Le génie de Kevin Parker n’a de limite que sa capacité à se réinventer là où on ne l’y attend pas. De cette façon, il a conquis nos cœurs depuis le jour 1 (bien qu’il les mitige pour le moment avec la sortie de The Slow Rush). Alors, est-ce que se débarrasser de la guitare pour une table de mix peut permettre aux anciens et nouveaux fans de se retrouver ? Plongeon dans le Tame Impala Soundsystem, ce concept de jam electro dans lequel Kevin Parker recrée ses sons au moyen de samplers et séquenceurs. Un album popisé, qu’il est temps d’électroniser un peu. Tant que Patience se retrouve dans la tracklist, on peut dire qu’on est safe.
Paroles d’une convaincue de The Slow Rush. Un album qui mettra peut-être encore du temps à rentrer dans les cœurs, à force d’écoutes – et ce, peut-être à la façon de Tranquility Base Hotel & Casino des Arctic Monkeys. Un album qui avait aussi été plus que mitigé, voire détesté par les premiers fans du groupe lors de sa sortie, faute d’être trop différent. Un prélude qui s’impose à cette session numérique, puisqu’elle consiste en une écoute différente de certains morceaux de l’album, peut-être pour une meilleure compréhension pour les non-convaincus du nouveau style de l’artiste/fans inconditionnels de InnerSpeaker et Lonerism. Néanmoins, le but pour Kevin n’est sûrement pas de convaincre qui que ce soit, mais de pousser les limites de sa musique et de faire des choses différentes. C’est pour ça qu’on est toujours au rendez-vous, d’ailleurs.
Ça commence fort, avec une des chansons de l’album dont les paroles s’enchaînent extrêmement vite dans les couplets. Breathe Deeper, indeed. Mais, comme toujours, Kevin gère le falsetto à merveille et se laisse des petites libertés au niveau du mix lorsqu’il n’est pas au micro. 6 minutes 30 de bonheur, comme mise en bouche d’un set qui s’annonce plutôt pas mal. Il enchaîne par : To-do To-do, To-do do-do-do ! Un rythme reconnaissable entre mille, une furieuse envie de danser, Kevin et ses musiciens (Jay Watson et Dom Simper) nous régalent du loin de l’Australie. Is It True, ou un des morceaux les plus efficacement catchy de l’artiste, et dont le petit ajout de guitare est loin de passer inaperçu. Un choix sûrement mûrement réfléchi par le cerveau tourmenté de notre cher Kevin. Enfin, on retrouve avec plaisir le titre qui a été déchu de son rôle de tenant de l’album : Patience. Une grosse déception pour les fans et les moins fans de l’album. Le titre contenait tous les ingrédients pour satisfaire les deux côtés de la balance, et c’est le seul qui n’a pas été retenu pour le projet. On aime se dire que le but de cet opus était justement de ne pas contenter tout le monde, mais ça c’est sûrement l’esprit un peu révolutionnaire des 90’s babies. Aérien mais pas trop, pêchu mais pas trop, Tame Impala mais pas trop. Un Tiny Desk at Home réussi, à écouter en toute circonstance (même sous la douche).
Mes articles sont plus longs qu’un solo de jazz.