Session numérique #33 : la facette hip-hop et sentimentale de Lous & The Yakuza pour COLORS
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Auteur·ice : Flavio Sillitti
30/06/2020

Session numérique #33 : la facette hip-hop et sentimentale de Lous & The Yakuza pour COLORS

Dans Session Numérique, La Vague Parallèle sillonne la toile à la recherche de ce qu’Internet nous réserve de plus fort, de plus doux, de plus coloré. Aujourd’hui, on clique sur le flow déroutant, la fragilité nouvelle et la classe inégalable de Lous and the Yakuza, qui nous offre un inédit au micro du génial studio COLORS. Bon Acteur sera à retrouver sur Gore, premier album d’une future étoile de la chanson française poprapsoul (vous avez dit éclectique ?) attendu pour l’automne. 

Il y a des succès qui ne s’expliquent pas vraiment. Et puis il y a des succès que le travail, la persévérance et l’ambition justifient. Lous fait partie de cette équipe-là. Si son parcours depuis son torrentueux Dilemme est un sans-faute, la jeune Marie-Pierra a essuyé pas mal de désillusions avant d’attirer la lumière qui fait aujourd’hui d’elle le phénomène musical belge qui fait tant de bruit partout ailleurs. “Un passé tellement absurde et horrible qu’il vaut mieux en rire” confiait-elle, éclaircissant ainsi l’usage du sous-genre horrifique Gore pour dénommer son premier recueil de chansons. De celui-ci, nous connaissions déjà trois morceaux : Dilemme, le virulent Tout Est Gore et finalement le délicat Solo. À l’occasion de son passage (très très attendu) chez les studios COLORS, la chanteuse nous offre un inédit de son quatrième single, intitulé Bon Acteur.

Si ses précédentes sorties relataient brillamment le rapport complexe que la Belgo-congolaise entretient avec son identité, sa carrière musicale ou encore le racisme omniprésent de nos sociétés, ce titre s’intéresse plutôt à la face sentimentale de l’artiste. Un côté d’elle qu’elle n’avait pas encore laissé paraître mais qu’elle cristallise ici dans une lettre à l’amour envolé, destructeur et fait de jeux, de mensonges et d’espoir.

Avant que tu ne partes,

regarde en toi

s’il n’y reste pas

quelque chose de moi

Une nouvelle occasion pour la visionnaire Lous de prouver tout son talent pour la fusion alchimique entre pop et hip-hop. Mais que serait-elle sans ses Yakuzas ? Le terme, employé pour décrire les membres des cartels mafieux japonais, est repris dans le nom de l’artiste pour faire référence à cet esprit de collectivité et de solidarité qui font de chacun des moves de la chanteuse un véritable événement. On retrouve donc à ses côtés l’incontournable producteur El Guincho, qui fait actuellement danser la Terre entière sur les tracks incendiaires de la sensation catalane Rosalía, qui s’est invité à la prod de tout l’album. Et la rencontre de ces deux-là était forcément écrite, tant leurs compositions brillent d’efficacité et d’audace. Toujours à la production, on retrouve le Kinois David Mems, déjà à l’œuvre sur Solo ainsi que sur les pépites de DamsoNekfeu ou encore Chilla.

Une autre yakuza s’invite également sur cette session live, à travers un élément indispensable à l’univers de Lous : le stylisme. C’est la Milanaise (Parisienne de cœur) Elena Mottola qui s’y colle et qui habille (littéralement) cette prestation d’un charme supplémentaire. Pull oversize effet lambeaux couleur lavande (en parfaite cohérence avec le fond plus rosé), boucles d’oreille style jaunes d’œuf et cuissardes beige sable contrastant justement avec le reste de la tenue : vous obtenez une démonstration léchée de ce que la mode fait de meilleur à l’heure actuelle, portée par une icône indéniable du style. Pas étonnant, dès lors, de retrouver notre Lous sur les plus prestigieux des défilés (Dior, pour ne citer que celui-là).

Si c’est sa musique qui est ici mise à l’honneur, Marie-Pierra n’a jamais caché son activisme virulent et fédérateur qui a, depuis ses débuts, ponctué l’évolution de son identité artistique. Un engagement qui s’est vu exacerbé et mis en lumière ces dernières semaines, notamment au vu du mouvement Black Lives Matter et de la manifestation bruxelloise du début du mois de juin, qui aura rassemblé plus de 10 000 manifestant·es. Une union pacifiste et débordante d’humanisme qui aura su donner la voix à une communauté noire opprimée et stigmatisée, en quête de justice et de paix. COLORS accompagnera donc cette session d’une interview percutante qui suivra ce vendredi. Lous y parlera de sa vision et de son engagement dans le mouvement #BlackLivesMatter. Un rendez-vous important et nécessaire, à ne pas manquer.


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