Il y a quelques mois, on vous présentait Viscéral, ce nouveau collectif français qui sort ses tripes dans ses textes pour remuer les nôtres. Aujourd’hui, acte II : le groupe sort Remède. Dans le texte, toujours les mêmes ingrédients : émotions brutes déversées sur le papier et lamentations entremêlées d’espoir. Musicalement, on assiste à un éventail rythmique bien différent, avec des accents plus vénères.
“J’parle pas d’amour, j’veux plus perdre mon temps avec ces sottises. Mais si tu m’aimes encore un peu, fais-le moi savoir.” C’est avec ces phrases que débute Remède. Avec un peu de recul, en deux phrases et une idée, on a là l’essence même du groupe Viscéral telle qu’il nous la livre jusqu’ici : l’effet balancier entre plonger dans ses sentiments ou les réfuter. Comme si les quatre garçons tergiversaient inlassablement entre embrasser leurs propres inquiétudes ou vouloir les fuir. Ce dilemme, ils nous le livrent en musique dans leur projet. Avec Eau Trouble d’abord, avec Remède ensuite.
Si le premier morceau avait un aspect lancinant, Remède est un titre plus énervé et pressé. Toujours à la lisière entre un rap journal intime et un rock alternatif, le groupe s’affranchit des styles et délivre ici son propos sur fond de breakbeat et de guitares rock. Ce style hybride qu’ils se créent permet aux membres du groupe de lier spleen et fulgurance d’une manière assez inédite. Nos cœurs y prennent goût plus vite qu’à l’accoutumée. En érigeant la nuit comme remède et avec leur vérité criante, Viscéral parvient à nous faire aimer l’introspection de notre cage thoracique meurtrie, qu’on aurait tendance à croire définitivement anesthésiée. C’était sans compter sur leur poésie.
Se nourrit essentiellement de musiques électroniques, de pop et R&B indé et de houmous.
