Roseboy666 marque le début d’une nouvelle ère avec son premier album Prettiest Loser. Ce producteur avant-gardiste navigue entre la pop, le rap et la musique électronique. Un nuage de sonorités éclectiques offrant une expérience sensorielle dans sa globalité avec autant de titres que de clips. Il a réussi à créer en peu de temps une esthétique audio et visuelle facilement identifiable.
Cette nouvelle ère, c’est celle des producteurs qui lancent le pari de mettre en lumière leur travail. Un pari risqué tant la visibilité de ces artistes est limitée. Mais Roseboy666 ne considère pas les choses de la même manière, il voit cela comme une opportunité très enrichissante de travailler entre artistes, au sens global du terme. Pour cela, il convie dix guests sur ce projet, dix figures émergentes de cette nouvelle scène dont Khali, Babysolo33 ou encore AnNie.Adaa. Tant d’influences qui s’intègrent et greffent parfaitement leur fragment de discours d’amour dévastateur à cet univers.
Sortir un projet comme celui-ci c’est un gros bordel en réalité (rire). Le premier truc à gérer c’est la visibilité et la compréhension du concept parce qu’en France ça se fait très peu, contrairement aux US par exemple. Et ensuite, il y avait question de dix artistes avec dix DA différentes. Il faut faire en sorte que la collaboration fasse rentrer un peu de leur DA dans la mienne tout en ayant une certaine cohérence.
Pour conserver cette harmonie, Roseboy666 conte les différentes formes que peuvent prendre les sentiments à la suite d’une rupture amoureuse. Il emprunte à chacun de ses invités leur textualité pour insuffler à toutes ses productions une atmosphère unique entre haine, peine et indifférence.
Ce thème nous a aidé à trouver une certaine cohérence à travers tout le projet. C’est universel, tout le monde sait en parler mais ce qui est intéressant c’est de voir comment chaque artiste l’a abordé. Par exemple, Hyacinthe amène ce sujet de manière très naïve dans notre titre La même danse. Quand je réécoute ce morceau j’ai vraiment deux sentiments, d’un côté je trouve ce son très naïf mais d’un autre je trouve que cette naïveté fait sa force et c’est ce qui marche bien ! Et dans ce projet, on retrouve vraiment un éventail d’idées et de manière de penser une rupture. Chaque artiste avait vraiment une manière singulière de traiter un même sujet.
Cet univers sonore brut, le jeune producteur a réussi à l’habiller d’un univers visuel tout aussi qualitatif et naturel. Les dix tracks sont accompagnés d’un clip. Tous inscrits dans une esthétique rétro dans laquelle les invités se fondent parfaitement le temps de quelques minutes.
Chaque track à un visualiser, tous tournés au même endroit. Cet univers a été pensé par un duo de réalisateurs qui s’appelle Été Meurtrier dans lequel je voulais mélanger la technologie à la nature. Et l’enjeu était de retrouver ce thème à travers tous les visuels.
Ses inspirations sont multiples et très éclectiques. Une richesse qu’il partage au travers ce projet et nous aide à décoder l’artiste qu’il est. Le guide de rupture est à présent entre vos mains. Prenez soin de consulter les dix tracks de ce projet car même si il ne s’agit peut-être pas de l’antidote révolutionnaire contre les ruptures amoureuses douloureuses, il pourra, néanmoins, affiner votre ouïe musicale.
Sortez les briquets, les briquets.
