caraïbes, d’Asie et d’Europe orientale et continentale. Allant de Identity avec Fea, Big Joanie, The Raincoats, Blondie et Poly Styrene avec X-Ray Spex, Patti Smith, Shonen Knife, Malaria ! et the Slits jusqu’à Fertil Miseria de Colombie et Tanya Stephens de Jamaïque.
« Le punk est une musique de résistance »
On le sait, être une femme artiste —encore aujourd’hui— implique un chemin encore trop souvent plus escarpé que celui de leurs pairs masculins. Mais le punk a su remettre sur un pied (presque) d’égalité les femmes et les hommes : « Ayant été impliquée dans le mouvement dès le début, au milieu des années 1970 à Londres, en tant que rédactrice en chef de l’hebdomadaire punk rock Sounds, j’ai compris qu’il s’agissait d’un genre de premier plan, inclusif, avec le DIY en son centre, et c’est pourquoi il a été le premier genre à donner une plateforme presque égale aux musiciennes. » raconte Vivien Goldman dans un communiqué de presse. Elle poursuit : « Mais comme on l’entend dans ces morceaux, sous toutes ses formes, qu’il soit strident ou doux, le punk est une musique de résistance ; le punk des femmes l’est tout particulièrement. Nous continuons à nous insurger et à utiliser notre musique pour faire bouger un système qui, en Amérique au moment de la sortie de ce disque – sans parler des pays connus depuis longtemps pour leur répression à l’égard des femmes – est attaqué sur plus d’un front, notamment en ce qui concerne l’égalité des salaires et l’avortement. »
A travers la compilation Revenge of the She-Punks – A Feminist Music History, Vivien Goldman permet de faire connaître un bon nombre d’artistes de punk féminin et de faire durer la résistance via leur musique.
Je passe le plus clair de mon temps à faire des playlists. Je ride aussi les océans.
