En cette fin d’hiver, Sarah Maison nous dévoile (digitalement) son nouvel EP Soleils qui réchauffe les cœurs, mais aussi les corps et nous emporte dans son univers astral franco-oriental légèrement psyché. Avec ce deuxième EP, elle confirme sa place dans le paysage de la pop française par sa manière subtile et si moderne de mélanger les traditions musicales.
Sarah Maison c’est cette chanteuse d’origine franco-marocaine qui débarquait en 2018 sur la compilation de La Souterraine avec son OVNI Western arabisant. Dès ce premier titre, la chanteuse et compositrice définit son identité musicale si particulière. Entre sonorités orientalisantes, influences électroniques et chanson française, elle convainc tout de suite. Elle envoûte dès les premières notes et nous happe dans son désert oriental. Elle enchaîne alors directement la même année avec la publication de son premier EP éponyme Sarah Maison. Entre-temps, elle collabore sur différents projets musicaux, notamment l’irrésistible Gang avec Anoraak pour lequel ils nous offrent un live en pleine quarantaine. De l’électro-disco en plein confinement, on ne peut qu’aimer.
Mais en février dernier, elle nous teasait avec un clip pour son nouveau titre, L’Été, annonçant l’arrivée imminente du deuxième EP. Dans cet hymne à la passion amoureuse où s’exprime le désir féminin, elle confirme l’omniprésence des couleurs chaudes et le mélange rétro mais ultra contemporain de traditions musicales comme elle seule peut le faire. Appuyé par un visuel digne des Mille et Une Nuits entre « djellaba » disco et « reflets bleu lila » réalisé par Romain Winkler, L’Été transpire le soleil d’orient bien trop bas dans le ciel et les nuits estivales où les températures ne descendent pas, pour nous garder bien au chaud (ce à quoi on aspire, on ne va pas se mentir).
C’est finalement vendredi dernier que Sarah Maison dévoile son nouvel EP Soleils. Mais concrètement ça donne quoi? EP contenant cinq titres envoûtants dont L’Été, Soleils permet à Sarah Maison d’affirmer sa place dans la chanson française. Dans Les Astres Et Les Éléments, elle nous emmène dans cette attente langoureuse et on y croit aussi à ce mirage rempli d’espoir, sur fond d’un décor instrumental oriental. Ce qui impressionne et capte dès ce premier titre, c’est l’empreinte vocale de la chanteuse qui s’exprime dans une puissante fragilité contrôlée. Dans J’avais Pas Compris, clin d’œil au White Rabbit de Jefferson Airplanes, elle nous enivre par sa façon de chanter les graves dans un style lancinant qui fait parfois penser à Clara Luciani. À La Clarté Du Jour est, quant à lui, beaucoup plus pop et léger. Elle y pose sa voix de manière rétro, à l’ancienne, pour nous donner des airs de Françoise Hardy ou France Gall dans les années 60. Elle conclut alors son EP avec le très sobre mais efficace Soleils, où sa voix nous dirige vers le point culminant de ce voyage cosmique : lieu mystère céleste de l’oubli.
Au final, Sarah Maison c’est la chanteuse de l’amour chaud, céleste et suggéré, sous le soleil d’orient. Et si en ce début de printemps on vous laissait découvrir ce voyage astral par vous-mêmes ? Allez, faites-vous dorer la pilule sous les Soleils de Sarah !
Adepte des lectures aléatoires qui enchaînent Solange et Michel Berger, j’aime honteusement boire un verre de vin rouge en écrivant façon Carrie Bradshaw à New-York, juste pour faire genre.
